Articles les plus récents
page précédente | 1 | ... | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 | 64 | ... | 335 | page suivante
-
Au lieu d’un moratoire,
Le gouvernement lance une mission… pour multiplier les entrepôts Amazon
2 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableLa Convention citoyenne pour le climat exigeait un moratoire sur la construction de nouveaux entrepôts de e-commerce. Mais le gouvernement cherche, au contraire, à faciliter et accélérer leur implantation. Cet automne, il a lancé une mission pour développer des sites logistiques « clé en main » et accroître l’attractivité de la France à l’international.
D’après l’article de Reporterre du 2 décembre 2020 : Pour le lire, cliquer ici.Cet été, Barbara Pompili s’était déclarée favorable à un moratoire de 6 mois pour évaluer les conséquences écologiques, sociales et économiques des entrepôts de e-commerce. Mais elle a été démentie par Macron et Amazon continue son expansion.
Au lieu d’un moratoire, le gouvernement a lancé cet automne une mission pour « garantir un développement durable du commerce en ligne et des entrepôts logistiques ». Confiée à des hauts fonctionnaires de France Stratégie, du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et de l’Inspection générale des finances, la mission doit rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année. La lettre de mission donne déjà une idée des recommandations à venir. Loin, très loin des propositions de la Convention citoyenne.
Pour consulter la lettre de mission, cliquer ici.
A la fin ce cette lettre de mission, le gouvernement précise : "Une attention particulière pourra être apportée aux simplifications de nature à faire émerger des sites logistiques « clés en main » qui pourront éviter une artificialisation des sols non maîtrisée tout en concrétisant le message d’attractivité adressé par le président de la République aux acteurs du e-commerce."
Exemple de projet de site "clés en main" : le site du Carnet où le gouvernement a du concéder un moratoire face à une très large mobilisation.
Mais les intentions du pouvoir sont claires : raccourcir le procédures pour les constructions d’entrepôts et alléger les procédures environnementales.Il y a 0 message(s) de forum -
Le Conseil d’État et « l’inaction climatique »
22 novembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - ClimatCe recours inédit vise « l’inaction climatique » de la France et demande à la plus haute juridiction administrative d’enjoindre au gouvernement de prendre toutes les mesures permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de manière à respecter ses engagements : atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Il a été déposé en janvier 2019 par la commune Grande-Synthe (et son ancien maire désormais député européen EELV, Damien Carême), exposée notamment à des risques de submersion.
Lors de la séance du Conseil d’État qui a examiné ce recours, le Rapporteur public a déclaré : « Faut-il attendre les échéances de 2030 [− 40 %] et 2050 pour enjoindre au gouvernement d’agir ? Non ». Il a demandé une instruction supplémentaire et donné trois mois au gouvernement pour qu’il produise « tous les éléments permettant de vérifier la cohérence de la trajectoire » de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
A l’époque, Corine Lepage, l’avocate de Grande-Synthe et ancienne ministre de l’environnement a affirmé : « C’est bien la preuve que le rapporteur public n’a pas été convaincu par les éléments apportés jusqu’ici par le gouvernement qui sera bien en peine d’en trouver d’autres ». Pour étayer cette position, il faut préciser que Dans son rapport annuel, publié en juillet, le Haut Conseil pour le climat relève en effet que la France n’est toujours pas sur la bonne trajectoire, jugeant que « les actions climatiques [du pays] ne sont pas à la hauteur des enjeux ni de [ses] objectifs ». Ainsi, les émissions de gaz à effets de serre ont baissé seulement de 0,9 % entre 2018 et 2019, alors que le rythme devrait être d’une diminution annuelle de 1,5 %, et de 3,2 % à partir de 2025 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
La procédure a pris une dimension supplémentaire avec l’intervention des villes de Paris et Grenoble ainsi que des associations de l’Affaire du siècle, qui se sont jointes au recours. Après avoir lancé cette pétition (plus de 2 millions de signatures en un mois), les ONG Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot, ont déposé en mars 2019 un recours devant le tribunal administratif de Paris pour « carence fautive » de l’Etat.Finalement, le Conseil d’Etat a bien suivi le Rapporteur public : un délai de trois mois est fixé au gouvernement pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ».
