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Une programmation Pluriannuelle de l’Energie pas à la hauteur de l’enjeu
6 décembre 2018, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Déplacements - #Développement DurableLa ‘loi de transition énergétique pour la croissance verte’ a été votée en 2015 par l’ancien gouvernement fixe des objectifs pour les décennies à venir. Elle doit être complétée par des documents de programmation : la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui programme la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France jusqu’en 2028, pour atteindre une division par quatre des émissions d’ici à 2050, et la PPE qui doit prévoir les besoins en énergie et les moyens pour y répondre (baisse de la consommation, diminution des énergies fossile, de la part du nucléaire, augmentation des énergies renouvelables).
Voir à ce sujet l’article publié sur ce blog le 18 septembre 2018, en cliquant ici.
C’est ce document de la PPE qui a été présenté la semaine dernière par le Président Macron et le Ministre de Rugy.
Cette PPE a été débattue de façon très intéressante pendant 20 minutes dans l’émission "On n’arrête pas l’éco." samedi dernier par Christian Chavagneux (Alter.Eco), Emmanuel Lechypre (BFM Busines) et Audrey Pulvar (Présidente de l’ex fondation Hulot). Pour écouter ce débat éclairant, cliquer ici.
Une grande absente : les économies d’énergie
Ce volet est pratiquement absent de la PPE, alors qu’il est fondamental.
Par exemple, lorsqu’on veut changer une chaudière individuelle, la première question qu’un conseiller en énergie vous pose, c’est celle de l’isolation thermique de la maison : cela ne sert à rien de changer une chaudière si la maison est une passoire thermique.
L’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas !
C’est en plus un domaine qui accroit les inégalités sociales en France : 11 millions de personnes (7 millions de foyers) sont touchés par la précarité énergétique
Et c’est justement un des points fondamentaux qui ont provoqué le départ de Nicolas Hulot : ce budget a été divisé par deux ! Il n’est plus que de 1 milliard€ par an, alors qu’il en faudrait 2 pour mobiliser 2 autres milliards d’investissements privés pour parvenir aux 4 milliards permettant d’isoler 500 000 logements par an.
Faire des efforts maintenant, pas dans 10 ou 20 ans !
Lors du débat sur France Inter, les trois intervenants étaient d’accord avec cette affirmation, y compris Emmanuel Lechypre (qui représente pourtant les milieux d’affaires). Selon plusieurs études, le coût économique annuel du réchauffement climatique (par l’énergie, la perte de récoltes, les inondations, …) sera de 5 à 20% du PIB mondial en 2050. Et plus on attend pour réduire des émissions de Gaz à Effet de Serre, et plus cela coûtera cher. Il est indispensable d’accompagner les efforts des plus pauvres, en attendant le retour à moyen terme sur le niveau de vie. Transition écologique et justice sociale sont liées.
Or le gouvernement reporte les efforts à après 2023 tant dans le domaine de l’isolation des logements que pour les investissements massifs dans les énergies renouvelables (éoliennes terrestres et offshore) et le développement des transports ferroviaires…
C’est la même philosophie que pour le projet de décret sur la Stratégie Nationale Bas Carbone : en 2015, 2016, 2017 et sans doute en 2018, la France a largement dépassé les objectifs fixé en novembre 2015. Mais au lieu de mettre les bouchées doubles pour rattraper ce retard, les efforts sont reportés à après 2023 (voir l’article cité plus haut).
Nucléaire : le gouvernement ne sait plus compter !
Encore une fois, le gouvernement reporte à beaucoup plus tard (2035) la baisse à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité. Et aucune fermeture de centrale n’interviendra avant 2023 (Fessenheim). Après 2027, il faudra fermer 14 réacteurs jusqu’en 2035. Mais pour prolonger le fonctionnement les autres réacteurs, il faudra procéder à des remises à niveau appelées ‘grand carénage’ dont le coût est estimé à 100 Milliards € par la cour des comptes.
Audrey Pulvar souligne que ce coût empêche d’investir massivement dans les énergies renouvelables. Un autre choix est possible, qui permettrait l’arrêt de 16 réacteurs dès 2030.
