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Barrage de Sivens (Tarn) : tensions après la mort d’un jeune manifestant
28 octobre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableAujourd’hui, les premières conclusions de l’enquête sont tombées : Rémi Fraisse, militant écologiste venu manifester pacifiquement contre le projet de barrage de Sivens (Tarn), est mort sur le coup par l’explosion d’une grenade offensive tirée par les ’forces de l’ordre’, dimanche 26 octobre.
La question de fond :
Dans le même temps, les experts désignés par le ministère de l’environnement se montrent très critiques par rapport au projet : ils parlent "d’une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 %". Un surdimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie "sur des données anciennes et forfaitaires".
"Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles", une situation d’autant "plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé", note également le rapport. Il qualifie en outre l’étude d’impact de "qualité très moyenne" et juge le financement du projet "fragile".
Mais ils estiment qu’il sera difficile d’arrêter complètement le projet qui est déja bien entamé après le forcing du Conseil général (dirigé par le PS).
De fait, les militants anti-barrage dénoncent ce "projet inutile et dangereux" qui va détruire une zone humide de 13 hectares (rare dans ce département), ainsi qu’une zone boisée ; et ceci pour alimenter en eau une vingtaine d’agriculteurs productivistes
Le débat se durcit :
Le forcing du Conseil général et de la préfecture pour entamer les travaux a tendu la contestation, ce qui explique l’ambiance de la manifestation de samedi dernier.
Et suite à ces dramatiques évènements, plusieurs personnalités politiques ont demandé une enquête sur les responsabilités du drame, ainsi que l’arrêt du chantier : José Bové, Jean-Luc Mélanchon, EELV (pour lire le communiqué de EELV, cliquer ici.
Cécile Duflot, l’ancienne ministre du logement "regrette les incidents perpétrés par quelques manifestants, venus avec la seule volonté d’un affrontement avec les forces de l’ordre. Mais aucun de ces débordements ne peut servir d’excuse à ignorer la gravité de la mort de Rémi Fraisse (…) et ne doit permettre de jeter l’opprobre sur un mouvement pacifique de mobilisation pour l’intérêt général". Elle a demandé dès lundi "l’arrêt immédiat des travaux sur le barrage du Sivens et la mise en place d’une enquête claire et précise sur les agissements des force de l’ordre".
Dans la matinée, l’ancienne ministre de l’écologie socialiste Delphine Batho avait, elle aussi, réclamé sur i-Télé "l’arrêt des travaux » et le rétablissement des moratoires mis en place pendant son mandat « sur tous les projets de ce genre dans toute la France".
Face au silence du gouvernement, Cécile Duflot a osé dire que cette absence de compassion du gouvernement avec ce jeune (qui, de plus, n’avait rien d’un casseur) était inadmissible. Le pouvoir s’est alors (enfin) réveillé, et le Président Hollande a fait une déclaration suivie par plusieurs déclarations de Ministres.
Ces nouveaux évènements creusent un peu plus le fossé à l’intérieur de la majorité présidentielle (ou ce qu’il en reste). Dans l’immédiat, le gouvernement devra, tout au moins, faire toute la lumière sur les circonstances du décès de Rémi Fraisse, et obtenir le plus vite possible le gel du projet (puis son abandon) par le Conseil général du Tarn.Il y a 0 message(s) de forum -
Chômage en septembre : lente mais désespérante aggravation
26 octobre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiLes chiffres du mois d’août pouvaient faire croire à une petite baisse du chômage.
Pourtant, à y regarder de plus près, la situation faisait apparaitre une accélération de l’augmentation du chômage, pour peu qu’on prenne en compte les catégories A, B et C et qu’on fasse les comparaison par rapport au même mois de l’année précédente. C’est ce qui me conduisait à titrer : "Le chômage en août : baisse en trompe l’œil".
Pour le mois de septembre, on constate une forte augmentation du chômage de cat A (près de 20 000 chômeurs en plus). Et tout le monde de dénoncer cette augmentation ; même le Ministre avoue publiquement que cette question constitue un échec de la gauche et de la droite depuis 10 ans.
