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Face à la crise, quelles propositions ?
24 septembre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement Durable - #EmploiLe gouvernement nous explique qu’il n’y a pas d’autre politique possible que la sienne, mais le Medef voudrait aller plus loin (il fait des "propositions"). Beaucoup d’économistes critiquent ces propositions, ainsi qu’une partie des députés socialistes, les Verts et le Front de gauche. Ce débat est indispensable.
Quelle crise ?
Il faut le dire et le répéter, la crise c’est avant tout l’augmentation du chômage, de la pauvreté et des inégalités, chez nous, mais aussi dans beaucoup de pays européens, et surtout dans le tiers monde.
Le récent dossier du Secours populaire réalisé avec Ipsos est parlant : "Le baromètre Ipsos-SPF 2014,
L’analyse des données collectées dans les permanences du Secours populaire en 2013 et les témoignages recueillis montrent que, avec des ressources qui s’amenuisent, une part croissante de la population en est réduite à survivre." (pour télécharger ce dossier, cliquer ici)
Entre 2007 et 2013, le chômage de longue durée a doublé et aujourd’hui, la moitié des chômeurs ne sont pas indemnisés (39% en 2003).Les politiques d’austérité aggravent la crise :
Pas étonnant, dans ces conditions, que la consommation stagne (la consommation des plus riches, qui voient leurs revenus augmenter, ne compense pas) ; et donc que les détenteurs de capitaux hésitent à investir, puisque la demande est atone. On constate d’ailleurs une chute énorme des crédits des banques au secteur privé, qui ne s’explique pas seulement par la frilositédes banques (voir courbe ci-contre), et une tendance à la baisse des prix : la récession n’est pas loin, avec une masse de liquidités qui ne trouvent pas de lieu ou de domaine où s’investir (avec une perspective de profit), en particulier des capitaux Allemands.
Cela fait penser à la tendance inhérente au capitalisme décrite par Marx : plus il y a de progrès technique et de productivité du travail, moins il y a de main d’œuvre nécessaire pour produire les mêmes marchandises. Si le temps de travail ne diminue pas, il y a risque de surproduction. De plus, chaque capitaliste va devoir investir beaucoup pour obtenir une petite amélioration de productivité et donc un avantage concurrentiel. Au bout de tout cela, le taux de profit tend à baisser. Les crises du capitalisme naviguent entre surproduction et baisse tendancielle du taux de profit.
Dans ces conditions, une politique d’austérité qui bloque les salaires des Agents public, qui diminue la protection sociale du plus grand nombre et qui diminue les investissements des collectivités locales ne fait qu’accentuer les tendances "naturelles" du capitalisme en temps de crise, comme le montre clairement "l’exemple" grec. Et cela ne permet même pas de réduire le déficit public, puisque les rentrées de l’Etat dépendent d’une activité économique qui est en berne !Les ‘’solutions’’ du Medef :
Elles viennent d’être exposées. Elles tournent autour de l’augmentation du temps de travail (suppression de jours fériés, fin des 35 heures, travail le dimanche, recul de l’âge de la retraite), de la baisse des salaires (création d’un « sous-SMIC »), de la précarisation du contrat de travail et le recul du droit syndical dans l’entreprise (remise en cause des seuils sociaux), la baisse des indemnités chômage, … Pour voir un résumé de ces proposition sur le site du Parisien, cliquer ici
Comment imaginer qu’en augmentant le temps de travail des salariés d’une entreprise, gratuitement, cela va inciter la direction à embaucher dans une période de stagnation ???
Comment imaginer qu’une diminution des salaires et la précarisation du contrat de travail vont permettre d’augmenter la consommation et donc la demande ???
A l’évidence, il s’agit de provocations de la part du Medef, qui sont d’ailleurs critiquées par les syndicats de salariés Pour voir les premières réactions sur le site du Nouvel’Obs, cliquer ici. C’est aussi une façon de ne pas être engagé par le ‘pacte de responsabilité’ et de pouvoir dire, en cas d’échec : ‘’On ne nous a pas écouté’’.D’autres solutions existent :
C’est la piste esquissée par Jean Gadrey dans Reporterre. Pour lire l’article, cliquer ici.
Il explique que l’augmentation de la productivité du travail entraine une augmentation du chômage, si elle n’est pas accompagnée par une diminution de la durée du travail (ce qui a eu lieu entre 1966 et 2002).
Il ajoute que la forte croissance que nous avons connue va nécessairement prendre fin (au moins dans les pays riches) en raison de la profonde crise écologique qu’elle a entrainée (réchauffement climatique, épuisement des ressources fossiles, …) : la croissance à tout prix, ce n’est plus un progrès ; c’est un danger mortel !
Pourtant, on peut créer énormément d’emplois sans croissance telle qu’on la connait :en développant l’agriculture bio, qui est fortement créatrice d’emplois ;
en développant la qualité et la durabilité des produits industriels ;
en réduisant la durée du travail ;
en développant les emplois de services à la personne, dans l’enseignement, la santé, …
en développant les transports collectifs et les différentes formes de mobilité, ainsi que le commerce de proximité ;
et surtout en investissant massivement dans les domaines des économies d’énergie et du développement des énergies renouvelables.