De son côté, Christian Chavagneux fait le calcul suivant : Après la fermeture des 14 réacteurs, la capacité du parc nucléaire français sera de 340 TWh, normalement réduit à 50% de la production totale d’électricité. Donc, la capacité totale d’électricité sera de 680 TWh, alors que la consommation actuelle n’est que de 480 TWh et a tendance à diminuer (voir par exemple le saut technologique représenté par le passage des lampes à incandescence classiques au LED). Que fera-t-on de ce surplus énorme ???
Exporter vers nos voisins européens ? Alors que ceux-ci auront fait l’effort de sortir du nucléaire, et qu’une exportation massive fera baisser les prix ?
Idée lumineuse d’EDF : remplacer les voitures à essence par des voitures électriques … au lieu de chercher comment restreindre la place de la voiture individuelle (qui occupent une telle place dans les centre-ville).
Comme l’a dit Emmanuel Lechypre, la voiture électrique va prendre la place du chauffage électrique des années 60 (pour griller l’électricité produite la nuit par les réacteurs nucléaires) !Au total, ces documents de programmation gouvernementaux de la transition énergétique sont très loin d’être à la hauteur des enjeux de la lutte pour le climat et du rôle international que Macron revendique, sans s’en donner les moyens.
Sur le même sujet, voir l’article du site Reporterre, en cliquant ici.
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Gilets jaunes :
Macron a toujours un coup de retard !
3 décembre 2018, par Patrick Cotrel - #Déplacements - #Développement Durable5 décembre au soir : Intervention de l’Elysée
Ce mercredi soir, le Président Macron est passé par-dessus de la ligne défendue par le Premier ministre devant le parlement. Les différentes taxes carbone sont complètement annulées, et pas seulement suspendues.
Est-ce suffisant pour calmer rapidement la crise ? En tous cas, cela révèle une divergence, un craquement au sommet de l’Etat entre Président et Premier ministre. Nous sommes bien à la limite d’une crise politique traduisant la mise en cause sur le fond des orientations économiques, sociales et environnementales du Président.
Pour leur part, les écologistes ont fait des propositions pour sortie de la crise : pour lire le communiqué de Europe Ecologie-Les Verts, cliquer ici.
Dernière nouvelle :
Alors que le mouvement des gilets jaunes formule maintenant des revendications concernant l’augmentation du SMIC, la revalorisation des retraites, et même le fonctionnement de la démocratie, le Premier ministre a annoncé une simple suspension pendant 6 mois des augmentation des carburants et des énergies prévues au 1er janvier (ainsi que les nouvelles modalités des contrôles techniques auto).
Encore une fois un coup de retard ???
Un ressentiment accumulé depuis un an et demi :
Depuis un an et demi, Macron applique sa politique libérale qui consiste à ’arroser’ les couches les plus riches de la population et les entreprises, au détriment des plus pauvres et des couches moyennes. Par exemple, le CICE s’est accompagné de la précarisation des contrats de travail (par la « réforme » du code du travail), pour empêcher qu’une reprise de l’activité économique entraîne une hausse des salaires.
Mais ce pouvoir n’a pas senti qu’il suscitait un profond mécontentement chez les plus pauvres et les couches moyennes, ponctionnées par les impôts nouveaux (Augmentation de la CSG pour les retraités) et la baisse des prestations sociales. Il n’a pas senti que la moindre étincelle pouvait avoir de l’écho de pans entiers de la population. Pourtant, les sondages révélaient que 75% des français avaient de la sympathie pour ce mouvement.
Et une fois le mouvement démarré, le gouvernement a affirmé haut et fort qu’il ne toucherai pas aux taxes sur les carburants, au nom de la lutte contre les dérèglements climatiques, sans accorder la moindre attention à la revendication de justice sociale et de partage de l’effort entre toutes les catégories de français.
Pas de transition écologique sans justice sociale
Pourtant, les écologistes et leurs élu.e.s avaient prévenu depuis longtemps : la lutte pour la transition écologiste et énergétique ne peut pas s faire contre la justice sociale, et cela doit faire l’objet d’un processus participatif, et non par décision ‘du haut’.
