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Evolution du chômage en période de confinement
31 mai 2020, par Patrick Cotrel - #Développement Durable - #Format. Profession. - #EmploiLes tendances constatées au mois de mars (pour une période de confinement de 15 jours) se sont accentuées en avril.
Accroissement du chômage et transfert entre catégories :
Le nombre de chômeurs de catégories B et C a diminué de 622 000 en avril, soit un cumul de 698 000 depuis fin février.
Pour la plupart, ils ont basculé en catégorie A, qui a augmenté de 1,082 million. Cela s’explique, car les cat. B et C correspond aux personnes qui effectuaient un petit boulot de quelques heures ou quelques jours dans le mois, qui n’ont pas été renouvelés à cause du confinement, sans être déclarés en chômage partiel.
Donc, les ‘nouveaux’ chômeurs de catégorie A sont au nombre de 384 000, c’est à dire l’augmentation du nombre de chômeurs de cat. A, B et C (véritable chiffre du chômage, qui se situe maintenant à 5,767 millions)
Le graphique ci-contre illustre bien ce constat.
Les entrées et sorties du chômage :
Comme expliqué dans l’article traitant du chômage de mars, les mouvements d’entrées et sorties sont plus importants qu’on ne se l’imagine (de l’ordre de 550 000 chaque mois). En examinant ces entrées et sorties, et leurs motifs, on fait les constats suivants.Les entrées au chômage (nouvelles inscriptions) ont légèrement augmenté en mars, mais ont diminué en avril (591 000 en mars, 462 000 en avril, contre 568 000 en février). Et parmi celles-ci, les entrées pour sorties d’emploi n’ont pas augmenté, sauf pour fin d’intérim ou de CDD (140 000 en cumul de mars et avril) et n’expliquent pas l’augmentation de 384 000 le nombre de chômeurs cité ci-dessus.
Les sorties du chômage ont par contre nettement diminué : 411 000 en mars et 255 000 en avril, contre 557 000 en février. Les motifs les plus impactés sont divers :
- les sorties du chômage pour reprise d’emploi ou entrée en stage de formation (près de 180 000 en cumul des deux mois)
- les défauts d’actualisations mensuelles (près de 190 000 en cumul des deux mois)
- les radiations pour absence à convocation (pas de convocation=pas d’absence).
Si on examine les offres recueillies par Pôle Emploi, on constate un effondrement : 142 000 en mars, 74 000 en avril, contre 267 000 en février. Le ministère du travail a observé le même phénomène pour les 14 sites privés principaux diffusant des offres d’emploi.
Au total :
Au total, l’augmentation du chômage (A, B et C) et le déplacement des catégories B et C vers la A ne résultent pas de vagues de licenciements économiques au cours de ces deux mois. Le dispositif de chômage partiel mis en place par le gouvernement a empêché (ou différé ?) les ruptures de contrat de travail des salariés à contrat stable (CDI, CDD longs, …).
Cela a également permis de maintenir le pouvoir d’achat de ces salariés et aux entreprises de conserver leur savoir-faire et leur capacité de production. Les chances de redémarrage tiré par une demande pas trop effondrée et une capacité des entreprises à y répondre se trouvent ainsi conservées. Mais pour combien de temps ? Sans compter le fait que cette crise suscite de nombreuses questions sur « le monde d’après ».
Dans la période à venir, cette mesure générale ne suffira plus, et il faudra faire des choix sur le type de relance, si le gouvernement ne veut pas être pris en pleine contradiction avec la transition écologique (qui sera appuyé et concrétisé par les propositions de la convention citoyenne). Il faudra donc encourager certains secteurs et prévoir des reconversions pour les secteurs qui ne devront pas repartir comme avant (en particulier dans les transports)...On constate que les premières victimes sont les salariés à statut précaire (intérim, CDD). Et ce n’est qu’une partie des gens à statut précaire qui se retrouvent en situation économique difficile (intermittents, auto entrepreneurs, certains artisans et commerçants, emplois ‘ubérisés’, …). Il faut que l’État et les collectivités locales se préparent à venir en aide concrète à cette population qui va se trouver la plus exposée face à la crise économique que nous allons vivre.
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Rendez-vous
26 mai 2020, par Patrick Cotrel - #Sainte-Luce - #Municipale2020
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Pour lire le communiqué de presse, cliquer ici. -
Crise sanitaire et état de l’économie à la mi-mai 2020
25 mai 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableDans son N° de mai 2020, Alternatives économiques examine l’état de la société française à la mi-mai 2020 : économie, Europe, contrats précaires, Soignants, relance verte, …
L’article qui suit s’inspire des éléments avancés par Christian Chavagneux et Antoine de Ravignan.Après le choc sanitaire et ses conséquences sur l’énorme ralentissement de l’économie, va venir le temps du redémarrage... ou de l’arrêt de certaines entreprises. Le choc économique est à venir. Et l’économie, c’est à la fois la production et la consommation.
où en est-on sur ces deux volets, et comment peut être pensée la sortie de crise économique ?