Mais, bien entendu, il s’agit là d’un choix fondamental de société, qui demande de s’engager résolument dans une véritable transition écologique, quitte à s’endetter aujourd’hui pour faire des économies de fonctionnement et de ressources demain.
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Réunion climat à l’ONU
23 septembre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des joursVoici le message envoyé par Ronan DANTEC, présent à New-York à l’occasion du sommet climat à l’ONU.
"A l’occasion du Sommet Climat organisé
par le Secrétaire Général des Nations Unies, le 23 septembre à New York, je vous adresse ci-joint la déclaration commune d’acteurs non-étatiques, que j’ai coordonnée en tant que porte-parole climat de l’Organisation mondiale des villes et régions, Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), déclaration qui est aujourd’hui signée par des organisations membres de 8 des 9 groupes majeurs et « constituencies » reconnus par l’ONU.
Cette déclaration commune a été adressée officiellement à Ban Ki-moon et aux délégations nationales présentes à New York. Au vu de l’importance et de la représentativité des organisations signataires, qui fédèrent parfois plusieurs centaines d’autres organisations, de la diversité des origines géographiques et des secteurs d’intervention de ces organisations, il s’agit du texte le plus largement partagé que les acteurs non-étatiques n’aient jamais présenté dans le cadre des négociations climatiques. Il souligne aussi leur volonté de renforcer leur coopération à l’échelle mondiale en prévision de la Conférence Paris Climat 2015, et montre les consensus existant aujourd’hui entre ces acteurs.
Cette déclaration rappelle l’urgence absolue de la lutte contre le changement climatique et la priorité de limiter l’augmentation des températures à moins de deux degrés. Elle souligne l’interconnexion entre les négociations sur le climat et les Objectifs de Développement Durable.
Elle rappelle aussi qu’un accord entre Etats ne peut suffire sans l’engagement au quotidien, au niveau local et régional, de l’ensemble des acteurs non-étatiques, qui portent chacun une part de la réponse et dont les efforts seront essentiels. Cette déclaration porte donc également l’engagement des acteurs non-étatiques à agir et ils assurent les gouvernements nationaux de leur soutien dans la réalisation des engagements ambitieux qu’ils doivent prendre.Nous saisissons donc l’opportunité du Sommet Climat pour appeler les chefs d’Etat à remettre le changement climatique en haut de l’agenda politique et à faire des acteurs non-étatiques des parties prenantes de la négociation et de la mise en œuvre réussies des décisions de 2015.
J’interviendrai mardi à l’ONU dans la session sur les politiques publiques urbaines du sommet climat (...)."
Ronan Dantec
Pour lire la déclaration commune de représentants non étatiques, cliquer ici
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Sarko 2, le retour ?
23 septembre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des joursLa grande nouvelle, annoncée depuis de nombreuses semaines, a bien eu lieu : Sarko est de retour. Et il parle : 45 minutes au journal du soir de France 2 !
De quoi a-t-il parlé ? De lui, comme d’hab. !Comment faire face à la crise ? On ne sait pas, mais Hollande a eu tort ;
Veut-il revenir sur le mariage pour tous ? Pas de réponse, mais Hollande a eu tort de monter les uns contre les autres ;
Comment combler le déficit de l’UMP (plusieurs dizaines de millions €) ? Ce n’est pas un problème : élisez-moi comme Président et des solutions sont prêtes ( ??!)
avez-vous fait des erreurs dans le passé ? "Oui, j’ai parfois pu avoir des paroles qui ont pu blesser certaines personnes". Quel courage ! quelle autocritique précise, résultant d’un bilan exhaustif !
"Vous comprenez, la situation de la France et de l’Europe est tellement alarmante que je ne peux pas rester dans mon coin à ne rien faire." Sous-entendu, je reviens pour sauver la France (et peut-être l’Europe). Et pour cela, j’aurai un dialogue direct avec les français par des référendums.
C’est l’Homme Providentiel qui nous raconte son histoire. Cela a un nom : le bonapartisme ! Mais ce n’est pas vraiment sûr que cela réponde aux besoins de notre société d’aujourd’hui...Sarko est arrivé-é-é, agité-é-é
Le ptit Sarko, le ptit Sarko
Avec sa com’ et son grand culot
Avec aussi ses casseroles au cul
Et puis surtout sa grande mégalo !Sacré Sarko, va !
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Calendrier des initiatives publiques
Dates à retenir
21 septembre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableDimanche 28 septembre à Nantes, place du Bouffay de 10h à 19h : ALTERNATIBA
Suite à l’appel lancé à Bayonne le 6 octobre 2013, Alternatiba Nantes a pour ambition de relier et d’exposer sur la place publique toutes les alternatives à la crise climatique, écologique, économique et sociale qui existent à Nantes et ses alentours.