Or depuis un an et demi, le gouvernement méprise avec une certaine arrogance les syndicats ouvriers et les associations (les « corps intermédiaires ») et il cultive la méfiance vis-à-vis des collectivités locales (Communes, Conseils départementaux et régionaux), en les privant de moyens financiers et de responsabilités.
Et lorsque Laurent Berger (Secrétaire national de la CFDT) propose d’ouvrir un grand débat avec tous les corps intermédiaires sur le thème de la transition écologique et la justice sociale, il reçoit une rebuffade hautaine du premier ministre !
Une marche arrière … trop tard
Et puis, une semaine après, le gouvernement annonce l’ouverture du dialogue avec tout le monde, de façon décentralisée, sur les conditions sociales de la transition écologique, … dans 3 mois !
Mais c’est trop tard, car le mouvement continue et les revendications commencent à s’agréger : on ne parle plus seulement de taxes sur les carburants, mais aussi du rétablissement de l’Impôt sur la fortune, d’assemblée constituante, ...
D’autant que la présentation du Plan Pluriannuel de l’Energie (PPE) est très loin d’être à la hauteur des enjeux climatiques affichés : tous les observateurs attentifs estiment que Macron a capitulé en rase campagne face à EDF et le lobby du nucléaire.Après les affrontements très durs du weekend, le soutien de la majorité des français à ce mouvement persiste, selon les sondages.
Nous sommes à la limite d’une crise sociale et politique majeure. Et plus çà va, et plus le chemin de la désescalade et de la négociation est difficile à trouver.
Ce pouvoir est devenu impopulaire encore plus vite que les précédents… -
Centrales électronucléaires : Une industrie moribonde
29 novembre 2018, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableDepuis plusieurs jours, Monsieur Macron serine sur tous les tons qu’il “ne changera pas d’avis et pas de cap”...
Et bien, il n’a pas menti puisqu’il n’a pas bougé d’un iota sur le nucléaire, lors de sa présentation du Plan Pluriannuel de l’Energie, et appuie son argumentaire, comme d’habitude, sur des éléments faux et vieillots.
Pour illustrer cela, je publie ci-dessous des extraits d’une tribune de Stéphane L’Homme, Directeur de l’Observatoire du Nucléaire, dans le Monde du 23 novembre 2018.La part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée de 17,1 % en 2001 à 10 % à ce jour : ce n’est pas une baisse mais un véritable effondrement, lequel va se poursuivre
> > Or, cette industrie va s’arrêter bientôt, et ce ne sera ni de la « faute » des écologistes, ni du fait d’un quelconque courage politique : on ne peut d’ailleurs que s’amuser de voir le gouvernement Macron assurer que la centrale de Fessenheim sera fermée « avant la fin du quinquennat », exactement ce que promettait François Hollande cinq ans plus tôt.
> > Si la France doit se préparer à faire sans le nucléaire, c’est tout simplement parce que cette industrie est moribonde, et même mourante, tant sur le plan mondial que français.
Rénovations « post-Fukushima » coûteuses
> > En effet, la moitié du parc mondial a plus de 35 ans et, malgré les prolongations de durée de vie généreusement accordées par les autorités de sûreté, les sociétés propriétaires décident souvent d’en rester là : les rénovations nécessaires et autres mesures « post-Fukushima » sont si coûteuses qu’il est économiquement préférable de fermer boutique.
> > On nous objecte que la France pourrait toutefois faire cavalier seul et brandir fièrement l’étendard de l’atome dont elle serait, on nous l’a répété des milliers de fois, la « championne » mondiale. C’est oublier les désastres industriels et financiers des chantiers des réacteurs EPR de Finlande et de Flamanville (Manche). C’est oublier le scandale gigantesque – qui ridiculise lui aussi la France atomique dans le monde entier – des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines Areva du Creusot.