La production :
Selon les estimations (convergentes) de la Banque de France, de l’Insee et de l’OFCE, l’activité française en confinement se situe environ un tiers en dessous de l’activité normale, et de la moitié pour le secteur marchand.
La reprise de l’activité sera fortement conditionnée par la sécurisation sanitaire des lieux de travail, mais aussi par l’état de la demande.
La consommation :
Comme beaucoup de pays européens, la France a très vite recouru au dispositif du chômage partiel pour les salariés stables (12,7 millions de salariés au 19 mars, selon le ministère du travail). Cela a permis d’éviter des licenciements immédiats, c’est-à-dire de conserver la capacité de production des entreprises et un niveau de revenus au moins égal à 85 % du salaire, dans un contexte de confinement où on consomme moins. Cela est d’ailleurs couvert par un prêt de l’Union Européenne, qui a prévu à cet effet un budget de 100 milliards € (voir encadré).
Pour les travailleurs précaires (CDD courts, intérim, auto entrepreneurs, indépendants, travailleurs « ubérisés », RMIstes,…), les primes données par l’État n’ont sans doute pas empêché les situations de misère.
A l’inverse, la situation des retraités n’a subi aucune détérioration dans la plupart des cas.
Au total, dans ce contexte de confinement induisant une moindre consommation, l’OFCE estime à 55 milliards € le surplus de revenus non consommés (donc épargnés) au cours des 2 mois de confinement.
Quelle reprise ?
Ces 55 milliards€ vont-ils donner lieu à un ‘rattrapage’ de consommation dès le confinement installé ?
Cela n’est pas du tout certain, en raison de la crainte d’une crise sanitaire durable et de la méfiance vis à vis des messages de santé publique du gouvernement. Peut-être, aussi, certains ménages auront-ils constaté qu’une consommation plus sobre est possible…
C’est donc bien le gouvernement qui « a la main » pour orienter les utilisations de cette masse d’argent disponible, par des incitations ciblées.
Nous sommes aujourd’hui dans une situation presque idéale pour franchir un pas décisif dans le sens de la transition écologique et solidaire :Ce qui était réputé comme impossible est réalisé : l’activité de production est arrêtée ou très ralentie. Il est donc plus aisé de sélectionner les activités qui doivent être confortées et aidées, et d’accompagner la reconversion des autres par des aides à la reconversion et à la formation professionnelle ;
Pour les secteurs à encourager, le gouvernement peut non seulement accorder des garanties de prêts d’investissements (l’Union Européenne va débloquer une capacité de garantie totale de 200 milliards €), mais aussi inciter les particuliers à alimenter la demande par des avantages fiscaux dans ces domaines ou des obligations réglementaires. Les secteurs visés doivent concerner, par exemple, l’isolation thermique des logements ou le recours aux motorisations électriques.
Aussi étrange que cela paraisse, le gouvernement dispose aujourd’hui d’une fenêtre historique pour provoquer un bond en avant décisif de la transition écologique et solidaire. Encore faut-il être persuadé de l’importance de l’enjeu et en avoir le courage politique... -
Tribune :
« Au cœur de la crise, construisons l’avenir »
15 mai 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement Durable - #EmploiCent cinquante personnalités proches de la gauche ou de l’écologie, dont Olivier Faure (PS), Yannick Jadot (EELV), Audrey Pulvar ou Ian Brossat (PCF), appellent dans une longue tribune à une « convention du monde commun » visant à fonder une alternative politique.
« Au cœur de cette crise, il nous faut tourner la page du productivisme. Il faut affronter les périls immédiats, s’accorder pour engager la transition écologique et dans un même mouvement les transformations sociales et économiques trop longtemps différées. L’impasse où nous ont conduits les politiques dominantes depuis quarante ans et le capitalisme financier exige une offensive résolue. Avec cette initiative commune, dans le respect de nos différences, nous nous engageons à la hauteur des principes que nos prédécesseurs ont affirmés dans la « reconstruction » qui suivit la Seconde Guerre mondiale. »
L’état d’urgence sociale doit se déployer dans l’ensemble du pays pour venir en aide aux plus démunis qui de comptent par millions aujourd’hui. Il faut aussi d’urgence « sortir » des dizaines de milliers de personnes de la rue. La ‘réforme’ de l’assurance chômage (qui pénalise les plus précaires) doit être abrogée et l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée » doit être élargie à tous les territoires volontaires. Quant aux travailleurs étrangers en situation irrégulière, soutiers plus anonymes encore de nos économies, leur accès au droit au séjour doit être facilité.