Une centaine de stands, proposés dans 10 espaces thématiques par plus de 130 structures porteuses d’alternatives, 55 animations et conférences, une douzaine de concerts, des buvettes, de la restauration végétarienne, presque 200 bénévoles... Tout cela dans les rues du Bouffay.
Venez vous projeter le temps d’une journée dans ce monde respectueux de l’homme et de la nature, vous verrez, c’est pas triste !
Programme détaillé : cliquer ici -
La surenchère du MEDEF
Manuel Valls pris en tenailles
17 septembre 2014, par Patrick Cotrel - #Développement DurableDans une « indiscrétion » opportunément distillée à la veille du débat sur la « confiance » au nouveau gouvernement, le MEDEF met les pieds dans le plat sur ses propositions : baisse du SMIC pour les personnes non qualifiées, suppression de 2 jours fériés, suppression des 35 heures de travail par semaine…
Comment imaginer qu’une augmentation massive du temps de travail va permettre aux entreprises d’embaucher et d’investir, plutôt qu’augmenter les dividendes des actionnaires, si la demande n’est pas au rendez-vous ?
Sans surprise, les syndicats de salariés crient à la provocation. Cela augure mal d’un nouvel élan pour le dialogue social…
Mais le véritable objectif de cette « fuite » est politique : il consiste à dire publiquement que le MEDEF ne sera pas engagé par le discours de Manuel Valls, forcément un peu gauchi, devant les députés PS, à l’occasion du vote « de confiance » au nouveau gouvernement. Le MEDEF en veut plus ; et il en voudra toujours plus, afin de ne prendre aucun engagement précis et chiffré.
Et d’ailleurs, est-ce son rôle, lui qui veut représenter les intérêts communs de l’ensemble des chefs d’entreprise ? Ces intérêts communs découlent de la loi du marché. Et le respect des droits sociaux des salariés ou le respect de l’environnement viennent s’imposer de l’extérieur, sous la pression des lois et du rapport des forces sociales. Il n’y a donc pas égalité dans une négociation entre un pouvoir politique et les représentants d’une catégorie sociale. C’est au pouvoir politique de fixer les objectifs sociétaux (et les moyens adéquats) et de s’en donner les moyens législatifs et de mobilisation sociétale ; la négociation avec les représentants des catégories sociales n’étant nécessaire que pour convaincre et ajuster les moyens.
La confiance au nouveau gouvernement en question
Les raisons de voter la confiance au nouveau gouvernement (ou de voter contre, ou de s’abstenir) sont multiples.
Ainsi, JM Ayrault, qui se rappelle aux bons souvenirs de Manuel Valls, appelle à soutenir "le Président de la République" ( ??!), tout en précisant "que les principes du social-libéralisme appliqués ailleurs ne permettraient pas (...) d’être fidèle aux principes d’égalité, de justice et de redistribution". Il pense encore "qu’une réforme profonde de notre fiscalité, pour un système fiscal plus juste, plus simple et plus efficace, reste incontournable" (ce qui semble enterré par Manuel Valls). Enfin, prenant le contre-pieds d’un appel à resserrer les rangs, il précise aussi que "le soutien n’est pas l’uniformité", que "le débat est sain" et "les propositions alternatives sont précieuses". "Ne nions pas les différences. Elles sont naturelles et animent la gauche depuis toujours."
Pour lire un commentaire de cette intervention de JM Ayrault, cliquer ici
Voter ou ne pas voter la confiance ?
Le débat a traversé la gauche depuis les contestataires du PS jusqu’au Front de Gauche, en passant par les écologistes.
Essayer de mettre le gouvernement en minorité aurait été irresponsable, en l’absence d’alternative de gauche crédible, ce qui n’est pas (encore) le cas à l’heure actuelle.
Par contre, il y a sans doute désaccord sur ce qu’il est urgent de faire dans la période à venir.
Jean-Vincent Placé (Sénateur EELV), estime qu’au centre, l’écologie peut devenir l’axe de recomposition de la politique française. Mais "Dans trois ans, nous serons dans l’opposition. Pour lire son interview par Reporterre,cliquer ici
A l’inverse, je pense qu’il est nécessaire d’élaborer, non pas un espace sur la scène politique, mais un projet de société capable de rompre avec le social libéralisme, mais aussi avec le productivisme classique à gauche de la gauche (voir mon article sur ce blog : "L’après Hollande a déjà commencé" cliquer ici). On ne peut plus vivre grâce aux dettes que les générations futures devront payer. Mais il faut absolument favoriser la consommation et l’investissement responsables qui permettront de diminuer nos frais de fonctionnement aujourd’hui et demain (en particulier en importations de combustibles fossiles). Et bien entendu, cette élaboration d’une alternative écologique et de gauche ne pourra être efficace que si elle permet d’associer les nombreuses expériences de sobriété heureuses ou de vivre autrement qui se déroulent sur le terrain. Ce n’est qu’à cette condition que ce projet sera réellement mobilisateur, c’est-à-dire capable de mordre sur l’abstention.
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