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Réponse à Christophe Clergeau
samedi 5 septembre 2009, par - Conseil régional - Développement Durable
Sur son Blog, Christophe a posé "Cinq questions à mes amis verts" auxquelles il faut répondre sérieusement, sans provocation ni caricatures.
Cher Christophe,
Suite à ton « appel aux Verts », je constate que la principale réponse que tu as reçue d’un militant Vert est particulièrement caricaturale et provocatrice. Elle laisse entendre (comme d’autres interventions publiques de certains Verts peu respectueux de la démocratie interne) que la décision des Verts et d’Europe Ecologie de présenter une liste autonome au premier tour des régionales est déjà prises. Cela est faux, puisque l’assemblée générale des Verts du 20 septembre prochain doit débattre de cette question.
Il me semble donc nécessaire de te donner des éléments de réponse plus posés et objectifs.
Ton raisonnement semble s’articuler autour de deux idées :
— face à une droite unifiée (mais nous ne savons pas encore ce que fera le MoDem), il y a un danger que la Région re-bascule à droite. C’est vrai que ce danger existe : une dynamique unitaire prenant appui sur un bilan satisfaisant est toujours un élément favorable, même s’il n’est pas suffisant. Mais encore faut-il avoir un projet commun répondant aux défis de notre époque, crédible et mobilisateur.
— et sur ce dernier point, tu sembles dire « Nous avons dirigé la région ensemble pendant six ans ; tout s’est bien passé ; il n’y a rien à changer. »
Non, Christophe ! Le monde bouge autour de nous. Nous sommes dans une crise économique qui cache une crise écologique et sociale. Car derrière la mondialisation économique, il y a une mondialisation des pollutions : les atteintes à l’environnement atteignent un niveau sans précédent.
On vient de nous apprendre que la calotte glaciaire fond à une allure qui dépasse largement toutes les prévisions des spécialistes. Et c’est tout à fait alarmant. Car à + 4° à la fin du siècle, c’est le méthane emprisonné dans les glaces qui risque de se dégager et le dérèglement climatique de s’accélérer, avec son cortège de cataclysme, d’inondations,... On ne parlera plus de lutte des classes, mais de survie de l’espèce.
Et de ce point de vue, les positions de certain(e)s socialistes sur la taxe carbone sont vraiment à très courte vue (même si cela échappe complètement aux compétences régionales) !
Nous avons fait d’excellentes choses pendant six ans au Conseil régional. Et je suis fier de notre bilan en matière de formation professionnelle et d’apprentissage, domaine dont j’ai assumé la responsabilité.
Mais nous aurions pu faire mieux, par exemple, dans les domaines des éco conditionnalités des aides économiques (dans le domaine de la formation professionnelle, nous en avons posé) ; nous avons pris du retard dans le domaine des énergies et il a fallu attendre la fin du mandat pour lancer un Agenda 21.
Rassure-toi, je ne vais pas dire que tout cela est "de la faute du PS qui nous a empêché d’avancer", car la responsabilité est effectivement partagée. Le groupe des Verts aurait sans doute pu être plus actif et propositionnel.
Mais pour l’avenir, il faut être beaucoup plus ambitieux et faire un projet pour la région qui soit à la hauteur des défis écologiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés.
C’est ce débat de fond qui doit être posé publiquement dans la période à venir. Et c’est à travers lui que nous pourrons, je l’espère, construire une dynamique de projets rassemblant Europe Ecologie, Socialistes et l’ensemble de la Gauche.
Alors, la question de l’alliance de premier tour sera sera tout naturellement résolue.
Patrick COTREL
Pour lire les "cinq questions" de Christophe, cliquer ici
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