Les avocats de l’Affaire du siècle estiment qu’il s’agit d’une décision « historique ». « Un pas de géant », a salué l’ancien ministre de l’écologie Nicolas Hulot. « Pour la première fois en France, l’Etat devra alors rendre des comptes sur ses politiques climatiques ». Le Conseil d’État donne trois mois au gouvernement pour prouver qu’il respecte ses engagements climatiques : il devra « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ».
Par un décret paru en avril, le gouvernement, faute d’être parvenu à respecter ses objectifs pour la période 2015-2018, a relevé les budgets carbone (les plafonds d’émissions) pour la période 2019-2023. Les modifications des budgets carbone « prévoient un décalage de la trajectoire de réduction des émissions qui conduit à reporter l’essentiel de l’effort après 2020, selon une trajectoire qui n’a jamais été atteinte jusqu’ici », note le Conseil d’Etat. -
Derniers chiffres de l’INSEE emploi/chômage (3ème trimestre 2020)
14 novembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiAvec les chiffres des 3 premiers trimestres de 2020, nous couvrons maintenant la première vaguer et son déconfinement. L’objectif est de tirer quelques enseignements de ce premier épisode, en complément du même exercice que nous avons fait avec les chiffres de Pôle Emploi de septembre dernier.
Les statistiques chômage :
Rappel : Le yo-yo de l’enquête chômage
Au cours du second trimestre, correspondant à la première vague covid et au confinement, l’enquête INSEE a enregistré … une baisse du chômage de presque 300 000 ! (voir courbe)
Explication : Comment pouvoir affirmer qu’on a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois passé et qu’on est immédiatement disponible pour reprendre un emploi … en pleine période de confinement ! Cette enquête a donc surtout révélé que beaucoup de chômeurs … étaient confinés.
Rappel : la contrepartie du ‘halo’ autour du chômage
Le halo autour du chômage a été créé par l’INSEE pour ‘rattraper’ la rigueur de la définition du chômage : il comptabilise tous celles et ceux qui ne remplissent pas complètement les conditions, mais qui sont toujours à la recherche d’emploi. Et dans ce cas, cela a bien fonctionné, puisque ce halo a explosé avec une hausse de 765 000.
La situation au troisième trimestre :
Après le déconfinement, les embauches ont repris beaucoup de chômeurs ont de nouveau été comptabilisés comme chômeurs et le halo s’est dégonflé.
Mais ont peut tirer un bilan depuis le début 2020.
Par rapport à fin décembre 2019, le nombre de chômeurs selon l’Insee a augmenté de 26 000 et le halo a très légèrement augmenté de 12 000. Au total, cela fait une augmentation de 270 000.Taux d’activité et types de contrats de travail :
L’intérêt des enquêtes trimestrielles de l’INSEE, c’est de nous renvoyer une image de ceux qui ont un travail, et pas seulement du chômage.
Depuis fin 2019, le nombre de CDI n’a que très légèrement diminué (-0,1%). C’est le résultat évident de la politique de ’chômage partiel’ mené par le gouvernement, qui a été protectrice des emplois stables.
Par contre, le nombre des contrats précaires (CDD et intérim) a très fortement augmenté (+0,8 % du total de la population, soit 500 à 600 000 personnes), tandis que les ‘autres’ contrats (autoentrepreneurs, Uber, …) varient peu.
Au total, on constate que le total des personnes en emploi a baissé de 0,8 % depuis le début 2020. Cela représente 532 000 personnes. C’est cette population, éjectée de la sphère de l’emploi (emploi ou en recherche d’emploi) qui va se retrouver en partie au RSA (ce que les Conseils départementaux constatent).
A gros traits, le bilan de cette première vague du Covid-19 peut être estimé à ces 532 000 personnes qui ne sont plus considérées comme actives, auxquelles il faut ajouter les 260 000 chômeurs supplémentaires relevés plus haut. L’ensemble de ces 800 000 personnes ont reculé d’un cran dans l’éloignement de l’activité professionnelle. -
Souvenirs de la « Grippe espagnole »
11 novembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableOn dit parfois que la pandémie de Covid-19
est inédite, que l’on n’a jamais connu une telle situation, (…) Et pourtant :
On parle peu de l’hécatombe des Amérindiens qui a fait suite à l’arrivée des espagnols en Amérique centrale, qui ont amené avec eux des virus inconnus des populations autochtones.
