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Turquie : Erdogan fait le vide
25 juillet 2016, par Patrick Cotrel - #Au fil des joursSuite à une tentative de coup d’Etat visiblement mal préparé et qui a échouée, la répression s’abat sans distinction sur toutes les couches hostiles à Erdogan. Ce sont des dizaines de milliers de militaires, de juges, de fonctionnaires, d’enseignants du privé, de journalistes qui sont licenciés, emprisonnés, réduits au silence, …Tout ce que Erdogan rêvait de faire depuis des années, sans parvenir à le faire, pour asseoir son pouvoir personnel !
Une situation politique très particulière :
Depuis 1930, la Turquie est un Etat Laïc (c’est-à-dire indépendant de la religion musulmane, au nom de la modernité). Et c’est l’armée qui est dépositaire de cette laïcité. Et plusieurs coups d’Etat militaires ont eu lieu au nom de la préservation de cette laïcité de l’Etat (mais pas au nom de la démocratie).
En fait, la société turque est divisée entre une couche sociale instruite, ayant un mode de vie occidental, favorable à l’adhésion à l’Europe, d’une part, et de l’autre à une population rurale pauvre et très influencée par la religion musulmane.
Depuis l’accession de l’AKP (parti islamiste traditionaliste et de droite) et de Erdogan au pouvoir, la situation politique est très tendue, en particulier avec l’armée et les forces politiques de gauche et laïque.L’autre question politique très sensible en Turquie, c’est la question Kurde. Le peuple kurde vit à cheval entre la Turquie, l’Irak et la Syrie, avec une langue et une culture particulière. La lutte pour l’indépendance, ou tout au moins pour une relative autonomie culturelle, dure depuis des décennies. Et ce sont les combattants kurdes (Pechmergas) qui mènent la lutte sur le terrain en Syrie contre l’EI, avec l’appui des occidentaux…et contre l’armée turque qui fait pourtant partie de l’OTAN !...
Une lueur d’espoir avait pourtant été allumée il y a quelques années : une négociation entre Erdogan et les Kurdes avait permis d’arrêter les affrontements armés et d’aller vers la paix et la reconnaissance d’une certaine autonomie du Kurdistan. Mais lors des élections suivantes, un parti proche des kurdes et prônant des valeurs démocratiques et progressistes a réussi une forte percée et empêché Erdogan d’obtenir la majorité absolue lui permettant de changer la constitution pour renforcer son pouvoir personnel. Les négociations avec les Kurdes furent rompues et la guerre au kurdistan a repris…Du coup, la guerre contre l’organisation « Etat islamique » est visiblement passée en seconde priorité pour l’Etat turc.
L’autre bête noire de Erdogan, ce sont les juges. Ils ont en effet révélé des malversations financières impliquant la famille du président.Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi la répression frappe aujourd’hui des dizaines de milliers de militaires et de juges, et pourquoi la cible militaire prioritaire de l’armée turque reste les kurdes, et non pas Daesh.
La stratégie de Erdogan :
Il semble avoir abandonné l’idée d’adhésion à l’Union Européenne, tant les conditions paraissent éloignées (question kurde, respect des droits humains et renoncement à la peine de mort, respect des principes démocratiques, …). Mais par contre, il utilise parfaitement les points qui le rendent indispensable aux pays occidentaux.
Ainsi, les approvisionnements en pétrole et gaz passent en grande partie par la Turquie ; ainsi, la Turquie contrôle l’afflux des réfugiés syriens et iraquiens vers l’union Européenne ; ainsi, il permet aux USA d’avoir une base aérienne pour bombarder les positions de Daesh (cette base a d’ailleurs été privée récemment d’électricité pendant une journée : panne ou avertissement ?)…
Erdogan espère bien utiliser tous ces leviers pour établir dans son pays le régime autoritaire dont il rêve…Pour signer la pétition de AMNESTY International "Non à la répression généralisée en Turquie" cliquer ici.
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Pour combattre le terrorisme : prendre soin des autres
15 juillet 2016, par Patrick Cotrel - #Au fil des joursFace à l’horreur de ce nouvel attentat à Nice, on observe de nombreuses et diverses réactions.
Des messages de solidarité avec les victimes et leurs familles, bien sûr ; mais aussi des accusations et des appels à des mesures « radicales » :à renforcer les frontières ;
à expulser certaines personnes ou à enfermer ceux dont on suppose qu’ils pourraient être sympathisants des actes terroristes ;
à renforcer la méfiance par rapport à certaines religions ou certaines origines ;
…
Pourtant, ce qui est frappant, encore une foi, c’est que quasiment tous les auteurs de ces attentats sont des jeunes qui vivent depuis longtemps en France ou même sont français.