> > C’est oublier qu’Areva a fait faillite et qu’EDF est à son tour dans une situation financière catastrophique, étant dans l’impossibilité de financer de nouveaux EPR – à supposer que l’on sache enfin les construire – ou la ruineuse rénovation des cinquante-huit réacteurs actuels : seuls quelques-uns pourront peut-être être sauvés, à supposer là aussi qu’EDF s’y prenne mieux qu’à Paluel (Seine-Maritime), où un générateur de vapeur de quatre cent cinquante tonnes s’est affalé, endommageant lourdement le réacteur : une drôle de façon de « rénover ».
Le nucléaire, une industrie du XXe siècle
> > Contre toute attente, le nucléaire n’a pas été « tué » par sa dangerosité – malgré les drames de Tchernobyl et de Fukushima –, ou parce qu’il n’y aura jamais de solution pour les déchets radioactifs – il existe au mieux des « options », et elles sont toutes mauvaises. Le nucléaire n’a pas non plus été abattu par les manifestations antinucléaires, pourtant parfaitement justifiées et qui ont parfois été massives au cours des dernières décennies : parmi les pays nucléarisés, il n’y a guère qu’en Allemagne où l’opinion publique a finalement été prise en compte.
> > Si l’industrie nucléaire est moribonde et en fin de vie, c’est parce que c’est une industrie du XXe siècle, un dinosaure qui s’est complexifié au fil du temps – jusqu’à ce que les nouveaux réacteurs comme l’EPR soient quasiment impossibles à construire – et qui est devenu ruineux pour ses propriétaires. D’ailleurs, outre Areva, l’entreprise historique du nucléaire mondial, l’américain Westinghouse, a elle aussi fait faillite.
> > Il n’est finalement plus très utile d’être « pour le nucléaire » ou « contre » : la messe est dite, l’atome a perdu et va quasiment disparaître dans quelques années. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de la France peut bien proclamer l’inverse, la réalité est que le nucléaire ne va pas constituer une réponse, même partielle, aux graves problèmes de l’énergie et du changement climatique. Il est donc grand temps de prévoir d’autres options, sous peine de se retrouver très vite dans une impasse.
Stéphane Lhomme (Directeur de l’Observatoire du nucléaire) -
Le Sénateur écolo. Ronan Dantec à l’honneur dans la presse
26 novembre 2018, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Déplacements - #Développement DurableEn tant que Président de l’association internationale des collectivités locales contre le réchauffement climatique, ‘Climate Chance’, le Sénateur de Loire-Atlantique présentera un rapport de 500 pages sur les bonnes actions pour le climat expérimentées par les gouvernements non étatiques (Communes, départements, Régions, …).
Cela a lieu aujourd’hui à Paris.
L’ouverture de la présentation du rapport sera faite par Jean Jouzel, Climatologue, ancien Vice-président du GIEC, Président d’honneur de ‘Climate Chance’.
Cet événement sera l’occasion de détailler les principaux enseignements de ce rapport annuel, qui analyse les actions réalisées, croisant politiques publiques gouvernementales et dynamiques non-étatiques.
Pour plus de précisions, cliquer iciPar ailleurs, la chaine Public Sénat a repéré un discours de Ronan Dantec, prononcé il y a un an, qui s’adressait au gouvernement et qui était pratiquement annonciateur du mouvement des Gilets jaunes : « Ce qu’on craint, (…) c’est qu’on fasse apparaître la fiscalité écologique comme un moyen de rééquilibrer le budget de l’Etat. » Sinon, « on va avoir dans les mois et les années qui viennent une levée de boucliers massive contre cette mesure. Et donc (…) contre les changements de comportement que doit permettre la fiscalité écologique. Ceux qui vont la payer, ce sont ceux qui sont en périurbain et qui sont condamnés à la mobilité thermique. Si vous ne les aidez pas, ça ne marchera pas. »
Pour lire l’article de Ouest-France concernant cette intervention, cliquer ici. -
Orientations Budgétaires de la Région et transition écologique
25 novembre 2018, par Patrick Cotrel - #Conseil régional - #Déplacements - #Développement DurableCe débat sur les Orientations budgétaires 2019 de la région, qui s’est déroulé il y a un mois, avait un caractère très étonnant.