Accès à la santé et retraites décentes Il faut annuler immédiatement la réforme retraites. De plus, les indépendants, artisans et commerçants, professionnels des plates-formes, salariés en CDD, intermittents ou intérimaires, doivent être dotés de droits sociaux individuels complets et d’une capacité réelle de négociation collective.
Sous tension bien avant le tsunami du Covid-19, l’hôpital public a été asphyxié par des années d’austérité budgétaire et la marchandisation de la santé. Une loi de programmation doit assurer au plus vite un financement pérenne des investissements des hôpitaux et des Ehpad, rompre avec la spirale des fermetures de lits et permettre la revalorisation des métiers de soignantes et soignants. Elle devra également garantir à tout moment la disponibilité des principaux médicaments sur le territoire national.
Une transition écologique accélérée
La transformation écologique de la France est le nouveau défi de notre République au XXIe siècle. La réaction de l’Etat en faveur de l’emploi doit être couplée à la mise en œuvre accélérée de la transition écologique, à commencer par le respect des Accords de Paris sur le climat.
L’Europe est fragile quand elle se limite à n’être qu’un marché livré aux excès du libre-échange, renonçant à protéger son économie. La signature des traités qui amplifient cet abandon doit être stoppée, et ceux qui existent déjà révisés.
Il faut instaurer une prime pour le climat : Elle accompagnera aussi les travaux de rénovation énergétique rendus obligatoires pour l’ensemble du bâti afin d’atteindre deux millions de logements par an, en privilégiant les rénovations complètes. Des dizaines de milliers d’emplois non délocalisables pourraient être ainsi créés.
Il faut identifier, avec tous les acteurs, les secteurs stratégiques à relocaliser au niveau français ou européen, les chaînes de valeurs à contrôler et les productions à assurer au plus proche des lieux de consommation.
Il faut mettre en place une transition vers une mobilité durable, soutenir l’électrification des motorisations, les modes de transports collectifs et partagés, la relance des réseaux ferroviaires, mais aussi l’extension du droit au télétravail dans des conditions protectrices pour les salariés. La contribution climat-énergie doit s’accompagner de mesures de redistribution de grande ampleur pour en compenser les effets sur les plus vulnérables.
La refonte des aides de la PAC en soutien des petites et moyennes exploitations doit être accélérée, pour permettre une agriculture respectueuse de l’environnement, la croissance des productions bio.
Enfin, il faudra mettre en œuvre les résultats de la convention citoyenne pour le climat.
Une politique monétaire européenne à la hauteur du risque actuel
Ces investissements massifs, pour l’immédiat ou le futur, exigent un financement soutenable et équitable. L’engagement de l’Europe en est l’une des clés. C’est une nécessité qui conditionne la survie de l’Union, quand les forces de démembrement prospèrent grâce au manque de solidarité européenne dans chaque moment de crise. On attend de l’Europe qu’elle conduise durablement une politique monétaire à la hauteur du risque actuel, mais aussi qu’elle mette en œuvre des formes inédites de financement en commun pour empêcher une hausse de l’endettement des Etats, en particulier les plus affectés par la crise sanitaire. Il faudra aussi dès les prochains mois engager le chantier de la restructuration des dettes héritées des crises successives.
Rétablissement d’un ISF
L’Europe ne pourra pas régler seule l’addition de la crise. Pour corriger les inégalités creusées au cours des dernières décennies et aggravées par la crise, et pour prévenir l’effondrement de nos sociétés, la France doit rétablir un Impôt de solidarité sur la fortune, mettant à contribution les patrimoines les plus élevés, et renforcer la progressivité de sa fiscalité sur les revenus, notamment ceux du capital, largement érodée depuis 2017.
Ces choix sont inséparables d’une action ambitieuse pour que les bénéfices des sociétés multinationales cessent d’échapper largement à la fiscalité française
Rénover l’action publique
Pour être à ce rendez-vous de notre Histoire, nous proposons qu’un grand événement, une « convention du monde commun », réunisse dans les prochains mois toutes les énergies disponibles, les citoyennes et citoyens épris de profonds changements, les formations politiques, les forces associatives, les initiatives que portent syndicats et ONG. C’est une première étape cruciale et attendue pour une alternative démocratique, écologique et sociale. Nous voulons lui donner la force de notre engagement.
