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Réforme des retraites : et si on parlait travail ?
22 mars 2023, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Format. Profession. - #EmploiOn connaît bien les conséquences que le projet gouvernemental aurait, s’il était appliqué (pénalisation pour les femmes, pour ceux et celles qui ont effectué les travaux les plus pénibles, ou qui ont commencé à travailler très jeunes, …).
La justification invoquée par le gouvernement, c’est le déficit probable des caisse de retraite à l’horizon 2030.
La question doit donc être examinée : pourquoi ce déficit, pourquoi n’a-t-on pas assez de cotisations ?
Et rapidement, on constate que les causes sont liées à la qualité des emplois et au management dans les entreprises.
Quelques exemples.
Le travail des séniors :
Alors que 82,7 % des personnes ayant de 25 à 49 ans sont en emploi, le pourcentage tombe à 57,1 % pour la tranche des 55 à 64 ans (selon l’INSEE fin 2022).
Pourquoi ?pour certains, qui exercent des métiers physiquement difficiles (par ex. dans le bâtiment), la fatigue physique peut se traduire
par une incapacité d’exercer (longue maladie, licenciement, démission, …). Ils se retrouvent alors au chômage (de moins en moins indemnisé depuis la ‘réforme’ gouvernementale), au RSA, …mais beaucoup se heurtent à un préjugé patronal très courant : au-delà de 50 ans, les salariés sont moins productifs et plus souvent malades. Leur remplacement par des jeunes va améliorer la rentabilité de l’entreprise…
Les exonérations de cotisation sociales :
Depuis plus de 10 ans, les gouvernements exonèrent les entreprises qui embauchent des salariés peu qualifiés ayant des bas salaires. Mais l’État se garde bien de rembourser le manque à gagner pour les caisses qui gèrent ces cotisations sociales (Sécurité sociale, retraites) ; et elles se trouvent alors en déficit permanent… que les tenants du libéralisme ne manquent pas de condamner. Au fil des ans, pour les caisses de retraites, ce manque à gagner se chiffre par dizaines de milliards € !
L’autre conséquence, c’est d’inciter les entreprises à embaucher des salariés peu qualifiés ; et donc de se cantonner à des productions peu compétitives sur le plan international.Commencer par le début :
On le voit clairement par ces exemples, pour améliorer le taux d’activité des salariés de plus de 55 ans, il faut changer les conditions de travail : miser plus sur la qualification à l’embauche, réduire la pénibilité au travail et développer la formation continue tout au long de la vie. Ainsi, les salariés de plus de 50 ans seraient moins usés physiquement et plus aptes à avoir une évolution de carrière au sein de l’entreprise (ou dans une autre). Mais bien entendu, il faut que l’État incite les entreprises à aller dans ce sens, et non l’inverse.
Plutôt que de provoquer un affrontement social par l’instauration d’une ‘réforme’ aboutissant à une régression sociale pour les plus pauvres, le gouvernement serait mieux inspiré en s’attaquant réellement aux nécessaires transformations des conditions de travail, qui automatiquement amélioreront la collecte des cotisations sociales.
Par ailleurs, ce gouvernement serait bien inspiré de cesser de tout décider par dessus la tête de ceux qui sont concernés en première ligne, comme les partenaires sociaux, dont on attend qu’ils gèrent paritairement les comptes sociaux...Il y a 0 message(s) de forum -
Nucléaire français : la dépendance à la Russie de Poutine
12 mars 2023, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableOn savait déjà :
que le nucléaire comporte des risques importants : les sites des centrales nucléaires sont insuffisamment protégés par rapport au crash éventuel d’un avion de ligne (accidentel ou de nature terroriste). Les piscines, où le combustible usagé (mais encore hautement radioactif) est entreposé à ciel ouvert, en attendant d’être retraité ;
que nos centrales vieillissantes peuvent comporter des fissures importantes dans les circuits de secours. C’est ainsi que la centrale de Penly vient d’être arrêtée (suite à la découverte d’une fissure de 2,8 cm), comme plusieurs autres vieilles centrales, pour réparation.
les centrales nucléaires doivent être constamment refroidies pour évacuer la chaleur perdue (la moitié !) au cours de la transformation de la chaleur produite par le réacteur en électricité, sous peine d’emballement de la réaction nucléaire. Problème : l’eau utilisée en grande quantité pour ce refroidissement (souvent prélevée dans un fleuve) est rejetée en milieu naturel, mais devient dangereuse pour les espèces vivantes en cas de forte chaleur (ce qui devient de plus en plus fréquent en été). Il n’y a souvent pas d’autre solution de mettre des centrales à l’arrêt, et donc de faire que l’électricité nucléaire devienne une énergie intermittente.