Dans ces conditions, si on veut être efficaces contre ces attentats, au-delà de toutes les gesticulations ou mesures symboliques, on ne pourra pas ne pas poser la question suivante : comment des jeunes élevés en France, qui connaissent notre société, peuvent en arriver à commettre de tels actes hostiles à cette société qui les a fait grandir ???
Il n’est pas question, pour autant, de nier l’utilité des mesures de police et toutes les précautions ou surveillances. Mais nous ne pouvons pas échapper aux questions qui concernent le fonctionnement de nos sociétés : quelles injustices, quelles inégalités habitent le cœur de nos sociétés pour produire de telles frustrations chez certains, les conduisant à de tels actes de haine ?
Lorsqu’un membre d’une famille est en crise, une thérapie familiale est souvent nécessaire. N’en sommes-nous pas à ce point ? Comment faire en sorte que notre société affirme, dans les faits, de la compassion avec chacun de ses membre ; et que cette compassion soit plus fortement affirmée que toutes les "règles de l’économie" qui accroissent les inégalités et augmentent le nombre des laissés pour compte ?
On ne peut pas toujours dire que nos problèmes viennent de l’extérieur, des autres. Il faut avoir la lucidité de se regarder soi-même ! -
Quelques questions après le Brexit
9 juillet 2016, par Patrick Cotrel - #Au fil des joursComme le soulignent de nombreux responsables politiques ou économiques, à l’exception des populistes comme D.Tremp ou M.Le Pen, le Brexit est un énorme échec à beaucoup de points de vue.
Début de crise immobilière et financière :
Ce résultat a provoqué un début de crise financière en Angleterre, en Europe, et même aux USA. Sur le plan monétaire, la livre a fortement chuté et a retrouvé une parité avec le $ US jamais aussi basse depuis 1985. L’€ a, lui aussi, chuté nettement.
Enfin, en Angleterre, une crise de l’immobilier menace sérieusement.Le Royaume Uni sort particulièrement désuni de ce référendum :
L’Irlande du Nord, dominée par le unionistes, a voté le Brexit à 56%, et le Sinn Fein a immédiatement réclamé un référendum pour la réunification de l’Irlande (le Sud ayant massivement rejeté le Brexit) ;
plus significative, encore, est la situation de l’Ecosse qui a voté pour le maintien dans l’UE à 55%. La Première Ministre évoque un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse par rapport au Royaume Uni, et envisage une adhésion à l’UE et à la zone €uro.
Il faut noter qu’en Europe, deux pays ont fait connaître leur opposition à cette perspective : l’Espagne de M. Rajoy et la France, au nom du respect d’une Europe des nations ("si le Royaume Uni quitte, l’Ecosse sort", dit M. Rajoy).
Il me semble important de dénoncer cette position du gouvernement français.L’Union Européenne :
Ce résultat marque un double échec du projet européen :incapacité à développer un aspect protecteur de l’UE (Union Européenne). Les politiques libérales et monétaristes ont plongé une bonne partie des pays membres dans l’accroissement des inégalités, et a produit un fort recul du pouvoir d’achat des plus pauvres et des classes moyennes (Grèce, Espagne, Portugal,...), l’accroissement du chômage (France, ...). L’Allemagne apparait comme une exception, avec un rattrapage de protection sociale (SMIC, ...).
Dans ces conditions, la politique humaniste prônée par l’Allemagne, face au drame du Moyen Orient, par l’accueil des réfugiés politiques chassés par DAESH et les bombardements occidentaux et russes, a été ressentie comme une menace par les couches de la population fragilisées par le libéralisme en Europe. D’où le développement de positions nationalistes, racistes et même sexistes et une traduction politique par une poussée de l’extrême droite dans toute l’Europe.
L’UE doit se ressaisir :
Il est urgent de sauver le Projet Européen, mais il ne faut pas tergiverser. L’Europe doit d’urgence réapparaitre comme humaniste et ouverte vis à vis du monde. Mais la condition pour cela, c’est qu’elle soit protectrice et que son développement profite aussi (et avant tout) aux plus défavorisés. Pour cela, on ne fera pas l’économie d’une Europe sociale, et donc d’une intégration européenne accrue, d’un pouvoir renforcé du parlement européen, ...
Redonner rapidement vie au Projet Européen : le temps est compté ! -
NDDL : la lutte continue !