Phénomène étonnant, on parle très peu de la « grippe espagnole » qui s’est répandue sur tous les continents il y a un siècle (de 1918 à 1919), et qui a fait plus de 50 millions de morts, soit au moins deux fois plus que la première guerre mondiale (1914-1918).
Pourquoi a-t-elle été nommée ‘grippe espagnole’ ?
L’Espagne ne s’est pas engagée dans la Première guerre mondiale, et elle n’est donc pas soumise à la censure. Alors que les pays voisins cherchent à cacher leurs morts, c’est le seul pays qui publie librement des informations sur la maladie.
D’où vient la grippe espagnole ? (selon Linternaute.com )
Le virus grippal responsable de la grippe espagnole proviendrait des oiseaux qui sont des réservoirs naturels de bon nombre de virus. Ce virus aviaire aurait ensuite muté avant de contaminer l’homme. Le virus de la grippe espagnole serait né de la combinaison d’une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8, avec des gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé entre 1917 et 1918 la souche à l’origine du virus de la grippe espagnole nommée H1N1. Les premiers cas de grippe espagnolesont signalés en mars 1918 dans des bases militaires de l’État du Kansas aux États-Unis. L’épidémie se serait ensuite propagée vers l’Europe avec l’arrivée de troupes américaines en France en avril 1918. De l’Europe, le virus se serait ensuite répandu jusqu’aux colonies par le biais des paquebots, gagnant ainsi l’ensemble des continents. La grippe espagnole était en effet caractérisée par une très forte contagiosité. Bien que ne présentant aucun symptôme lors des premiers jours de l’infection, les malades contribuaient tout de même à transporter et à propager le virus. Ces derniers étaient ensuite confrontés aux principaux symptômes de la maladie, un affaiblissement des défenses immunitaires, de la fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires.
Le développement de la maladie : (selon Wikipédia)
L’été 1918 marque la fin de la première vague de l’épidémie. A partir du mois de septembre de la même année, le virus mute et les premiers cas mortels de la grippe espagnole sont signalés au sein de la région de Boston. Commence alors la deuxième vague de l’épidémie qui sera particulièrement meurtrière. Le mois d’octobre 1918, marque le passage de l’épidémie en pandémie qui touche désormais tous les pays du globe.
De mi-octobre à mi-novembre, la propagation du virus explose conduisant à un pic de mortalité, de novembre à décembre 1918. S’ensuit une période d’accalmie de deux mois de décembre 1918 jusqu’à janvier 1919. Toutefois, en début d’année 1919, la grippe espagnole connaît sa troisième vague et va continuer à emporter ses victimes jusqu’au printemps 1919. L’été de l’année 1919 marque la fin de la pandémie de la grippe espagnole qui décline fortement, après avoir contaminé près de la moitié de la population mondiale.
Cette pandémie a fait de 20 à 50 millions de morts selon l’Institut Pasteur, et peut-être jusqu’à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de lapopulation mondiale.
Selon l’historien Niall Johnson qui se base sur la fourchette basse, les plus grandes pertes ont touché l’Inde (18,5 millions de morts, soit 6 % de la population), la Chine (4 à 9,5 millions de morts selon les estimations, soit 0,8 à 2 % de la population), l’Europe (2,3 millions de morts en Europe occidentale, soit 0,5 % de la population) et les États-Unis (entre 500 000 et 675 000 morts, soit 0,48 à 0,64 % de la population).
Réflexion :
Comme la grippe espagnole, l’actuelle pandémie est la conséquence d’une nouvelle proximité de humains avec des espèces sauvages (ici des oiseaux) délogés par la destruction de leur habitat et contaminant des espèces domestiquées et les humains par la suite.
C’est la conséquence de la logique économique actuelle et son expansion qui fait que l’espèce humaine se met à côtoyer des espèces sauvages jusqu’ici isolées dans leur territoires de vie inexplorés.
