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Derrnier rapport de Oxfam France
La crise du coronavirus pourrait faire basculer un demi-milliard de personnes supplémentaires dans la pauvreté
10 avril 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableExtraits du dossier de presse rendu public le 9 avril.
DOCUMENT D’INFORMATION MEDIAS D’OXFAM, 9 avril 2020 : . LE PRIX DE LA DIGNITÉ Un « plan de sauvetage pour tou.te.s » pour endiguer les ravages économiques dela crise du coronavirus et rebâtir un monde plus égalitaire
De nouvelles analyses révèlent que la crise économique provoquée par le coro-navirus pourrait précipiter plus d’un demi-milliard de personnes dans la pauvreté, à moins que des mesures drastiques ne soient prises de toute urgence. Ce virus nous affecte toutes et tous, y compris les personnalités princières et les Premiers et Premières ministres. Mais l’égalité s’arrête là. Si elle n’est pas maîtrisée, cette crise provoquera d’immenses souffrances du fait de l’exploitation des inégalités extrêmes entre personnes riches et pauvres, entre nations riches et pauvres, et entre hommes et femmes. Nous ne pourrons venir à bout de ce virus qu’à condition d’unir nos forces. Les pays en développement doivent prendre des mesures pour protéger leur population et exiger l’aide des nations riches. Les gouvernements des pays riches, au premier rang desquels les membres du G20, doivent augmenter massivement les aides accordées. Ce dossier présente un Plan de sauvetage économique universel à la hauteur de la crise, mobilisant au moins 2500milliards de dollars pour lutter contre la pandémie et empêcher un effondrement économique mondial. Il privilégie l’aide directe aux personnes, sous la forme de subventions en espèces pour toutes les personnes qui en ont besoin. Cela peut être financé moyennant la suspension immédiate du remboursement de la dette par les pays pauvres, al-liée à une relance économique ponctuelle du FMI et de la BCE et à une augmentation de l’aide et de la fiscalité.
(...)
« Hors de tout contrôle, le virus pourrait coûter la vie à plus de 40millions de personnes6. Mais la dévastation ne s’arrêtera pas là. Partout dans le monde, le virus a un énorme impact économique, les économies étant mises à l’arrêt pour tenter de stopper la propagation de la maladie. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime que 25millions d’emplois pourraient être perdus, un chiffre probablement sous-estimé. »
(...)
Pour télécharger le dossier de presse, cliquer ici.Par ailleurs, Oxfam a lancé hier une pétition nationale avec 14 autres organisations "pour défendre 4 mesures d’urgence et 3 de long terme, les plus à même de sauver des vies, soutenir les plus vulnérables et répondre durablement à la crise sociale et climatique." (voir les brèves du 9 avril).
Pour signer la pétition, cliquer ici.Il y a 0 message(s) de forum -
Coronavirus
Confinement : conseils complémentaires
8 avril 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableUn "groupe de soutien scientifique", regroupant des épidémiologistes reconnus, s’est constitué pour venir en aide aux élus locaux dans la mise en œuvre du confinement, en strict complément des préconisations de l’État. Ce groupe a proposé un ensemble de recommandations que l’Agence régionale de santé des Pays de la Loire et le Préfet de région viennent de valider et de les adresser à tous les élus de la région . Ces préconisations peuvent certainement vous être utiles, vous les trouverez jointes sous forme de PDF complet et de visuel d’infographie, permettant de communiquer facilement ces informations, visuel préparé avec le quotidien Presse-Océan.