Rasemblement sur le site les 9 et 10 juillet
9 juillet 2016, par Patrick Cotrel - #Déplacements - #Développement DurableQuelques réactions après la ’consultation’ :
Ronan Dantec (Sénateur EELV du 44), interviewé par une journaliste (Coralie Schaub) : "Trois types de territoires se sont exprimés. D’abord, les plus concernés par le sujet, qui ont plutôt voté « non » au transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, qu’il s’agisse des communes d’accueil de ce projet, mais aussi, et c’est une vraie surprise, des électeurs qui sont dans la zone de bruit de l’aéroport actuel, à Nantes."
"Il y a évidemment une colère, du fait que Manuel Valls a choisi le périmètre électoral le plus favorable au « oui » et n’a pas répondu aux demandes d’expertises indépendantes sur ce que coûterait un aménagement de l’aéroport actuel. Il a une responsabilité particulière dans le fait de cliver encore davantage la société. Je lui en veux d’avoir cassé une vraie possibilité d’en sortir avec une consultation digne de ce nom. (...) Il faut désormais absolument trouver des réponses permettant d’éviter d’aller au drame. Car le risque Sivens existe, c’est évident [référence à la mort de Rémi Fraisse, tué fin 2014 par une grenade lancée par un gendarme, ndlr]."Françoise Verchère : la consultation du 26 juin était une consultation pour avis, pas un referendum (extrait de la lettre reçue par chaque électeur : « Cette consultation a la valeur d’un avis. ».) Un avis n’engage pas et n’a pas valeur de loi. D’ailleurs, c’est ce que nous expliquent régulièrement les autorités qui ont balayé d’un revers de la main l’avis négatif du Comité de scientifiques chargés d’évaluer la méthode de compensation, l’avis négatif par voie de conséquence de la Commission d’enquête publique au titre de la loi sur l’eau, l’avis négatif du Conseil National de
Protection de l’Environnement, l’avis négatif du Conseil Supérieur du Patrimoine naturel. Tout récemment et sur un autre sujet, le gouvernement a déclaré d’utilité publique la ligne LGV du SudOuest, malgré l’avis négatif de la commission d’enquête. Qui s’en scandalise ?
Admettons pour le raisonnement que l’avis du peuple ait plus de poids. L’avis du peuple abolit il la loi ? NON. La question posée n’étant pas « Êtesvous pour l’abolition de la loi sur l’eau ? », tout le monde conviendra que même si le peuple dit vouloir un nouvel aéroport, ce désir ne peut effacer les règles fixées par la loi. Visiblement, cela n’a pas l’air d’émouvoir ceux qui ne cessent de nous rappeler au respect des règles républicaines. A ce jour le résultat de dimanche ne fait donc pas du projet de NDDL un projet légal, ni au niveau national ni au niveau européen."
Pour lire toute l’intervention, cliquer ici.Rassemblement sur le site de NDDL les 9 et 10 juillet :
Cette année, le rassemblement aura lieu à Notre-Dame-des-Landes, au lieu dit Montjean (route de Grandchamp des Fontaines à Notre-Dame-des-Landes). L’accès à privilégier est celui par le bourg de Notre-Dame-des-Landes.
Téléchargez le programme détaillé en PDF en cliquant ici
Retrouver toutes les infos sur le site http://notredamedeslandes2016.org. -
L’énergie en question
8 juillet 2016, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableLes dérèglements climatiques sont déja visibles dans pas mal de pays (avec des conséquences parfois dramatiques). Pour "décarboner" les économies (dont les plus importantes sont occidentales), il faut rapidement faire des choix. Mais on est encore loin d’avoir une idée claire de ces choix.
Deux exemples récents.La centrale de Cordemais :
Le Président du Conseil régional s’est récemment inquiété des rumeurs autour d’une éventuelle fermeture de la centrale à charbon de Cordemais.
Les élu(e)s écologistes et citoyen(ne)s au Conseil régional considèrent qu’il n’est pas possible de fermer immédiatement les tranches de production électrique au charbon de Cordemais. Cependant, il faut prévoir, à terme (avant 2050), la fermeture de ces tranches au charbon qui sont très polluantes ; et leur remplacement par des formes de production l’électricité renouvelables (méthanisation, éolien, ...).
Pour lire le communiqué des élu(e)s écologistes et citoyens, cliquer ici.L’enfouissement à Bure :
Le gouvernement français insiste pour mettre en oeuvre ce site de stockage des déchets très dangereux en profondeur. Voir mon article "Déchets nucléaires : l’entêtement français". Voir mon article "Déchets nucléaires : l’entêtement français", en cliquant ici.
Il vient de faire évacuer les militant(e)s qui voulaient empêcher la poursuite des travaux.
Une grande manifestation est prévue le samedi 16 juillet.On le voit, la transition énergétique a du mal à se concrétiser !
titre documents joints :- info document (PDF - 156.5 ko)
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