Mais si on examine les critères que nous suivons habituellement, on constate que les pourcentages d’augmentation sur un an du nombre de chômeurs (A, B, C), des moins de 26 ans, des 26-49 ans , des plus de 50 ans diminuent nettement. Même chose pour les chômeurs de cat. A.On est donc tenté de penser qu’il y a une aberration statistique en août : la très forte accélération sur 1 an du chômage en août, ainsi que la légère diminution du nombre de chômeurs par rapport à juillet n’ont pas de signification réelle. Si on lisse les résultats de juillet à septembre, on a une hausse modérée du nombre de chômeurs, mais aussi une légère accélération (sur 1 an).
Ce n’est pas la catastrophe annoncée par tous, mais la continuation de la dégradation de la situation du chômage. Elle est confirmée par la lente, mais continuelle augmentation de la part des chômeurs de longue durée par rapport à l’ensemble (42,3%), de la durée moyenne de chômage (534 jours) et de la baisse des offres d’emploi recueillies par Pôle Emploi.
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.La situation en Pays de la Loire suit exactement la situation nationale : hausse du nombre de chômeurs et légère accélération de cette augmentation, si on fait abstraction des chiffres d’août.
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le 29 octobre 2014
Lettre de l’ACIPA
Association des opposants à Notre Dame des Landes
25 octobre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Déplacements - #Développement DurableLe drame du Testet ne doit pas se reproduire, ni à Notre-Dame-des-Landes, ni ailleurs !
Suite à la manifestation de ce lundi 27 octobre à Nantes, l’ACIPA condamne les dégradations commises dans le centre-ville, dans le prolongement d’un hommage à Rémi Fraisse, tué par les forces de l’ordre dans la forêt de Sivens, dans le Tarn. Hommage rendu précédemment à 18h, pacifiquement et symboliquement devant le monument aux morts face à la préfecture.
L’ACIPA n’appelle pas à participer à la manifestation organisée par des habitant-e-s de la ZAD le samedi 1er novembre à Nantes, pour les raisons suivantes :Les débordements violents qui suivent les manifestations que nous voulons pacifiques sont inacceptables et nous refusons de risquer d’entrer dans la spirale de violence.
La famille de Rémi Fraisse et le collectif des opposants au barrage du Testet ont appelé au calme et non à la vengeance. Nous entendons complètement cet appel et nous nous y associons.
Une nouvelle catastrophe est à craindre comme celle de Sivens. La lutte de Notre Dame des Landes ne doit pas connaître la même situation dramatique.
L’ACIPA ne reste pas dupe devant les tentatives de salir la mémoire de Rémi, comme de salir la légitimité de nos luttes.
Le projet de Notre Dame des Landes ne sera pas stoppé par un « martyr » mais bien par la volonté pacifique et déterminée de ses opposants qui continueront de dénoncer les énormes mensonges liés à ce dossier jusqu’à l’abrogation de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) signée en 2008.
Continuons les luttes à Notre Dame des Landes, en Picardie, dans le Tarn ou ailleurs tous ensemble, en restant fidèles aux 3 piliers de notre lutte (mobilisation sur le terrain, procédures juridiques et volet politique). -
Réaction d’humeur :
Chercher l’argent où on peut le trouver
23 octobre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement Durable - #EmploiDans Ouest-France du 23 octobre, Jacques Grolier (de l’Université Rennes 1) évoque le rapport de la Cour des comptes au sujet de la fraude aux cotisation à la sécurité sociale de la part d’un nombre croissant d’entreprises. Elle chiffre le manque à gagner à 20 milliards € en 2012, alors que le "déficit" de la sécu est de 19 milliards €. Alors, bien sûr, il faut aussi aller voir du côté des sur profits réalisés par les laboratoires pharmaceutiques, traquer les lourdeurs et les déperditions du système de soins, ... Mais si on recherche l’efficacité, il est urgent de créer des postes d’inspecteurs et de contrôleurs du travail ; et pas de supprimer des postes dans les hôpitaux !