Et c’est dans ce contexte sensible que le gouvernement veut dissoudre l’IRSN, sans doute pour sa trop forte indépendance dans le contrôle qu’il exerce sur la filière nucléaire. (voir l’article sur ce sujet, en cliquant ici).élaborer un nouveau type de centrale nucléaire demande un délai technique d’au moins 15 ans, sans assurance d’un démarrage effectif. L’échec industriel de l’EPR de Flamanville le démontre amplement. Mais dans 15 ans, la situation climatique sera énormément aggravée : c’est dès 2030 qu’il faut avoir pris un virage décisif pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce projet d’EPR2 n’est en aucune façon une solution crédible à la crise climatique.
L’Agence Internationale de l’Energie constate que l’électricité est beaucoup plus chère et beaucoup plus longue à réaliser que les énergies renouvelables, et particulièrement le photovoltaïque ; alors que la France est à la traine des pays européens pour la mise en place des énergies renouvelables. Par son entêtement, le Président Macron nous conduit à un échec de la transition énergétique et à prendre un bouillon financier...
La dépendance du nucléaire français par rapport à la Russie de Poutine
Contrairement au discours officiel sur l’indépendance énergétique de la France (‘grâce au nucléaire’), la totalité de l’uranium utilisé dans les centrale françaises est importé d’Afrique (pour un peu plus de la moitié), mais aussi du Kazakstan et de l’Ouzbékistan par l’intermédiaire de ROSATOM (entreprise géante d’État Russe créée par Poutine).
De plus, Greenpeace révèle ou précise la dépendance de toute la filière nucléaire française par rapport à Rosatom (288 500 salariés, une vingtaine de milliards d’€ de chiffre d’affaire) :L’uranium qui sort des mines ne peut pas alimenter les centrales nucléaires : il doit être ‘enrichi’. Mais seule une grosse moitié de ce qui est utilisé dans les centrales françaises est enrichi par Orano en France (Malvési- Aude et Tricastin-Drôme). Et l’autre moitié est enrichie par Rosatom et livrée par des navires russes…
A la sortie des centrales, les déchets d’uranium sont retraités par Rosatom en Sibérie (à Seversk). Une partie devient de l’uranium ‘ré-enrichi’, qui est ré-importé en France pour alimenter les centrales. L’autre partie, les déchets hautement dangereux, restent en Sibérie (sous la responsabilité de Rosatom).
Bien sûr, la France n’est pas le seul pays à avoir des échanges commerciaux avec Rosatom (qui représente 43 % de la capacité mondiale pour l’uranium enrichi). D’autres pays européens, les Etats Unis et le Canada achètent à Rosatom. Mais la France est de loin la plus dépendante par rapport à Rosatom pour l’uranium enrichi qu’elle produit à prix cassés.
Mais en plus, Rosatom exporte des centrales nucléaires dans le monde entier. Et Framatome (filiale d’EDF) lui fournit ses fameuses turbines Arabelle et des systèmes de contrôle-commande de centrales nucléaires, tandis qu’une cinquantaine d’entreprises françaises y placent d’autres produits. La Société française d’énergie nucléaire (SFEN), vitrine du secteur en France, indiquait récemment que « pour chaque nouvelle unité construite par Rosatom, en Europe ou ailleurs, jusqu’à un milliard d’euros irait à des technologies françaises ».
Bien entendu, l’État français, EDF, Orano (…) sont tout à fait muets sur toutes ces opérations...
Des sanctions très sélectives...
Le Président Ukrainien a réclamé un embargo sur les activités de Rosatom…. Sans suite.
Le parlement européen et plusieurs Etats du nord de l’Europe en ont fait de même … en vain.
