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Les chiffres de Pôle Emploi en octobre 2020
3 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiLes épisodes précédents :
En mars et avril, les contrats précaires (cat. B et C) n’avaient pas été renouvelés, ce qui a entraîné la réinscription des personnes concernées en cat. A (aucun travail effectué dans le mois). d’où ce pic des cat A en avril à hauteur de 4,3 millions de chômeurs (3,2 millions en février). Depuis, les embauches ont repris, mais avant tout en contrats précaires (d’où cette ré-augmentation des cat. B et C). Logiquement, la cat. A a diminué. Mais le total des deux (cat. A, B et C) semble aujourd’hui stabilisé, avec une légère baisse depuis juillet. (voir l’article sur les chiffres du chômage de Pôle Emploi en septembre. Pour le lire, cliquer ici).
L’analyse des chiffres publiés par l’Insee sur la situation de l’emploi fin septembre fait apparaître que depuis fin 2019, le nombre de personnes en emploi (avec tous types de contrats) a diminué de 0,8 % de la population active (soit plus de 500 000 personnes).
Les chiffres de Pôle Emploi en octobre 2020
Le nombre de chômeurs de catégorie A (qui cherchent un travail à temps plein et n’ont pas travaillé au cours du mois) est en diminution (-46 000 depuis septembre). Par contre le nombre de chômeurs de catégories B ou C, ayant accepté un ‘petit boulot’, est en hausse. Mais le total des deux (5,7 millions) est en légère baisse. Mais pas assez pour revenir à la situation d’avant pandémie (5,47 millions en octobre 2019).
Cette petite baisse est-elle une bonne nouvelle ? Cela n’est pas certain, car d’autres indicateurs ne sont pas très bons : augmentation du nombre dechômeurs de longue durée (qui représentent 49,1 % de l’ensemble de chômeurs, pour 48,5 % le mois dernier et 47,5 % il y a un an), baisse des offres recueillies par Pôle Emploi (207 000 en octobre pour 217 000 en octobre 2019), accélération des ruptures conventionnelles par rapport à 2019, baisse du nombre d’intérimaires, …
Comment donc comprendre ces différents chiffres ?
Ce sont les chiffres de l’Insee sur les personnes en emploi qui peuvent nous aider.Scénario probable :
Depuis déc.2019, 0,8 % de la population totale (soit plus de 500 000) a perdu son emploi. Protégés par le dispositif du chômage partiel, les emplois en CDI ont été à peu près préservés. Par contre, ce sont les emplois précaires (CDD, Intérim) qui ont fait les frais de la situation : -0,8 %, soit plus de 500 000 personnes qui ont perdu leur emploi.
Ils se sont donc retrouvés au chômage, principalement en cat B ou C. Mais le nombre d’inscrits à PE en cat . B et C n’a augmenté que de 16 000 depuis octobre 2019.Cela veut dire que plusieurs centaines de milliers de chômeurs, déjà précaires (et inscrits en cat.B ou C, principalement), ont perdu pied et ne sont même plus inscrits à Pôle Emploi. C’est le seul scénario qui permet d’expliquer toutes ces données chiffrées, en particulier la diminution de 500 000 du nombre de personnes en emploi, selon l’Insee.
En Pays de la Loire :
Même constat qu’au national : Le nombre de chômeurs de cat. A, B et C tend à baisser, mais sans revenir à la situation d’avant crise sanitaire : 124 400 en octobre contre 126 000 en septembre, mais avec 118 000 en octobre 2019.
Du côté des offres d’emploi, constat identique : 14 700 en octobre, contre 16 300 en septembre et 19 000 en octobre 2019.Il y a 0 message(s) de forum -
Au lieu d’un moratoire,
Le gouvernement lance une mission… pour multiplier les entrepôts Amazon
2 décembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - Climat - #Développement DurableLa Convention citoyenne pour le climat exigeait un moratoire sur la construction de nouveaux entrepôts de e-commerce. Mais le gouvernement cherche, au contraire, à faciliter et accélérer leur implantation. Cet automne, il a lancé une mission pour développer des sites logistiques « clé en main » et accroître l’attractivité de la France à l’international.
