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Universités et réforme des régions
lundi 18 août 2014, par - Au fil des jours - Conseil régional - Apprentissage - Format. Profession.
Dans un "point de vue" publié dans Ouest-France du 10 juillet dernier, je défendais l’idée de regroupements des universités et de la mise en cohérence de ces regroupements avec les futures régions. En effet les nouvelles régions auront, je l’espère, la responsabilité d’élaborer le schéma régional prescriptif de l’éducation et de la formation (SREF). Et à ce titre, ce sont les régions qui peuvent aider les universités à bâtir une offre de formation diversifiée et coordonnée menant à des qualifications réelles et une professionnalisation en prise avec le tissu économique. C’est d’autant plus important que les régions sont directement responsables (et financeurs) d’une partie de la commande publique (Formation continue des Demandeurs d’emploi et apprentissage, y compris pour le supérieur). Pour lire ce "point de vue", cliquer ici
Cet article a provoqué quelques réponses et l’amorce de quelques dialogues.
Dialogue avec François B. (du Maine-et-Loire), qui voit dans la coordination des Universités de Bretagne et Pays de la Loire (COMUE Bretagne-Loire) un outil technocratique permettant au ministère de réaliser des économies, dans un contexte où bon nombre d’étudiants "ne s’inscrivent plus désormais à l’université que pour y obtenir le droit au ‘’statut’’ de stagiaire."
Pour ma part, je ne défends pas le processus précis de regroupement actuel, mais l’idée d’un lien entre une coordination d’universités et un pouvoir régional que j’espère renforcé. Après explication, je pense que François B. n’est pas opposé à cette idée. Je pense que cette relation renforcée Région/coordination des universités est une occasion de ne pas abandonner aux grandes écoles le rôle de former des cadres et ingénieurs correspondant aux besoins économiques, sans pour autant renoncer au rôle par rapport à la recherche fondamentale. De plus, la diversification des publics (apprentissage et formation continue des adultes chômeurs et salariés) et des interlocuteurs (Région, pôle Emploi, partenaires sociaux) peut permettre au monde universitaire de sortir de son relatif isolement.
Dialogues, aussi, au sujet du (re-)découpage des Régions. Vincent, par exemple, écrit : "Le temps n’est plus aux empires avec une capitale-centre mais au réseau d’aires urbaines attractives et complémentaires disséminées sur un territoire équilibré et riche d’identités diverses, intellectuellement plus stimulant. Dans ce contexte, les deux régions avec deux capitales (Rennes et Nantes), un réseau de villes (les préfectures) ne me semble pas si éloigné d’une situation optimale.". La tonalité générale des positions exprimées en interne par les militants EELV des 4 départements des Pays de la Loire hors 44 va dans le même sens.
Au total, je pense que le statuquo de la séparation Bretagne/Pays de la Loire risque d’être une occasion manquée :
par rapport à la COMUE Bretagne-Loire qui n’aura pas d’autorité politique en face à face, sauf un gouvernement qui cherche avant tout à faire des économies…
par rapport à la revendication culturelle et touristique Bretonne : on voit mal comment un département pourrait se détacher d’une région sans l’aval des autres départements, en particulier en Pays de la Loire ;
par rapport à certaines valeurs et un certain type de relations entre urbain et rural qui me semblent partagées dans les deux régions actuelles, mais qui peuvent être marginalisées dans un paysage national dominé par quelques régions "poids lourd"…
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