Ce groupe animé par le Pr Didier Lepelletier, chef du service de Bactériologie-Hygiène du CHU de Nantes et expert auprès du Haut Conseil de la santé publique et par Ronan Dantec (sénateur de Loire Atlantique et vétérinaire de formation), a la particularité de croiser les regards d’épidémiologistes et d’élus ou anciens élus ayant quelques connaissances en santé publique. Il s’est fondés sur des constatations de terrain, sur des pratiques d’hygiène insuffisantes, sur des difficultés et interrogations qui remontaient des élus locaux et sur la demande de la presse locale pour des préconisations pratiques, aussi rigoureuses que possible scientifiquement, même si on ne peut ignorer les nombreuses inconnues existant encore concernant la diffusion de ce coronavirus. Ce groupe a notamment fait des propositions pour la gestion des clients dans les hypers ou les moyennes surfaces alimentaires qui ne peuvent pas à ce stade s’appuyer sur un avis spécifique du Haut Conseil de la santé publique.
Pour télécharger l’infographie résumant les recommandations, cliquer ici.
Pour lire les recommandations détaillées, cliquer ici.
titre documents joints :- info document (PDF - 119.6 ko)
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Enquête de Médiapart :
"Masques : les preuves d’un mensonge d’Etat"
6 avril 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement Durable« Pénurie cachée, consignes sanitaires fantaisistes, propositions d’importations négligées, stocks toujours insuffisants, entreprises privilégiées : basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, une enquête de Mediapart révèle la gestion chaotique au sommet de l’État, entre janvier et aujourd’hui, sur la question cruciale des masques. Et les mensonges qui l’ont accompagnée. Les soignants, eux, sont contaminés par centaines. »
Ce qui suit est constitué d’extraits de cette enquête.En déplacement, mardi 31 mars, dans une usine de fabrication de masques chirurgicaux, le président de la République Emmanuel Macron a cité beaucoup de chiffres sur les approvisionnements en cours, afin de rassurer les Français qui s’inquiètent de la pénurie de ce matériel médical essentiel pour la protection des soignants.
Beaucoup de chiffres, sauf un : « 2200 ». [chiffre actualisé le 6 avril]
« 2200 », comme le nombre officiel de personnels de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le vaisseau amiral des hôpitaux publics français, qui ont été contaminés par le Covid-19 depuis le début de l’épidémie.
(…)
Basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, auxquels nous avons pu avoir accès, notre enquête démontre que :Selon nos informations, mi-janvier, on dénombre alors moins de 80 millions de masques dits « chirurgicaux » – plus 80 millions supplémentaires commandés avant l’épidémie, mais pas encore livrés – et zéro en stock de masques dits « FFP2 ». Les premiers sont des masques anti-projection de base, destinés à la population, avec une durée de vie limitée à quatre heures. Ils ne protègent pas ceux qui les portent, mais empêchent ces derniers de contaminer d’autres personnes par leurs postillons. Les seconds – ainsi que leur version haut de gamme, les FFP3 – sont, eux, des masques de protection respiratoires à destination du personnel soignant. Et pourtant, la France n’en a aucun en stock.
Ce choix n’est pas celui du gouvernement actuel mais de son prédécesseur. En 2013, la ministre de la santé, Marisol Touraine, avait en effet décidé de supprimer les stocks stratégiques de l’État et de transférer cette compétence aux employeurs, qu’ils soient privés ou publics, désormais chargés « de constituer des stocks de masques pour protéger [leur] personnel ».