Pour Eloi Laurent, économiste de l’OFCE interviewé aujourd’hui sur FranceInter, ce n’est pas la crise sanitaire qui va provoquer une crise économique, mais le système économique qui est à la base de la crise sanitaire.Pour écouter Eloi Laurent sur France-Inter ‘La Terre au carré’ du 11 nov.2020
Cliquer ici. -
Comment réutiliser les masques jetables ?
7 novembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableLe nouveau confinement pose encore un peu plus la question de l’utilisation des masques, et tout particulièrement des masque chirurgicaux ’jetables’.
Comment diminuer le ’gâchi’ que l’utilisation de ces masques représentent (contrairement aux masques lavables) ?
Quechoisir propose une solution pour réutiliser ces masque chirurgicaux. La voici :
Pour vous abonner, cliquer ici.Des chercheurs bénévoles rassemblés dans le collectif AdiosCorona prônent la réutilisation des masques chirurgicaux après quelques jours de stockage dans des enveloppes. Explications.
Économique et écologique : la méthode de réutilisation des masques chirurgicaux conseillée par le collectif scientifique bénévole AdiosCorona permet de les réutiliser jusqu’à 30 fois. Elle peut compléter ou se substituer à une autre solution, le lavage en machine. Il suffit, une fois le masque porté, de le mettre de côté pendant quelques jours. Le virus ne survit pas plus de 4 jours sur les surfaces en plastique, or les masques chirurgicaux sont essentiellement constitués de nanofibres de plastique. « Une étude parue dans le Lancet a montré qu’après 7 jours, malgré une concentration de départ élevée aussi bien sur la face externe que sur la face interne du masque, 99,9 % des particules virales n’étaient plus actives », explique Virginie Courtier-Orgogozo, directrice de recherche au CNRS, chercheuse à l’institut Jacques-Monnot et membre d’AdiosCorona.
« LE PAPIER DES ENVELOPPES AIDE LE MASQUE À SÉCHER »
En pratique, pour appliquer la méthode, il faut un peu d’organisation, mais surtout… des enveloppes en papier, blanc ou kraft, neuves ou déjà utilisées. « Il est possible de stocker les masques à l’air libre sur un crochet, note Denis Corpet, microbiologiste et enseignant chercheur à l’université de Toulouse, mais le papier des enveloppes aide le masque à sécher. » L’enveloppe facilite aussi le roulement au quotidien : on y marque la date de stockage, afin de prévoir celle de réutilisation, ainsi que le nom de son propriétaire, « car il ne faut réutiliser que ses propres masques, pour ne pas transmettre un herpès, par exemple », souligne Virginie Courtier- Orgogozo. La décontamination peut être accélérée ou parachevée par une exposition à la chaleur du soleil ou d’un radiateur. En fonction du nombre de masques utilisés chaque jour, entre 7 et 14 enveloppes par personne sont nécessaires. Adrien Chopin, post-doctorant, également impliqué dans le collectif AdiosCorona, relativise au passage la limite de 4 h d’utilisation des masques chirurgicaux : « Elle est basée sur une étude de confort, établissant la durée à partir de laquelle le masque est mal supporté. Maintenant que nous sommes habitués, on peut aller au-delà de 4 h, il n’y a pas de danger. »
Et les autres microbes susceptibles d’être présents sur le masque ? Ne risque-t-on pas d’en favoriser la prolifération ? « Le masque chirurgical est hydrophobe, il y a peu de risque de survie d’autres germes », assure Virginie Courtier-Orgogozo. Denis Corpet alerte plutôt sur l’usage actuel des masques : « En tissu ou à usage unique, ils sont manipulés comme des mouchoirs, repliés humides dans la poche au gré des besoins. On peut craindre des aspergilloses [infection fongique, ndlr] ! »
La méthode des enveloppes a peu de limites. Il faut cependant se garder de continuer à réutiliser un masque abîmé, troué ou sale. D’autres méthodes basées sur le lavage ou l’application de chaleur sont possibles mais supposent d’autres manipulations.
page précédente | 1 | ... | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 | 64 | ... | 335 | page suivante