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COP 21 : Lettre N°3 de Ronan Dantec
Sénateur 44 et Porte-parole climat du réseau mondial des villes
4 décembre 2015, par Patrick CotrelBonjour,
Petit récapitulatif de cette 1ère semaine de COP21 à laquelle je participe au titre de porte-parole climat de CGLU, (organisation mondiale des villes).
La venue de 150 chefs d’Etat en ouverture de la COP le 30 novembre était un signal fort pour témoigner de la volonté des Etats d’aboutir à un accord. Il est notamment ressorti des discours que pour les pays du Sud, la priorité est plus que jamais le financement cliquer ici, et c’est bien sûr un point d’achoppement important de cette négociation, la plus complexe menée au niveau mondial, avec la recherche d’un accord à 196 parties (195 Etats + l’Union européenne) qui ne peut être adopté qu’à l’unanimité.
Même si rien n’est encore joué à l’heure où j’écris ces lignes, un autre fait marquant de ces annonces au plus haut niveau est que le prix du carbone n’est plus un tabou de la négociation. cliquer ici
Avec les "constituencies" (les 9 composantes de la société civile représentées à l’ONU : gouvernements locaux, ONG, jeunes, femmes, peuples autochtones, entreprises, syndicats, paysans, chercheurs) nous nous mobilisons depuis de nombreuses années pour que le rôle des acteurs non étatiques ou les "acteurs non parties à l’accord" soient reconnus dans le texte de l’accord pour leur action décisive dans la lutte contre le dérèglement climatique. Cette approche territoriale, faite de milliers d’initiatives, permet de combler le fossé entre les +3 degrés pour l’instant en mesure d’être atteints par les Etats s’ils concrétisent leurs engagements, et les +2 degrés de réchauffement cliquer ici, seuil à ne pas dépasser pour ne pas subir un basculement climatique.C’est au nom des LGMA (Local governments and municipal authorities ou gouvernements locaux et autorités municipales) que je suis intervenue mardi 1er décembre, dans la plénière d’ouverture de la COP21.
Pour lire le texte de mon intervention "Trouvez l’accord, nous ferons le travail", cliquer ici
En cliquant ici, la vidéo complète de la plénière : à partir de 35’30 les interventions de la société civile ; à partir de 47’50, mon intervention.> Le lendemain, mercredi 2 décembre, la dynamique des acteurs non étatiques s’est encore renforcée cliquer ici. Une déclaration des acteurs non étatiques cliquer ici pour la lire (dont les réseaux de collectivités locales), dont j’ai coordonnée la rédaction en tant que porte-parole climat de Cités et gouvernements locaux unis, a été adoptée. Cette déclaration transmise aux délégations nationales, souligne notre grande inquiétude face aux contributions volontaires des Etats, nous mettant sur une trajectoire insupportable d’augmentation de 3 degrés Celsius des températures.
Elle insiste sur l’impératif d’un principe de progression des engagements fondé sur un mécanisme d’évaluation. Nous soulignons toujours les points essentiels de la déclaration de Lyon : enjeu-clé de l’approche territoriale, lien indissociable entre agendas du climat et du développement, nécessité de financements accessibles pour les territoires.
Nous appelons enfin les Etats à ouvrir la gouvernance de l’Agenda de l’action aux acteurs non-étatiques, gage d’efficacité et de transparence, aucun Etat ne pouvant atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sans l’action et la mobilisation des acteurs non-étatiques.
Le même jour, nous annoncions avec Johanna Rolland, maire de Nantes, Ségolène Royal et Hakima El Haite, ministre de l’environnement du Maroc, pays hôte de la COP22 en 2016, la tenue du Climate Chance, le 1er sommet de l’action climatique à Nantes du 26 au 28 septembre 2016 pour lire l’appel, cliquer ici.> Le 3 décembre était le 4ème jour de négociation. Tous les groupes de travail bloquent lorsqu’il s’agit de parler de finances. La question des transferts de technologie est également un point important de la négociation. Pour voir la vidéo, cliquer ici : les négociateurs gardent leur rythme pour aboutir au texte d’étape de l’accord qui doit être remis samedi 5 décembre à Laurent Fabius puis soumis à négociation pendant la 2ème semaine.
> Le 4 décembre, plus de 1000 maires du monde entier étaient réunis à l’hôtel de ville de Paris. Ils ont fait des annonces extrêmement ambitieuses en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour lire l’article, cliquer ici. Leur message : Notre mobilisation peut résoudre la moitié de l’équation climatique ! Ceci est d’autant plus important que les collectivités locales sont à ce jour le seul niveau politique à pouvoir s’exprimer d’une seule voix, à la différence des Etats.