Des exportations de RTosatom qui ont d’ailleurs affiché une hausse de 20 % l’an dernier, même après le déclenchement de la guerre.
Après enquête du Canard enchaîné, du Monde et de Greenpeace, « au gré d’au moins quatre escales connues, 312 tonnes d’uranium enrichi russe ont été débarquées à Dunkerque, par ces navires russes, en 2022 après le début de la guerre. »Greenpeace affirme : « Contrairement à ce qu’affirment ses défenseurs, la dépendance de la filière nucléaire française aux autorités russes est immense. » (…) « l’État français doit exiger la rupture de tous les contrats liant EDF, Orano et Framatome à Rosatom. »
Pour lire le rapport de Greenpeace (99 pages), cliquer ici.
Pour lire le résumé de Greenpeace de son rapport, cliquer ici.
Pour lire l’article de Ouest-France, cliquer ici.
titre documents joints :- info document (PDF - 91.3 ko)
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Les Etats Généraux de l’Ecologie Politique
Pour construire un nouveau mouvement écologiste
5 mars 2023, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableLors de leur congrès les militant.e.s de EELV ont voté à l’unanimité leur projet de refondation de l’écologie politique. Et ils ont mandaté Marine Tondelier, leur nouvelle Secrétaire nationale, pour mettre sur pieds cette large démarche des Etats Généraux de l’Ecologie (EGE).
Pour faire grandir notre mouvement, nous devons sortir de notre cocon, de notre zone de confort, et aller à la rencontre des potentiel·le·s sympathisant·e·s de l’écologie pour recueillir leurs avis et les impliquer autant que possible dans ce nouveau mouvement qui deviendra notre maison commune. Nous pourrons ainsi donner à l’écologie un grand élan populaire et aller vers de belles victoires électorales et de grands changements de société !
C’est parti ! La mécanique est lancée.
Pour découvrir notre démarche, cliquer ici.Et dans un premier temps, nous vous invitons à remplir ce questionnaire, et à le partager massivement auprès de vos proches, collègues, ami·e·s, membres de la famille...
C’est le début de la phase 1 des EGE : l’écoute.
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Le chômage fin 2022, selon l’INSEE
20 février 2023, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiLe taux de chômage affiché par l’INSEE fin 2022 est de 7,2% de la population active (= population au travail + chômeurs selon la définition utilisée par l’INSEE, soit 30,486 millions fin 2022).
Ce taux est assez stable depuis un an (-0,3%), après une période de baisse plus marquée depuis fin 2021.Le chômage des jeunes :
Si on examine les tranches d’âge, on constate :pour les 25-49 ans : le maximum a été atteint fin du 3ème trimestre 2020 (1,487 Millions). Puis la baisse a été continue jusqu’au 3ème trimestre 2023 (1,146 millions). Au 4ème trimestre 2023, on enregistre une légère hausse (1,151 millions).
pour les plus de 49 ans : on enregistre une légère baisse (0,48 Million) depuis le maximum du 1er trimestre 2020 (0,493 million).
par contre le nombre de jeunes (15-24ans) augmente régulièrement : il était de 0,547 million au 1er trimestre 2020, et il est de 0,564 million fin 2022.
De plus, le nombre de jeunes qui sont sans emploi ni en cours de formation, enregistre une hausse par rapport à fin 2019 (12,3% des jeunes pour 12,5% fin 2022). Cette hausse s’est accélérée fin 2022.
Une baisse du chômage "en trompe l’œil" :
C’est le titre de l’article de Ouest-France du 15 février 2023 qui analyse ces chiffres de l’INSEE.
Il analyse en particulier l’évolution du "halo autour du chômage". Qu’est-ce que c’est ?
L’INSEE a pris la définition du chômage du Bureau International du Travail qui est très sélective : Un chômeur est une personne en âge de travailler (c’est-à-dire ayant 15 ans ou plus) qui n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines et a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent. Conscient de l’écart avec la définition appliquée par Pôle Emploi, par exemple, l’INSEE a créé le "Halo autour du chômage" qui concerne les personnes inactives au sens du BIT : il s’agit des personnes qui recherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles, des personnes qui souhaitent travailler mais qui ne recherchent pas d’emploi, qu’elles soient disponibles ou non.