Au lieu de jouer la transparence sur cette pénurie – qui n’est pas de son fait –, et d’expliquer que le peu de stock disponible sera réservé en priorité aux soignants, le gouvernement d’Édouard Philippe choisit de ne pas informer les Français. Et d’utiliser de faux arguments sanitaires pour masquer des stocks insuffisants. Il expliquera ainsi tour à tour que les masques sont inutiles pour la population générale, puis qu’ils ne sont pas efficaces car les Français ne savent pas les porter, pour désormais, sur le tard, tenter d’équiper « massivement » la population afin de sortir du confinement.Le 24 janvier, quelques heures avant la confirmation de trois cas européens (et français) de coronavirus, la ministre de la santé Agnès Buzyn se veut rassurante à la sortie du Conseil des ministres : « Les risques de propagation du virus dans la population [française – ndlr] sont très faibles. »
Deux jours plus tard, tandis que l’agence européenne de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) requalifie à la hausse le risque d’importation en Union européenne, la ministre dissuade, sur RTL, de porter le masque chirurgical, qui n’est utile, dit-elle, que « quand on est malade ». Elle relativise : « Quand vous croisez quelqu’un dans la rue, le risque d’attraper le virus est faible. » Elle affirme aussi que « des dizaines de millions de masques [sont] en stock, en cas d’urgence », que « tout cela est parfaitement géré par les autorités ». « Et si un jour il fallait porter un masque, nous distribuerions le masque, il n’y a absolument aucune raison d’aller en acheter », ajoute-t-elle. Mais fin janvier et début février, le ministère de la santé, conscient de la faiblesse des stocks d’État, n’a décidé de commander qu’une très faible quantité de masques, malgré des alertes internes. Le matériel a de surcroît mis plusieurs semaines à arriver.Après ce premier fiasco, l’État a créé, début mars, une cellule interministérielle dédiée à l’achat de masques. Mais là encore, le bilan s’est avéré catastrophique : lors des trois premières semaines de mars, la cellule n’a pu obtenir que 40 millions de masques, soit l’équivalent d’une semaine de consommation au rythme contraint actuel. La cellule a notamment raté plusieurs possibilités de livraisons rapides. Du coup, la réquisition par l’État de tous les stocks et de toutes les productions effectuées en France (il existe 4 usines en France) est déclarée dans la précipitation ; d’où un certain nombre d’effets pervers....D’où une volte-face le 20 mars : le gouvernement autorise de nouveau les entités publiques et privées à importer librement des masques.
Ce qui n’empêche pas le nouveau ministre de la santé, Olivier Véran, de claironner, à plusieurs reprises, le 18 février, au micro de France Inter, que la « France est prête » face au « risque pandémique ».Le gouvernement a caché cette pénurie pendant près de deux mois et, en fonction des stocks, a adapté ses consignes sanitaires sur le port du masque. Fin février, le directeur général de la santé préconisait un masque pour toute personne en contact avec un porteur du Covid. Un mois plus tard, la porte-parole de l’exécutif déclarait que c’était inutile…mais le jour même, le président Macron, en déplacement, était filmé portant un masque !
Des entreprises dans des secteurs « non essentiels » de l’économie ont continué à consommer des masques, pour des raisons économiques. Exemple : l’avionneur Airbus, qui semble avoir bénéficié d’un traitement de faveur et a pu redémarrer plusieurs ateliers, avec des ouvriers équipés de masques chirurgicaux (FFP2 et 3). Dans le même temps, des personnels soignants continuent à travailler sans ces masques protecteurs, faute de stocks suffisants. « Je suis écœuré qu’on utilise des FFP3 alors que ça ne sert à rien d’assembler des avions en ce moment, confie un salarié d’Airbus. Ces masques devraient être donnés aux hôpitaux. »
Le gouvernement tente désormais de renflouer les stocks, avec une stratégie à 180° : il faut préparer la sortie de confinement, « où on sait qu’il faudra massivement équiper » la population, ainsi que l’a admis la secrétaire d’État à l’économie, Agnès Pannier-Runacher, dans une réunion dont Mediapart a obtenu l’enregistrement.
Mardi 31 mars, Emmanuel Macron a visité l’usine de masques Kolmi-Hopen, près d’Angers, pour affirmer son nouvel objectif : la France doit atteindre « une indépendance pleine et entière » en matière de production de masques « d’ici la fin de l’année ».
Le chef de l’État a vanté la mobilisation des quatre usines françaises, dont la production est passée de 3,5 à 8 millions de masques par semaine, avec l’objectif de grimper à 10 millions « fin avril », et même 15 millions grâce à l’aide de « nouveaux acteurs ». Soit un tiers seulement de la consommation actuelle, elle-même insuffisante.