Récemment, on nous a aussi joué l’air des faux chômeurs qui pompent l’assurance chômage, et la nécessité de renforcer le contrôle. Dans le même temps, les spécialistes estiment à plusieurs dizaines de milliards € la fraude fiscale des banques et des multinationales, par leur "optimisation" fiscale (Voir mon article sur la réforme bancaire : cliquer ici). Il serait donc beaucoup plus efficace de créer des postes de contrôleurs au ministère des finances, plutôt que de consacrer des postes de Pôle-Emploi spécifiquement au contrôle des chômeurs, les détournant ainsi de leur rôle fondamental d’aide à la recherche d’emploi de chômeurs et de traitement des offres d’emploi des entreprises.
Et pour sortir de la situation de crise économique, on nous propose d’alléger les charges des entreprises de 41 milliards €, sans contrôle de l’utilisation de ces sommes. Et dans le même temps, on renonce à taxer les activités polluantes et à investir massivement dans une transition énergétique et écologique qui pourrait créer des emplois, diminuer les menaces sur l’environnement et le climat, alléger notre dépendance vis à vis de l’étranger par rapport aux énergies fossiles (gaz, pétrole, uranium).
Mais pour cela, il faudrait parler d’une vision de la société que nous voulons, sobre mais solidaire et conviviale. Au lieu de cela, on nous sert un débat sur les étiquettes (Socialiste ou social libéral ou progressiste...). C’est bien sur ce projet de société que nous devons nous concentrer, et ensuite négocier des alliances politiques. -
Budget 2015 à l’assemblée nationale : un avertissement au gouvernement
22 octobre 2014, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableLe vote de la partie recettes du budget 2015 à l’assemblée nationale a constitué un véritable avertissement pour le gouvernement :
266 voix pour, 245 contre et 56 abstentions. Sans surprise, les votes contre viennent de la droite (UMP, UDI) et du Front de Gauche (PC, PG). Mais les abstentions proviennent de la majorité présidentielle : alors que 31 députés socialistes s’étaient abstenus sur le vote de confiance au second gouvernement Valls, ils sont maintenant 40 sur cette posture (dont Serge Bardy du 49, Delphine Batho, Henri Emmanuelli, Aurélie Filippetti, Benoît Hamon, Christian Paul, ...). Les député.e.s EELV se sont très majoritairement abstenu.e.s (14 abstentions, 1 contre, 3 pour).
Ce budget présente en effet 21 milliards € d’économies : 7,7 sur le budget de l’Etat, 3, 7 sur les dotations aux collectivités locales, 9,6 sur le budget de la Sécurité Sociale. Mais il prévoit aussi 41 milliards d’allègements de charges pour les entreprises. La "sucette" que représente la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu (3,2 milliards €) n’apparait pas équilibrée, d’autant qu’elle ne touche que ceux qui paient des impôts sur le revenu : les 50% des ménages qui ne paient pas d’impôt (les plus pauvres) ne sont pas concernés ; d’autant qu’une véritable réforme de la fiscalité pour plus de justice semble maintenant définitivement enterrée...
Pour EELV, "le gouvernement doit entendre le message de cette courte majorité : il ne peut maintenir ce cap qui a fait la preuve de son échec en matière d’emplois et qui est massivement rejeté par les français."
"Ce volet recette aurait en effet mérité de s’appuyer notamment sur une véritable fiscalité verte qui permette de rattraper notre retard en la matière (la France est avant-dernière d’Europe) et qui permette de soutenir un processus de transition. De même la disproportion entre les mesures à destination des entreprises et celles destinées aux ménages les plus faibles étaient inacceptables pour les Ecologistes."
"Le débat budgétaire devrait être l’occasion de répondre aux attentes de plus de justice sociale, de fiscalité écologique et d’investissements d’avenir.
S’agissant du volet dépenses, EELV insistera en particulier sur la conditionnalité des aides : il est inconcevable de soutenir de la même manière la grande entreprise transnationale et la PME, de « récompenser » l’entreprise qui licencie ou multiplie les dividendes comme celle qui embauche ou innove et investit dans la transition écologique.
En l’état, le Crédit Impôt Compétitivité Emploi et les 41 milliards d’euros du pacte de responsabilité cumulent erreur et inefficacité économiques.
Il est possible, nécessaire et urgent de changer de cap pour dégager de nouvelles marges pour investir dans les filières d’avenir et développer les services publics garants de l’égalité des territoires."
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