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Les promesses pro-nucléaires de E.Macron
Remarques complémentaires :
lundi 14 février 2022, par - Au fil des jours - Campagne présidentielle 2022 - Energies - Climat
Le « projet Macron » et les énergies renouvelables (ENR) :
Dans les scénarios proposés, RTE (Réseau Téléphone et Electricité) a insisté sur l’urgence de développer fortement les ENR, quelque soit le scénario choisi.
(Pour relire l’article évoquant les scénarios de RTE, cliquer ici.
Il était donc difficile pour E.Macron de passer cela sous silence. Il reprend donc à son compte cette nécessité, en insistant sur le solaire (c’est aujourd’hui le mode de production d’électricité la moins chère, selon l’Agence Internationale de l’Energie), sachant que le volume de production est limité à la surface pouvant accueillir des panneaux solaires. Il insiste aussi sur l’éolien en mer et se montre réticent sur l’éolien terrestre (les paysages… sans doute beaucoup moins abîmés par les tour de refroidissement nucléaires et les pylônes haute tension…).
Mais si on examine les objectifs chiffrés de E.Macron, on constate qu’ils sont inchangés pour l’éolien terrestre (doublement de la capacité), mais pour 2050, au lieu de 2030 ! Et pour l’éolien en mer, ils sont réduit de 50 à 40 GW en 2050.
Rappelons que tous les spécialistes sont d’accord pour dire que pour atteindre la neutralité carbone en 2050, ces ont les objectifs à 2030 qui sont importants. Et la France est déjà en retard...
Centrales nucléaires : toujours disponibles ou pas ?
Dans la « Revue Générale du Nucléaire » (information pronucléaire de référence), la responsable de EDF pour l’Angleterre nous explique « Au Royaume-Uni nous n’utilisons qu’environ 30 %[6] de la chaleur produite par une centrale nucléaire pour la production d’électricité, laissant ainsi un énorme potentiel pour la production d’hydrogène. ».
C’est un raisonnement complètement incompréhensible : on nous explique que, parmi les énergies non carbonées, le nucléaire est une énergie toujours disponible et pas intermittente, comme les énergies renouvelables. Mais ces ENR sont aujourd’hui beaucoup moins chères que le nucléaire. Ce sont donc ces ENR qu’on a intérêt à utiliser pour stocker de l’énergie sous forme d’hydrogène. D’autant que les panneaux photovoltaïques, comme les éoliennes ou les barrages hydrauliques produisent directement de l’électricité ; alors que les centrales nucléaires (comme toutes les centrales thermiques) produisent de la chaleur, qui, elle même, alimente des turbines qui produiront de l’électricité, mais avec beaucoup de pertes. C’est pour cela que ces centrales doivent constamment être refroidies, sous peine d’accident très grave, comme on a connu à Tchernobyl ou Fukushima. Autre énorme avantage des ENR, c’est qu’elles ne produisent pas des volumes énormes de déchet hautement dangereux dont on ne sait quoi faire.
Alors, pourquoi réserver une partie de la production d’électricité à produire de l’hydrogène ? Pourquoi cette « réserve d’hydrogène » ?
La « Revue Générale du Nucléaire » nous donne une piste : c’est pour « (…) nous assurer d’être capable d’évacuer la chaleur à différentes températures. ». Cette responsable EDF fait ici allusion à une des faiblesses des centrales nucléaires : les vagues de chaleur. L’excédent de chaleur est énorme et doit être évacuée. D’où l’implantation des centrales nucléaires près de l’eau (fleuve ou mer pour refroidir).Mais en cas de canicule, les rejets d’eau chaude sont limités par la loi, pour éviter les impacts sur les milieux naturels environnants. c’est ainsi que durant l’été dernier, deux centrales ont du être arrêtées en France.
Cela montre que, contrairement aux discours officiels, le nucléaire est une énergie intermittente. Et nous sommes bien placés en France pour le savoir : du fait de l’arrêt de 10 à 15 centrales pour révision périodique, alerte sécurité (problème de soudure), canicule, ...la production électrique est insuffisante. Il faut donc remettre en marche les deux centrales à charbon et importer de l’électricité (provenant par exemple des centrales à charbon allemandes) à un prix élevé.
Dans le même N° de cette revue, la question suivante était posée : « Combien coûte un système électrique à faible émission de carbone dans lequel je peux allumer mes lumières pendant une nuit sans vent ? ». Pour être plus fidèle à la réalité, elle devrait être complétée de la façon suivante : « Combien coûte un système électrique à faible émission de carbone dans lequel je peux allumer mes lumières pendant une nuit sans vent, et lorsque 20 % des centrales nucléaires sont à l ‘arrêt pour cause de panne, de danger important ou de révision ? ? »
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