Un peu pressé par les nombreux évènements politiques, je n’ai pas eu le temps d’en rendre compte. Mais il me semble important de l’évoquer, même un mois après.Tous écolos !
Il faut préciser que ce débat arrivait une semaine après l’alerte pressante lancée par le GIEC concernant la trajectoire actuelle des émissions de Gaz à Effet de Serre, malgré les intentions affichés par les Etats du monde.
Dans ce débat, tout le monde était devenu écolo !
A commencer la Présidente, dans son discours d’introduction. Elle a commencé par rappeler que sa première priorité pour la seconde partie du mandat est l’emploi, l’orientation professionnelle, la formation tout au long de la vie et le développement des entreprises. Mais la transition écologique et énergétique est urgent « si nous voulons éviter le pire ». Il faut préserver la richesse de notre biodiversité et développer de nouvelles productions avec les entreprises, qui ont un rôle fondamental.
En particulier, il faut développer la filière des Energies renouvelables, par exemple, l’éolien en mer (c’est une nouveauté pour la majorité régionale qui était plutôt hostile auparavant).
Christophe Clergeau, pour les socialistes, évoque le message du GIEC et celui de Nicolas Hulot. Il faut changer et éviter à tout prix le réchauffement climatique : 0,5° de moins en fin de siècle équivaut à la survie de millions de personnes.
Où sont les politiques nouvelles de la Région ?
En matière d’énergies, l’objectif européen est d’avoir 32% d’énergies renouvelables en 2030. Mais aujourd’hui en Pays de la Loire, il n’y en a que 8% : nous sommes la 11ème sur 13. Que fait la région pour rattraper ce retard, par exemple pour l’éolien terrestre ? Que fait la Région pour l’isolation des logements : les crédits ont été réduits cette année de 15,5 à 3,5 Millions€ (de 2300 foyers bénéficiaires à 900).
Il n’y a pas de temps à perdre tout retard dans la lutte pour la transition énergétique peut être grave. Plutôt que d’engranger des crédits d’investissement non réalisés, vous devriez mettre sur pieds une Programmation Pluriannuelle d’Investissements audacieuse.
"L’écologie ne devrait pas être, comme aujourd’hui, une politique sectorielle mais elle devrait irriguer toute notre action et chaque politique publique devrait posséder un volet environnemental." Je mesure le changement par rapport à ce que défendait Christophe Clergeau au sein du bureau municipal de Sainte-Luce de 2007 à 2014 …
Sophie Bringuy : "Que d’écolo-convaincus ce matin dans cet hémicycle ! Nous nous réjouissons de ces discours forts. Vraiment. Partons du principe qu’ils sont sincères."
Face aux dangers des populismes, "que faisons-nous ? Quelles politiques écologiques voulons-nous ? Une politique de l’accaparement de certains au détriment d’une majorité en souffrance ? Une politique qui fait lien, fondée sur la solidarité, l’humanité, le partage équitable des fruits que la Terre peut nous offrir ? Comment gérons-nous les enjeux climatiques, de biodiversité, de solidarité qui tapent à nos portes avec ardeurs ? Ce bouillonnement d’alertes sonnées de plus en plus intenses. C’est ici. C’est maintenant."
"Le Conseil régional peut agir, ici et maintenant, avec résolution pour contribuer à une transition écologique et solidaire."
"Nous vous proposons la mise en place d’une gouvernance trans… groupes pour retravailler toutes les politiques publiques régionales à l’aune du prisme écologique. Les interroger ensemble. Trouver des solutions ensemble, en utilisant les tensions entre nos visions comme sources d’inspiration, de créativité."
"C’est par ce prisme que nous avons lu les rapports, celui de la cohérence de l’action régionale face aux enjeux globaux, en matière d’éducation et de formation, de développement économique, de mobilités et d’aménagement du territoire, de culture et créativité, de vivre et faire ensemble, de santé, de pratiques démocratiques... Notre impératif, c’est celui de politiques publiques non pas, 2%, ni 10%, ni 30%, mais bien 100% écologiques."Retour à la réalité :
Au fil des dossiers, les élus d’opposition, écologistes et citoyen-nes en particulier, ont fait des propositions allant dans le sens de la déclaration initiale de Sophie Bringuy.