Mais depuis, de nombreuses entreprises de confection et de nombreux particuliers se sont lancés dans la confection de masques. Pas des masques pour les soignants, mais pour la population. Les propos de la secrétaire d’État montrent pourtant que le gouvernement ne croit pas à son discours officiel sur la primauté exclusive des « gestes barrières ». Une fois le confinement terminé, la population sera en effet de nouveau exposée au virus, avec le risque d’une reprise de l’épidémie.
Dans ce contexte, le masque est un moyen de protection efficace. Quatre pays d’Europe centrale (République tchèque, Slovaquie, Autriche et Slovénie) ont d’ailleurs rendu, ces derniers jours, son port obligatoire dans l’espace public.Au moins six plaintes pénales ont déjà été déposées devant la Cour de justice de la République (CJR) contre le premier ministre Édouard Philippe, l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn et son successeur Olivier Véran, accusés d’avoir mal géré la crise, notamment au sujet des masques (lire ici).
Lors de sa visite de l’usine de masques Kolmi-Hopen, Emmanuel Macron a dénoncé les « irresponsables » qui en sont « déjà à faire des procès alors que nous n’avons pas gagné la guerre ». « Ensuite viendra le temps des responsabilités. Et on regardera tous et toutes ce qu’on pouvait mieux faire, ce qu’on aurait pu mieux faire », a-t-il promis.Quelles conclusions tirer de tout cela, au moment où nous nous trouvons ?
D’abord, il faut le répéter, il n’est pas question de remettre en cause les consignes de confinement et les « gestes barrière ». Il faudrait sans doute les renforcer et utiliser beaucoup plus les masques « de base » dès que chacun pourra en trouver.
Mais cacher l’absence de stocks de masques et mentir sur les conditions de sécurité est très grave. Cela ne peut que disqualifier la crédibilité des discours et promesses de nos dirigeants, jusqu’au plus haut niveau.
Nous devons, dès maintenant, revendiquer un débat sur les conditions de la sortie de la crise et la relance des activités. Nous ne nous contenterons plus de promesses : nous voulons des décisions et des actes.Pour télécharger l’enquête de Médiapart, cliquer ici
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Interventions de Yannick Jadot, ce dimanche
« Il faut un Grenelle du monde d’après »
5 avril 2020, par Patrick CotrelInterview de Yannick Jadot, député européen EELV, dans Le Journal du Dimanche :
PROPOS RECUEILLIS PAR ARTHUR NAZARETALTERNATIVES Le chef de file des écologistes entend profiter de la crise pour lancer « un plan massif de transition »
Pour Yannick Jadot, « il serait criminel d’organiser le sauvetage du vieux monde ».
Comment préparer la sortie de crise ?
Quand on se sera enfin débarrassés de cette terrible épidémie, organisons un « Grenelle du monde d’après ». Une grande négociation associant toutes les forces vives de notre pays, collectivités, entreprises, syndicats, associations, État. Le modèle néolibéral est une machine à broyer les plus modestes, un prédateur pour le climat et le vivant. Il est temps de dessiner un autre projet de civilisation. Mais comment imaginer repenser l’hôpital public sans les soignants et les patients, l’école sans les enseignants et les parents ? Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil national de la Résistance a rassemblé les forces vives pour reconstruire notre pays et bâtir un modèle social qui fait toujours notre fierté. Cette ambition doit nous inspirer. Dans l’histoire d’un pays, il y a peu de moments où l’on peut choisir la société dans laquelle on veut vivre. Nous sommes aujourd’hui dans un de ces moments-là.
Est-ce aussi une crise écologique ?
Bien sûr. Aujourd’hui, 75 % des maladies infectieuses émergentes viennent des animaux. La déforestation joue ici un rôle majeur en rapprochant des hommes les animaux sauvages et les virus qu’ils transportent. Nous aurons la même chose avec le dégel du permafrost, lié au changement climatique, qui va libérer des virus oubliés. Stopper la prédation écologique, c’est aussi protéger notre santé.