Pour lire l’intégralité de l’appel, cliquer ici. -
Deux appels au changement
13 mai 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableDans un style très différent, deux personnalités se sont exprimées avec vigueur sur la situation actuelle et sur un changement de logique de fonctionnement de notre société.
Même si le ton est différent et si les propositions ne sont pas de même nature, ces interventions de Nicolas Hulot et Vincent Lindon méritent d’être entendues et sans doute écoutées.« Le temps est venu »
Tel est le titre d’un appel parrainé par Nicolas Hulot et signé par de nombreuses et nombreux artistes, comme Marion Cotillard, Juliette Binoche, Vanessa Paradis, Mélanie Laurent, Zazie, Liane Foly, Bruno Solo,… et des personnalités comme Pierre Rabhi, Chef Raoni Metuktire, Cyril Dion, Edgar Morin, Laurent Berger, ...
Nicolas Hulot est venu le 7 mai à France inter présenter et défendre cet appel : pour le ré écouter, cliquer ici et se positionner sur 1heure 20 après le début de la matinale.
Cet appel propose 100 principes pour sortir de la crise, et surtout 5 grandes propositions, que vous pouvez lire en cliquant ici.
Il a souligné que la crise présente n’est qu’un avatar d’une crise bien plus profonde, une crise de civilisation. Nous devons préparer des métamorphoses fondamentales, sous peine d’assister à une combinaison des différentes sortes de crises.
Première proposition : L’Europe doit relancer l’investissement pour plusieurs milliards de milliards d’euros pour une transformation écologique de l’économie et soutenir TOUS les pays européens, quelque soit sa situation.
Seconde proposition : il faut mettre en place une dotation exceptionnelle de plusieurs milliards d’euros aux collectivités territoriales françaises en faveur de la création d’emplois, du lien social et de la transition écologique. Face aux crises à venir, organiser une résilience locale est fondamental par la rénovation de tous les bâtiments publics, le développement d’une mobilité durable accessible à tous et des systèmes alimentaires durables en circuits courts.
Troisième proposition : passer du libre-échange au juste échange, protéger avant de mettre en concurrence, imposer aux importations et à nos exportation de respecter nos règles environnementales et sociales (y compris les engagements à réduire les émissions de gaz à effet de serre).
Quatrième proposition : A l’heure où les Etats viennent en aide au secteur privé, les aides financières publiques doivent être conditionnées à la transformation des modèles économiques des entreprises soutenues afin qu’ils soient compatibles avec l’Accord de Paris, et inclure des relocalisations. Les investissements publics doivent viser également cet objectif notamment sur certains secteurs clés de la transition.
Cinquième proposition : Les dépenses publiques doivent permettre à la fois d’éviter une casse sociale majeure et d’entamer une redirection des activités des entreprises concernées. Le temps est venu de ne plus dissocier crise écologique et crise économique. Il faut exiger des entreprises aidées par l’État qu’elles adoptent des plans d’investissements compatibles avec les enjeux écologiques et l’emploi.
Bien entendu, et sans surprise, le MEDEF et l’UMP tirent à boulets rouges sur ces propositions, eux qui exigent la fin des exigences écologiuques et l’augmentation du temps de travail…Un appel de Vincent Lindon : « Comment ce pays si riche… »
Devant la caméra de Mediapart, Vincent Lindon se livre à un véritable réquisitoire des orientations libérales et anti sociales des gouvernements qui se sont succédés, et tout particulièrement de la présidence Macron.
Après avoir montré son goût pour les mises en scènes monarchiques, Macron a réprimé par la violence les différents mouvements sociaux, dont celui de la grève des urgences pendant 12 mois…
Au début de la crise sanitaire, il s’est empêtré dans l’improvisation, puis les mensonges. Après avoir été jugés inutiles, tout en affirmant que les stocks étaient prêts, les masques allaient arriver le lendemain, mais on ne sait pas de quel jour !
Face à ces constats au vitriol, Vincent Lindon fait des propositions :La création d’une taxe d’urgence (la "taxe Jean Valjean" de 1 à 5 % sur les fortunes dépassant 10 millions € ;
Une « réparation de la démocratie », en instaurant la possibilité de révocation des élus (à tous les niveaux, y compris le président de la République) par un vote majoritaire des électeurs concernés (sur demande qu’un quota d’électeurs), des peines de prison fermes pour corruption, d’une procédure de jugement ne dépassant pas 12 mois (y compris les appels) et l’augmentation de la rémunération des élus.
Pour écouter Vincent Lindon, cliquer ici.
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