Mais la fréquence et l’ampleur des refus de prise en compte, même partielle, de ces propositions par la majorité démontrent que les déclarations de principe de la majorité tiennent encore plus du ‘green washing’ que d’une réelle prise de conscience écologiste.
Il faudra encore du temps pour convaincre… mais le temps nous est compté !
Prenons quelques exemples.Le transport ferroviaire : Alors que les transports en commun sont une piste importante pour diminuer les Gaz à effet de serre émis par les automobiles individuelles, la Région augmente le prix des abonnements TER. De plus, le transport ferroviaire est le parent pauvre en termes d’investissement ; la seule perspective semble être l’ouverture à la concurrence. Enfin, pour les gares de Challans et Evron, les habitants ont appris cet été la fermeture de leur guichet, le plus souvent par voie de presse. On ne voit pas la cohérence avec le développement durable !
Pour télécharger l’intervention de Lucie Etonno au nom des écologistes et citoyen-nes, cliquer iciL’agriculture. Pour Christophe Dougé, dans les Orientations budgétaires, "on observe :
- la politique des petits pas avec un petit soutien à l’agriculture biologique,
- aussi la politique des pas en arrière avec la diminution des aides aux structures d’agricultures durables (CIAP – Terre de Lien …),
- et même la politique illusionniste : un petit du tour sur soi-même pour ne rien changer sur l’usage des pesticides, au moment où éclate le scandale de la mâche."
Alors qu’une agriculture durable devrait être basé sur : - "la relocalisation et l’autonomie de notre agriculture,
- une agriculture durable, biologique, sans pesticides et respectueuse des sols, de l’air, de l’eau, libre des énergies fossiles, pourvoyeuse d’emplois (je le rappelle 30% d’emplois en plus en agriculture biologique pour une production équivalente),
- une agriculture génératrice de valeurs ajoutées perçues par les producteurs eux-mêmes, vecteur d’une alimentation saine, de qualité, de vie des territoires et de la préservation de la biodiversité et du climat."
Cerise sur le gâteau, la majorité a voté CONTRE un vœu demandant une date buttoir pour l’arrêt des pesticides !
Pour télécharger l’intervention de Christophe Dougé, cliquer ici
Biodiversité : Selon Sophie Bringuy, "l’élaboration d’une stratégie régionale pour la biodiversité (SRB) est une bonne chose. (…) Nous aurions aimé participer au processus. Le cadre que vous avez posé nos a écarté." Les réunions départementales d’élaboration n’ont été, en fait, que des réunions d’information descendantes… C’est une occasion ratée.
Point positif : l’ouverture, via la SRB, de la politique régionale vers le monde de l’entreprise.
Mais beaucoup de regrets : l’absence de fiche sur la connexion entre santé et environnement ; l’impact du climat sur la biodiversité est sous évalué ; et plus généralement, pour vous, « l’écologie positive » semble indiquer, pour vous, que "le développement pourrait se poursuivre sans intégrer les limites de la planète."
Nous notons aussi que le budget de 6 millions€ par an pour la SRB est un pas en avant. Mais nous demandons que les politiques régionales soient toutes sous-tendues par les objectifs : Zéro pollution diffuse (pas d’aides aux activités polluantes) – Zéro artificialisation nette de terres (et cesser de faire de notre région celle qui bétonne le plus) – Zéro impact carbone (en mettant des conditions aux subventions régionales).
Au moment du bilan à mi-mandat de l’actuelle majorité, les bonnes intentions et les débuts de prise de conscience ne suffisent plus. Les alertes pressantes et multiples des scientifiques et de l’ONU (voir l’article La crise écologique mondiale en cliquant ici), il est urgent de passer aux exercices d’application, aux actes !
titre documents joints :- info document (PDF - 208.8 ko)
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