Cette mobilisation et ce foisonnement d’initiatives très positives - des mouvements comme Alternatiba montrent aussi le visage d’une mobilisation citoyenne qui dit aux Etats : nous sommes prêts, nous agissons déjà, à vous de trouver un accord portant une trajectoire crédible de réduction des émissions, et nous ferons le travail, mais pour cela, nous avons besoin d’être reconnus et soutenus (financements, gouvernance partagée...)
Malgré cette dynamique citoyenne, le même jour, les négociateurs au Bourget supprimaient la mention au gouvernement locaux et du nationaux du préambule du texte. Rien n’est jamais gagné ... Retour sur cette journée en vidéo : cliquer ici.> Ce samedi 5 décembre, vient d’être remis le texte d’étape, le texte sur la base duquel les négociateurs vont travailler pendant la 2ème semaine. Il a été adopté par tous, ce qui est un signal positif sur la volonté collective d’arriver à un accord, même si les points durs, financement, transfert de technologie, répartition de l’effort de réduction des émissions... sont loin d’être tranchés.
Ce jour était aussi celui de l’Action day : mise en scène des initiatives des acteurs non-étatiques par l’ONU, avec en conclusion le président de la République qui a insisté sur la volonté de renforcer le Lima Paris Action Agenda.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, l’accord n’est pas encore trouvé, mais c’est mieux parti qu’à Copenhague en 2009.
Je continuerai de publier une vidéo quotidienne à cette page cliquer ici pour analyser et décrypter l’avancement de la négociation.
Amitiés,
Ronan
[https://twitter.com/RonanDantec]Il y a 0 message(s) de forum -
Evolution du chômage en octobre 2015
28 novembre 2015, par Patrick Cotrel - #Campagne régionales 2015 - #Conseil régional - #EmploiLe mois dernier les commentaires évoquaient « l’inversion de la courbe du chômage », avec une diminution de 23800 le nombre de demandeurs de cat A ; aujourd’hui les mêmes commentateurs crient à la catastrophe, avec une augmentation de 42000 du nombre de chômeurs de cat A.
Qu’en est-il ?
depuis des années, je pense que le fait de faire un petit boulot de quelques heures ou de revenir à l’absence complète de travail fait partie du phénomène global du chômage. C’est donc le suivi de l’évolution du nombre de chômeurs de catégorie A et B et C qui est le meilleur reflet du chômage.
depuis des années, je pense que se borner à comparer le nombre de chômeurs à celui du mois précédent est hasardeux (nombre de jours dans le mois, variations saisonnières, consignes de radiations ou de changement de catégories, …). Il est donc plus crédible de faire la comparaison avec le même mois de l’année précédente (et en plus, de comparer les pourcentages d’augmentation pour avoir une tendance).
Si on examine l’évolution du nombre de chômeurs de cat A, B et C sur un an, on constate qu’il continue d’augmenter, mais que le pourcentage d’augmentation tend à diminuer depuis mai 2015 (après une hausse continue depuis avril 2014).
depuis avril 2014).
A qui profite de cette accalmie de la hausse du chômage ? Principalement aux jeunes de moins de 25 ans dont le nombre n’augmente plus que de 0,5% sur un an ( rappel : il avait diminué entre janvier et juillet 2014, puis fortement augmenté jusqu’à atteindre +6,45% en mai 2015).
Par contre, le « côté sombre » du chômage, c’est l’augmentation à peu près continue autour de 10% sur un an du nombre de chômeurs de 50 ans et plus. C’est aussi que presque la moitié des chômeurs a au moins un an de chômage (44,8%) et que le nombre moyen de jours de chômage atteint 568 jours (en hausse continue depuis mai 2012).
En Pays de la Loire :
La courbe du haut illustre les variations saisonnières (maxi en janvier, mini en juin), mais avec une forte croissance d’une année sur l’autre. Ce rythme de croissance est visualisé sur la courbe du bas (en pourcentage sur un an) : alors qu’en mai 2015, le taux de croissance du nombre de chômeurs (A, B et C) atteignait près de 10% (pour 8% au national), témoignant de la diminution de l’avantage d’un taux de chômage plus bas que la moyenne nationale, nous sommes revenus à un taux de croissance de 6%, identique au taux national.