D’après l’article de Reporterre du 2 décembre 2020 : Pour le lire, cliquer ici.Cet été, Barbara Pompili s’était déclarée favorable à un moratoire de 6 mois pour évaluer les conséquences écologiques, sociales et économiques des entrepôts de e-commerce. Mais elle a été démentie par Macron et Amazon continue son expansion.
Au lieu d’un moratoire, le gouvernement a lancé cet automne une mission pour « garantir un développement durable du commerce en ligne et des entrepôts logistiques ». Confiée à des hauts fonctionnaires de France Stratégie, du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et de l’Inspection générale des finances, la mission doit rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année. La lettre de mission donne déjà une idée des recommandations à venir. Loin, très loin des propositions de la Convention citoyenne.
Pour consulter la lettre de mission, cliquer ici.
A la fin ce cette lettre de mission, le gouvernement précise : "Une attention particulière pourra être apportée aux simplifications de nature à faire émerger des sites logistiques « clés en main » qui pourront éviter une artificialisation des sols non maîtrisée tout en concrétisant le message d’attractivité adressé par le président de la République aux acteurs du e-commerce."
Exemple de projet de site "clés en main" : le site du Carnet où le gouvernement a du concéder un moratoire face à une très large mobilisation.
Mais les intentions du pouvoir sont claires : raccourcir le procédures pour les constructions d’entrepôts et alléger les procédures environnementales. -
Le Conseil d’État et « l’inaction climatique »
22 novembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Energies - ClimatCe recours inédit vise « l’inaction climatique » de la France et demande à la plus haute juridiction administrative d’enjoindre au gouvernement de prendre toutes les mesures permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de manière à respecter ses engagements : atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Il a été déposé en janvier 2019 par la commune Grande-Synthe (et son ancien maire désormais député européen EELV, Damien Carême), exposée notamment à des risques de submersion.
Lors de la séance du Conseil d’État qui a examiné ce recours, le Rapporteur public a déclaré : « Faut-il attendre les échéances de 2030 [− 40 %] et 2050 pour enjoindre au gouvernement d’agir ? Non ». Il a demandé une instruction supplémentaire et donné trois mois au gouvernement pour qu’il produise « tous les éléments permettant de vérifier la cohérence de la trajectoire » de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
A l’époque, Corine Lepage, l’avocate de Grande-Synthe et ancienne ministre de l’environnement a affirmé : « C’est bien la preuve que le rapporteur public n’a pas été convaincu par les éléments apportés jusqu’ici par le gouvernement qui sera bien en peine d’en trouver d’autres ». Pour étayer cette position, il faut préciser que Dans son rapport annuel, publié en juillet, le Haut Conseil pour le climat relève en effet que la France n’est toujours pas sur la bonne trajectoire, jugeant que « les actions climatiques [du pays] ne sont pas à la hauteur des enjeux ni de [ses] objectifs ». Ainsi, les émissions de gaz à effets de serre ont baissé seulement de 0,9 % entre 2018 et 2019, alors que le rythme devrait être d’une diminution annuelle de 1,5 %, et de 3,2 % à partir de 2025 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
La procédure a pris une dimension supplémentaire avec l’intervention des villes de Paris et Grenoble ainsi que des associations de l’Affaire du siècle, qui se sont jointes au recours. Après avoir lancé cette pétition (plus de 2 millions de signatures en un mois), les ONG Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot, ont déposé en mars 2019 un recours devant le tribunal administratif de Paris pour « carence fautive » de l’Etat.Finalement, le Conseil d’Etat a bien suivi le Rapporteur public : un délai de trois mois est fixé au gouvernement pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ».
Les avocats de l’Affaire du siècle estiment qu’il s’agit d’une décision « historique ». « Un pas de géant », a salué l’ancien ministre de l’écologie Nicolas Hulot. « Pour la première fois en France, l’Etat devra alors rendre des comptes sur ses politiques climatiques ». Le Conseil d’État donne trois mois au gouvernement pour prouver qu’il respecte ses engagements climatiques : il devra « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ».
