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Un peu d’histoire...
20 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorEl Salvador a une longue tradition d’inégalités, d’exploitation, de quasi-esclavage et de répressions sanglantes.
Déjà à partir de 1860, la culture du café s’est développée sur une grande échelle au bénéfice de grands propriétaires terriens : ils ont spolié les terres aux indigènes qui sont devenus des travailleurs sous payés.
En 1932, après la crise financière et économique de 1929, les cours du café se sont effondrés et les paies données aux indigènes ne permettaient plus de survivre. Une révolte éclate dans le Nord Ouest du pays. L’armée intervient, extermine 30 000 indigènes ... et prend le pouvoir ! C’est la "matanza" (le massacre).En 1969, éclate la guerre du football contre le Honduras voisin, suite à un match entre les deux équipes nationales (mais qui résulte de conflits concernant le traçé de la frontière).
L’armée et l’ultra nationalisme dominent. Même le très démocrate chrétien José Napoléon Duarte apparaît comme trop réformateur. Son élection comme Président en 1972 provoqua un coup d’Etat militaire.
L’alliance entre militaires et extrême droite (la ARENA) rencontra progressivement un opposition qui n’eut d’autre solution que d’organiser la guérilla, face aux escadrons de la mort, la répression aveugle, les massacres de populations. On estime à plus de 75 000 le nombre de civils morts entre 1980 et 1992, principalement du fait de l’armée régulière et des escadrons de la mort, avec l’aide massive des Etats Unis.
Et ce n’est que grâce aux succès militaires de la guérilla que le gouvernement fut contraint d’accepter, après plusieurs refus, de négocier un accord de paix en janvier 1992. Aux termes de cet accord, la guerilla devenait un parti politique (le FMNL), des terres étaient distribuées, mais les atteintes aux droits de l’Homme étaient amnistiés...Cette guerre civile a durement touché la population civile. Les anciens témoignent des villages entiers massacrés, y compris les vieillards, les enfants et les femmes (après le viol des plus jeunes). La sœur de Mama Tere avait 3 enfants. Ses 2 garçons ont été tués. Il ne lui reste que sa fille et ses deux petits enfants. "c’est ce qui m’a permis de continuer à vivre", dit-elle.
Cette guerre fut horrible et reste marquée dans les mémoires.
Dans ce contexte, nous attendons pour jeudi les résultats définitifs des élections municipales et législatives qui ont eu lieu dimanche dernier.Quelques dates :
guérilla entre 1980 et 199
tremblement de terre en 1986
choix du dollar US comme monnaie en 2001
tremblement de terre en 2001
ouragan en octobre 2005
Il y a 1 message(s) de forum -
Dernier jour ...
19 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorLes adieux à Tonacatepeque se sont déroulés en plusieurs épisodes.
Le vendredi soir, j’ai cuisiné une grandequantité de sauce bolognaise et de spaghetti. Nous étions 20 autour de la table. Les vins chilien et espagnol ont également été appréciés.
Et puis, samedi matin, nous avons préparé les valises avant de déguster
une dernière soupe de poulet et une énorme salade de fruits (bananes, papaye, pastèque, miel).
Et, enfin, les adieux devant la maison de Mama Tere pour certains, à l’arrêt du bus pour d’autres.
Beaucoup d’émotion, des yeux rougis, quelques larmes ...un moment intense impossible à photographier...
Après réflexion, je me dis que les deux articles publiés dans le blog représentent un témoignage de la réalité salvadorienne, surtout rurale
(aujourd’hui, il serait possible d’être un peu précis). Mais, surtout, il manque un aspect très important dont je n’ai pas parlé : la religion.
J’espère pouvoir combler ce manque dans l’avion du retour. -
Une journée à la mer
13 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorPour remercier de l’hospitalité dont nous avons bénéficié dans la famille d’origine de Julio et Teresa, nous souhaitions faire quelque chose de marquant. Est venue l’idée d’une sortie à la mer (à 2 heures de route).Cette proposition a rencontré un fort écho et, vu le nombre de personnes et d’enfants intéressés, la question du moyen de transport s’est posée.
Après négociations et discussions, le choix s’est porté sur le moyen utilisé par les familles salvadoriennes modestes : louer un camion avec chauffeur.
Et à 6h30, les bancs étaient installés dans le camion, ainsi que les provisions pour la journée. Près de 25 personnes se sont installées, depuis le bébé encore au sein jusqu’à Mama Téré (74 ans)
Voyage mouvementé et venté pour arriver vers 9h00 à « la Costa del Sol ».
Nous avons profité de cet Océan Pacifique très chaud et très agité sur une immense plage.
Et là, nous avons découvert que c’était la première découverte pour deux personnes de notre groupe.
Et tout d’abord, Raoul.
Raoul est un petit homme de 60 ans. Il y a 35 ans, il s’est installé ici, dans la famille Menjivar, et il y est resté. Depuis cette date, il travaille dans les champs et il fait partie de la famille. Mais il n’est allé en ville à San Salvador que rarement, et jamais à la mer.