Redoutez-vous que l’écologie soit sacrifiée sur l’autel de la compétitivité ?
Il serait criminel d’organiser le sauvetage du vieux monde et de reporter à plus tard – à « trop tard » – la survie sanitaire, écologique et sociale de l’humanité. Et quelle compétitivité ? Celle de la recherche effrénée des salaires les plus bas, de la réglementation environnementale ou fiscale la plus laxiste ? Celle qui nous fait dépendre de la Chine pour nos médicaments ou du Brésil pour nourrir nos élevages ? Celle qui nous a rendus si vulnérables ? Il y a un risque énorme, aux niveaux européen et français, que l’écologie soit sacrifiée sur l’autel des intérêts et des lobbies qui nous ont conduits dans le mur. Celui de l’automobile demande de s’affranchir des normes de pollution, comme l’a décidé Donald Trump aux États-Unis !
Que proposez-vous ?
Les écologistes défendent la mise en œuvre d’un plan massif de transition. Des torrents d’argent public vont se déverser sur l’économie. Innovation, résilience, souveraineté, écologie et justice sociale doivent les guider. Le Japon a décidé de dépenser 2 milliards d’euros pour rapatrier ses entreprises de Chine. L’Europe et la France doivent également se doter d’un plan de relocalisation. Nous devons particulièrement renforcer notre souveraineté dans la fabrication des médicaments, dans l’énergie, le numérique, les industries vitales. Pour ces secteurs stratégiques, la réglementation européenne en matière de marchés publics doit évoluer. C’est 14 % du PIB ! Les appels d’offres doivent pouvoir spécifiquement cibler des entreprises européennes et, au niveau local, privilégier les PME. Tous les pays le font, sauf nous. Nous proposons aussi de mettre en place des « contrats territoriaux de transition » pour organiser, à l’échelle des Régions, l’accompagnement des entreprises et des salariés vers un modèle dynamique, juste, créateur d’emplois de qualité, qui protège le climat et le vivant.
Faudra-t-il faire un geste envers ceux qui se sont le plus mobilisés ?
Nous voyons bien que celles et ceux qui nous permettent de vivre, de nous soigner, de nous nourrir sont des personnes dont les conditions de travail ont été précarisées, maltraitées. Une nouvelle hiérarchie de l’utilité sociale des métiers est apparue pendant cette crise. Les soignants, les caissières, les livreurs, les paysans, les ouvriers, les éboueurs et tant d’autres méritent de meilleurs salaires et des droits sociaux beaucoup plus protecteurs.
« Nous devons renforcer notre souverainenté dans les industries vitales »
Édouard Philippe a ouvert la porte à l’enterrement de la réforme des retraites. Y êtes-vous favorable ?
Évidemment. Nous demandons au gouvernement de retirer définitivement la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. Toutes deux précarisent et divisent. Au moment où notre pays doit se rassembler, il est dangereux de le diviser.Pour écouter l’intervention de Yannick Jadot sur France Inter ce dimanche midi, cliquer ici. 25 minutes.
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"Relancer la production ? Surtout pas !"
4 avril 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableIntéressant dialogue avec Bruno Latour, vendredi 3 avril à France Inter, sur les caractéristiques de la crise sanitaire actuelle et sur la sortie de crise,
Pour ré-écouter cette émission du 7-9h, cliquer ici et glisser le curseur pour arriver à 1h20 après le début de l’émission.
Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences.Deux thèmes ont été abordées par Bruno Latour :
La guerre contre le coronavirus : Pour Bruno Latour, cela n’a pas de sens, car nous vivons en symbiose avec une grande multitude de virus. On ne les détruit pas, mais on cohabite avec eux. Les supprimer est tout simplement impossible. Et chose curieuse, pour cohabiter avec lui, il faut être infecté par lui, soit par la maladie, soit par vaccin.