Par un décret paru en avril, le gouvernement, faute d’être parvenu à respecter ses objectifs pour la période 2015-2018, a relevé les budgets carbone (les plafonds d’émissions) pour la période 2019-2023. Les modifications des budgets carbone « prévoient un décalage de la trajectoire de réduction des émissions qui conduit à reporter l’essentiel de l’effort après 2020, selon une trajectoire qui n’a jamais été atteinte jusqu’ici », note le Conseil d’Etat. -
Derniers chiffres de l’INSEE emploi/chômage (3ème trimestre 2020)
14 novembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #EmploiAvec les chiffres des 3 premiers trimestres de 2020, nous couvrons maintenant la première vaguer et son déconfinement. L’objectif est de tirer quelques enseignements de ce premier épisode, en complément du même exercice que nous avons fait avec les chiffres de Pôle Emploi de septembre dernier.
Les statistiques chômage :
Rappel : Le yo-yo de l’enquête chômage
Au cours du second trimestre, correspondant à la première vague covid et au confinement, l’enquête INSEE a enregistré … une baisse du chômage de presque 300 000 ! (voir courbe)
Explication : Comment pouvoir affirmer qu’on a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois passé et qu’on est immédiatement disponible pour reprendre un emploi … en pleine période de confinement ! Cette enquête a donc surtout révélé que beaucoup de chômeurs … étaient confinés.
Rappel : la contrepartie du ‘halo’ autour du chômage
Le halo autour du chômage a été créé par l’INSEE pour ‘rattraper’ la rigueur de la définition du chômage : il comptabilise tous celles et ceux qui ne remplissent pas complètement les conditions, mais qui sont toujours à la recherche d’emploi. Et dans ce cas, cela a bien fonctionné, puisque ce halo a explosé avec une hausse de 765 000.
La situation au troisième trimestre :
Après le déconfinement, les embauches ont repris beaucoup de chômeurs ont de nouveau été comptabilisés comme chômeurs et le halo s’est dégonflé.
Mais ont peut tirer un bilan depuis le début 2020.
Par rapport à fin décembre 2019, le nombre de chômeurs selon l’Insee a augmenté de 26 000 et le halo a très légèrement augmenté de 12 000. Au total, cela fait une augmentation de 270 000.Taux d’activité et types de contrats de travail :
L’intérêt des enquêtes trimestrielles de l’INSEE, c’est de nous renvoyer une image de ceux qui ont un travail, et pas seulement du chômage.
Depuis fin 2019, le nombre de CDI n’a que très légèrement diminué (-0,1%). C’est le résultat évident de la politique de ’chômage partiel’ mené par le gouvernement, qui a été protectrice des emplois stables.
Par contre, le nombre des contrats précaires (CDD et intérim) a très fortement augmenté (+0,8 % du total de la population, soit 500 à 600 000 personnes), tandis que les ‘autres’ contrats (autoentrepreneurs, Uber, …) varient peu.
Au total, on constate que le total des personnes en emploi a baissé de 0,8 % depuis le début 2020. Cela représente 532 000 personnes. C’est cette population, éjectée de la sphère de l’emploi (emploi ou en recherche d’emploi) qui va se retrouver en partie au RSA (ce que les Conseils départementaux constatent).
A gros traits, le bilan de cette première vague du Covid-19 peut être estimé à ces 532 000 personnes qui ne sont plus considérées comme actives, auxquelles il faut ajouter les 260 000 chômeurs supplémentaires relevés plus haut. L’ensemble de ces 800 000 personnes ont reculé d’un cran dans l’éloignement de l’activité professionnelle. -
Souvenirs de la « Grippe espagnole »
11 novembre 2020, par Patrick Cotrel - #Au fil des jours - #Développement DurableOn dit parfois que la pandémie de Covid-19
est inédite, que l’on n’a jamais connu une telle situation, (…) Et pourtant :
On parle peu de l’hécatombe des Amérindiens qui a fait suite à l’arrivée des espagnols en Amérique centrale, qui ont amené avec eux des virus inconnus des populations autochtones.