Quelle grande découverte : « regarde, dit-il, la mer et le ciel se rejoignent ».
- RaoulMer
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Et puisque c’était la journée des découvertes, ce fut aussi celle de la cigarette !La mer fut aussi une découverte pour Yasmina, la petite nièce de 6 ans de Julio et Teresa, dont la mère est déficiente mentale. Elle est en fait élevée par Mama Téré.
Elle a fait cette découverte en compagnie de son cousin Diego qui est étudiant en droit et bientôt avocat.
Une journée tout à fait inoubliable ...
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Carte postale du Salvador
9 janvier 2009, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #El SalvadorNous sommes arrivés sans encombre à San Salvador où nous avons retrouvé nos enfants Julio et Teresa.
Puis ce fut la montée à Tonacatepeque, petit bourg rural où sont nés nos enfants, et la rencontre avec leur mère de naissance (Mama Téré) et leurs frères et soeurs. Moment chargé de beaucoup d’émotion ...
Nous commençons à découvrir ce pays de l’intérieur, au moins la vie de tous les jours d’une famille de paysans pauvres : nous partageons leur vie de tous les jours.
Les maisons sont construites en terre séchée et bambous ; pas de vitres aux fenêtres ; l’eau courante ne fonctionne ...que la nuit (le jour, la pression est trop faible ; l’électricité vient d’arriver, ce qui permet d’avoir quelques ampoules (basse tension). (note 1).
La journée de travail commence dès 6 heures du matin, avec le jour (même si nous sommes dans la saison sèche, donc creuse pour les travaux des champs). La nuit tombe à 18 heures et tout le monde est couché à 21 heures.
La vie est dure, avec le moins d’achats possibles, sans aucun luxe. Mais elle est très organisée, très collective et tout le monde maintient les lieux propres.
Le monde urbain est très différent : grouillant et agité dans les quartiers pauvres. Selon les gens eux-mêmes, le salariat s’apparente plus à l’esclavage (salaires très bas, durée du travail sans règle, ...). Et les petits boulots de vendeurs de presque rien pullulent.
Par contre, les quartiers chics sont ultra protégés : chaque pharmacie, chaque super marché, chaque banque, bien sûr, possède ses gardiens armés. Ces gardiens privés et armés sont plus nombreux que les militaires dans le pays ! Chaque maison bourgeoise (ou même petite bourgeoise) est entourée de hauts murs et de barbelés.
Mais aussi bien dans le monde rural que dans la capitale, le souvenir de la guerre civile est très vivace, ainsi qu’un grand sentiment de l’injustice qui règne dans le pays : la majeure partie des terres appartiennent à 14 familles. A tel point que les sondages pour les prochaines élections des Maires et des députés (le 19 janvier = le jour de notre départ) donnent 15% d’avance au FMLN (gauche ex-guérilla) face à la droite et à l’extrème droite. L’élection présidentielle suivra en mars.
Quelle sera l’ampleur de la mobilisation des couches populaires et l’importance de la fraude électorale ?Quelle sera la réaction des USA à une victoire de la gauche ? Là aussi, le nouveau Président américain suscite des espoirs...
A suivre, donc...Note 1 : ici, la conscience du réchauffement climatique est partagée par toutes les couches de la population. J’ai l’impression que les évangélistes des différentes églises importées des USA se servent de cela comme une annonce de la fin du monde ...
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Voeux pour 2009
31 décembre 2008, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Sainte-Luce - #Conseil régional - #Nantes Métropole - #El Salvador- VoeuxMailRegion
_ Ce début d’année 2009 est très troublé : il y a, bien sûr, la crise financière et économique dont on parle beaucoup. Mais il y a aussi une crise une crise environnementale (en particulier du point de vue climatique) qui menace gravement les conditions de survie de nombreuses espèces vivantes d’ici la fin du siècle (dont l’humanité).
C’est peut être en prenant en compte ce dernier aspect qu’on peut trouver des pistes de sortie de la crise économique et financière : en investissant massivement pour les économies d’énergie, pour la protection de l’environnement, on peut créer des activités et des emplois.
Quoi qu’il en soit, ce début d’année risque d’être difficile pour beaucoup.Pour ma part, ce début d’année 2009 va être important dans le domaine familial.
En effet, nos deux derniers enfants sont originaires du Salvador (Amérique centrale). Il y a 6 ans, Julio est retourné dans son pays d’origine et a rétabli le contact avec ses frères et soeurs et sa mère biologique.
Cette fois, c’est TERESA qui veut revoir le Salvador. Elle est partie le 27 décembre avec son frère (julio) et nous invite à les rejoindre, ce que nous ferons dès le 4 janvier.
Il est évident que ce voyage est très important pour Teresa, et en conséquence, pour Julio et pour nous.
Le retour est prévu pour le 19 jnvier.
A suivre ...
Patrick COTREL
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