Au total : Le mois de septembre n’était pas l’embellie tant espérée, mais octobre n’est pas la catastrophe dont on entend parler. Mais le rythme actuel de diminution de la hausse du chômage est trop faible et trop fragile pour laisser espérer une amélioration sensible avant la fin du quinquennat présidentiel.Pour lire une note méthodologique expliquant le choix des indicateurs utilisés dans cet article (et les précédents), cliquer ici
titre documents joints :- info document (PDF - 200.6 ko)
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Malgré l’état d’urgence (très largement utilisé)
Des expressions populaires parviennent à s’exprimer
28 novembre 2015, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement Durable - #Nantes MétropoleOn peut avoir l’impression que le gouvernement et l’Etat utilisent la menace terroriste (bien réelle) pour interdire les manifestations publiques de façon sélective. Et les expressions populaires pour exiger des gouvernements des engagements réels contre le réchauffement climatique semblent être la cible privilégiée, plutôt que les rassemblements à caractère commercial (marchés de Noël) ou sportifs.
Ainsi, la manif tracto-vélo de Notre-Dame-des-Landes à Paris a fait l’objet de pressions policières constantes.
Ainsi, l’assignation à résidence d’un membre du service d’aide juridique de la coalition climat nationale qui regroupe 130 ONG est inadmissible.
Signez ici pour soutenir Joël et demander la levée immédiate de son assignation à résidence
Ainsi, la perquisition chez des agriculteurs bio de Dordogne qui ont eu le tort de participer à une manifestation anti-NDDL …il y a 3 ans !Fort heureusement, dans de nombreux endroits, la mobilisation populaire parvient à s’exprimer :
La tracto-vélo a réussi son périple et a pu fêter son arrivée en Ile de France par un grand pique-nique devant le château de Versailles ;
samedi après-midi, malgré l’interdiction préfectorale de la manifestation prévue à Nantes pour la COP 21, et même de la chaine humaine, plus de 1500 personnes ont fait du lèche vitrines … en se tenant la main !
Oui, cette mobilisation populaire est indispensable pour faire pression sur les gouvernements qui se réunissent, mais qui n’ont pas montré jusqu’à présent leur volonté d’agir efficacement contre le danger qui nous guette toutes et tous. Ce sont les collectivités locales et régionales qui ont été les plus actives dans cette lutte. Mais elles n’ont pas tous les pouvoirs.
Ne lâchons pas la pression !
Continuons la mobilisation pour que ce grand rassemblement de Paris débouche sur autre chose que de très beaux discours… sans engagements précis et vérifiables. -
Meeting régional mardi 1er déc Saint-Herblain
26 novembre 2015, par Patrick Cotrel
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Marche citoyenne et festive pour le climat
samedi 28 novembre 14h à Nantes
24 novembre 2015, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableDernière nouvelle :
La Préfecture 44 interdit "toute manifestation sur la voie publique" pendant le weekend des 28 et 29 nov. La marche pour le climat à Nantes tombe donc sous le coup de cette interdiction.
Pourtant, il parait impossible que ce sommet mondial pour le climat (la COP21) ne puisse pas être accompagnée (et même aiguillonnée) par une mobilisation populaire.
Deux solutions (qui ne s’excluent pas) peuvent être adoptées :
Le collectif "Climat44" transforme la marche en rassemblement sans défilé toujours ce samedi 28 nov devant le miroir d’eau à 14h à Nantes ;
Greenpeace France lance une opération internationale "marchez pour nous" :
"Si vous ne pouvez pas marcher, d’autres pourront le faire en votre nom. Il suffit pour cela de vous inscrire sur le site internet www.march4me.org et de trouver quelqu’un qui s’engagera à marcher pour vous, avec qui vous pourrez échanger directement."
Pour trouver un marcheur en votre nom, cliquer ici
A l’occasion de la conférence de Paris sur le climat (COP21, du 30 novembre au 11 décembre), et pour exiger des décisions en faveur d’une réelle préservation du climat, de nombreux rassemblements auront lieu partout dans le monde.
A Nantes, le Collectif Climat 44 appelle la population à se mobiliser à travers une marche citoyenne et festive le samedi 28 novembre sur le thème “Pour sauver le climat, changeons le système”.
Cette marche partira du miroir d’eau devant le château à 14h et chacune/chacun est invitée/é à venir avec son message climatique (pancarte, déguisement…)
Le collectif climat 44 est composé de nombreuses associations et Partis politiques (pour en savoir plus, cliquer ici) a pour but de favoriser l’expression citoyenne à l’occasion de la COP 21.
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