Ouest-France souligne qu’aujourd’hui, le nombre de chômeurs est de 2,2 millions, avec un halo à 1,9 millions. Mais la dernière fois que le taux de chômage a été aussi bas (en 2008), le halo n’était que de 1,5 millions. Et Ouest-France de conclure que "la baisse du chômage s’est accompagnée d’une hausse de la précarité (...) qui est accrue par le durcissement des règles de l’assurance chômage. Des personnes sans emploi renoncent à s’inscrire."
Exemple : quelqu’un qui déclare à Pôle Emploi qu’il a travaillé quelques jours ou quelques heures dans le mois devra renouveler cette situation pendant 6 mois pour commencer à être indemnisé...
Les différent types de contrats de travail :
Comme on le voit sur le graphique, ce sont les ’autres contrats’ qui ont le plus progressé (+1% de la population des 15-64 ans). Ils comprennent les apprentis et contrats en alternance, les « indépendants » (autoentrepreneurs, emplois ‘hubérisés’, …) et les « sans contrat ni formation ».
Dans cet ensemble hétéroclite, les apprentis qui ont le plus progressé (+0,7% de la population des 15-64 ans), devant les "autres contrats" (+0,5%).Cela accrédite l’hypothèse évoquée plus haut : la baisse du chômage s’est accompagnée d’une hausse de la précarité. Et le durcissement des règles d’indemnisation va encore amplifier le phénomène.
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Dissolution de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire)
ou : comment casser le thermomètre…
20 février 2023, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat(Cet article emprunte beaucoup aux articles publiés par Reporterre.)
Actuellement, C’est l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) qui prend les décisions concernant les centrales nucléaires : réparations nécessaires, contrôles, arrêts, …
Mais pour étayer scientifiquement ses décisions, elle fait appel à l’IRSN (organisme public et scientifique de recherche, indépendant fondé par un décret en 2002) qui lui rend compte de ses recherches, visites les centrales et y fait des constats accompagnés de recommandations.
Le Président Macron vient d’annoncer la dissolution de l’IRSN : Ses différentes activités doivent être réparties entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour ce qui est de l’expertise, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour la recherche et le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DSND) et pour ses missions relatives au nucléaire militaire.
Ce projet a été annoncé le 8 février aux représentant syndicaux du personnel, mais la décision a sans doute été prise pendant le Conseil de politique nucléaire (récemment créé par E. Macron) du 3 février. Et il faut aller vite : les directeurs de l’ESN, du CEA et de l’IRSN doivent rendre une première feuille de route dès le 20 février…
Car le Président est pressé de faire avaliser son énorme projet de prolongement des réacteurs existants et la construction de six nouveaux EPR.
Pourquoi cette précipitation maintenant ?
« fluidifier les processus d’examen technique et de prise de décision de l’ASN »
En réalité, ce sont plutôt ses avis parfois discordants et sa liberté de ton qui lui sont reprochés. L’ASN a d’ailleurs salué l’annonce du gouvernement.
Un rappel : l’avis de 2012 de la Cour des comptes qui écrivait : « La fusion de [l’ASN et de l’IRSN] constituerait une réponse inappropriée par les multiples difficultés juridiques, sociales, budgétaires et matérielles qu’elle soulèverait. »Cette décision questionne même des proche du pouvoir, puisque le parti En Commun, cofondé par l’ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et qui réunit des parlementaires de la majorité, a dit « s’inquiéter » du démantèlement de l’IRSN dans un communiqué du 14 février.
Pour M. Marignac (expert nucléaire à l’association négaWatt), l’objectif du gouvernement n’est pas tant d’améliorer la sûreté, que de l’affaiblir pour accélérer la mise en œuvre des chantiers annoncés par le président de la République : « J’ai l’impression que la décision a été prise pour simplifier la vie de la filière nucléaire. »Quoi qu’il en soit, les salariés de l’institut n’ont pas l’intention de se laisser faire. Ils ont publié une pétition sur Change.org. Ils ont également contacté les parlementaires spécialisés dans les dossiers énergétiques pour les appeler à refuser la réforme.
Pour signer cette pétition, [cliquer ici→https://www.change.org/p/disparition-de-l-irsn].
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