A l’époque romaine, par exemple, la diffusion de la peste profitait des voies romaine en Afrique et en Europe, mais de façon beaucoup plus lente.La spécificité de ce virus est sa capacité de diffusion très facilement de bouche à bouche. En quelques semaines, en profitant de la globalisation actuelle, il s’est répandu dans le monde entier ; et 70 % de l’activité économique s’est arrêtée.
Et cela, alors même que nous étions confrontés à la préparation d’une crise beaucoup plus grave : la disparition de la biodiversité et la crise climatique. Plus grave, car pour le coronavirus, on sait à peu près comment elle va s’arrêter ; alors que pour la crise climatique et de la biodiversité, on nous explique qu’il est impossible d’amorcer une décroissance des activités polluantes et émettrices de CO2...Et aujourd’hui, en deux mois, tout est arrêté ! "À tous les arguments des écologiques sur l’infléchissement de nos modes de vie, on opposait toujours l’argument de la force irréversible du « train du progrès » que rien ne pouvait faire sortir de ses rails, « à cause », disait-on, « de la globalisation ». Or, c’est justement son caractère globalisé qui rend si fragile ce fameux développement, susceptible au contraire de freiner puis de s’arrêter d’un coup."Relancer la production ? Surtout pas !
Ce serait idiot d’en être là et de ne pas en profiter pour réfléchir à ce qui est indispensable et ce qui ne l’est pas, à ce qui est dangereux pour notre avenir et qui doit être supprimé, réduit ou remplacé…
Mais il existe aussi un grand danger dans la situation actuelle, c’est que les ‘globalisateurs’ en profitent pour s’affranchir des contraintes qui subsistent encore à leurs profits. "L’occasion est trop belle, pour eux, de se défaire du reste de l’État providence, du filet de sécurité des plus pauvres, de ce qui demeure encore des réglementations contre la pollution (...)". Ainsi, Trump en a profité pour supprimer les contraintes réglementaires environnementales qui pesaient sur la production automobile et de carburants !
Au siècle dernier, c’est la question de la redistribution équitable des biens produits qui était posée. Mais aujourd’hui, la question de fond est de savoir ce qu’il faut produire et comment. Et ce débat ne peut pas être tranché pâr un grand dirigeant : chacun doit participer à la réflexion et s’y préparer pendant cette période de confinement.Pour lire l’intervention de Bruno Latour dans AOC-média, cliquer ici.
Le 6 avril : Les ‘globalisateurs’ à l’oeuvre
L’annonce de Bruno Latour, prévoyant que ceux qu’il appelle les ‘globalisateurs’ vont profiter de la situation pour « se défaire du reste de l’État providence, du filet de sécurité des plus pauvres, de ce qui demeure encore des réglementations contre la pollution » se trouve vérifié.
Dans Ouest-France de ce 6 avril énumère ces mesures déjà prise dans le monde :L’Etat américain vient de suspendre les lois environnementales traitant de la pollution de l’air et l’eau. L’administration Trump a également réduit les normes d’émission polluantes des voitures.
Au nom de la crise sanitaire, la Pologne et la République Tchèque demandent l’abandon du pacte vert européen qui doit faire émerger une économie post-carbone.
L’Indonésie a supprimé le contrôle sur le bois précieux des forêts tropicales commercialisé. Autrement dit, la fraude est légalisée…
En France, dans plusieurs grandes villes comme à Paris, il n’y a plus de tri des déchets recyclables. D’autre part, les très petites avancées sur l’épandage des pesticides de synthèse (recul de 5 ou 10 mètres des habitations) sont remises en cause par la FNSEA. Et c’est déjà le cas dans 25 départements du Grand Ouest !
Les pollueurs ne renoncent jamais ! A nous d’être vigilants dès maintenant.
titre documents joints :- info document (PDF - 92.6 ko)
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