Phénomène étonnant, on parle très peu de la « grippe espagnole » qui s’est répandue sur tous les continents il y a un siècle (de 1918 à 1919), et qui a fait plus de 50 millions de morts, soit au moins deux fois plus que la première guerre mondiale (1914-1918).
Pourquoi a-t-elle été nommée ‘grippe espagnole’ ?
L’Espagne ne s’est pas engagée dans la Première guerre mondiale, et elle n’est donc pas soumise à la censure. Alors que les pays voisins cherchent à cacher leurs morts, c’est le seul pays qui publie librement des informations sur la maladie.
D’où vient la grippe espagnole ? (selon Linternaute.com )
Le virus grippal responsable de la grippe espagnole proviendrait des oiseaux qui sont des réservoirs naturels de bon nombre de virus. Ce virus aviaire aurait ensuite muté avant de contaminer l’homme. Le virus de la grippe espagnole serait né de la combinaison d’une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8, avec des gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé entre 1917 et 1918 la souche à l’origine du virus de la grippe espagnole nommée H1N1. Les premiers cas de grippe espagnolesont signalés en mars 1918 dans des bases militaires de l’État du Kansas aux États-Unis. L’épidémie se serait ensuite propagée vers l’Europe avec l’arrivée de troupes américaines en France en avril 1918. De l’Europe, le virus se serait ensuite répandu jusqu’aux colonies par le biais des paquebots, gagnant ainsi l’ensemble des continents. La grippe espagnole était en effet caractérisée par une très forte contagiosité. Bien que ne présentant aucun symptôme lors des premiers jours de l’infection, les malades contribuaient tout de même à transporter et à propager le virus. Ces derniers étaient ensuite confrontés aux principaux symptômes de la maladie, un affaiblissement des défenses immunitaires, de la fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires.
Le développement de la maladie : (selon Wikipédia)
L’été 1918 marque la fin de la première vague de l’épidémie. A partir du mois de septembre de la même année, le virus mute et les premiers cas mortels de la grippe espagnole sont signalés au sein de la région de Boston. Commence alors la deuxième vague de l’épidémie qui sera particulièrement meurtrière. Le mois d’octobre 1918, marque le passage de l’épidémie en pandémie qui touche désormais tous les pays du globe.
De mi-octobre à mi-novembre, la propagation du virus explose conduisant à un pic de mortalité, de novembre à décembre 1918. S’ensuit une période d’accalmie de deux mois de décembre 1918 jusqu’à janvier 1919. Toutefois, en début d’année 1919, la grippe espagnole connaît sa troisième vague et va continuer à emporter ses victimes jusqu’au printemps 1919. L’été de l’année 1919 marque la fin de la pandémie de la grippe espagnole qui décline fortement, après avoir contaminé près de la moitié de la population mondiale.
Cette pandémie a fait de 20 à 50 millions de morts selon l’Institut Pasteur, et peut-être jusqu’à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de lapopulation mondiale.
Selon l’historien Niall Johnson qui se base sur la fourchette basse, les plus grandes pertes ont touché l’Inde (18,5 millions de morts, soit 6 % de la population), la Chine (4 à 9,5 millions de morts selon les estimations, soit 0,8 à 2 % de la population), l’Europe (2,3 millions de morts en Europe occidentale, soit 0,5 % de la population) et les États-Unis (entre 500 000 et 675 000 morts, soit 0,48 à 0,64 % de la population).
Réflexion :
Comme la grippe espagnole, l’actuelle pandémie est la conséquence d’une nouvelle proximité de humains avec des espèces sauvages (ici des oiseaux) délogés par la destruction de leur habitat et contaminant des espèces domestiquées et les humains par la suite.
C’est la conséquence de la logique économique actuelle et son expansion qui fait que l’espèce humaine se met à côtoyer des espèces sauvages jusqu’ici isolées dans leur territoires de vie inexplorés.
Pour Eloi Laurent, économiste de l’OFCE interviewé aujourd’hui sur FranceInter, ce n’est pas la crise sanitaire qui va provoquer une crise économique, mais le système économique qui est à la base de la crise sanitaire.Pour écouter Eloi Laurent sur France-Inter ‘La Terre au carré’ du 11 nov.2020
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