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Réfugiés en Méditerranée : quelle politique européenne ?
mardi 21 avril 2015, par - Au fil des jours - Déplacements - Développement Durable
Après le dernier naufrage en Méditerranée qui a fait 800 morts noyés, la politique européenne est mise en accusation : on ne peut plus fermer les yeux !
De Lampedusa au drame du 19 avril :
Après le drame de Lampedusa (octobre 2013), l’Italie (lasse de constater la passivité de l’Europe) avait mis en place l’opération "Mare Nostrum" pour venir en aide aux réfugiés en détresse. Elle aurait permis de sauver 170 000 vies.
En novembre 2014, l’Europe lançait l’opération "Triton" confiée à Frontex (service européen de surveillance des frontières), mais avec des moyens très largement insuffisants, des interventions limitées aux eaux territoriales européennes et des objectifs ambigus (décourager l’immigration clandestine ?).
Et comme on peut le constater, il n’y a aucun découragement. Car les réfugiés ne partent pas pour le plaisir, mais parce que la situation dans leur pays devient invivable : la faim, les guerres et les persécutions continuent de progresser en Irak, Syrie, Libye et en Afrique, quelquefois suite à des interventions militaires des pays occidentaux. On estime à 275 000 le nombre de réfugiés vers l’Europe en 2014, dont 170 000 par la Méditerranée et l’Italie. Et comme il n’y a aucune amélioration dans les pays d’origine, ce chiffre va continuer à augmenter.
Ne plus fermer les yeux :
L’Europe est aujourd’hui au pied du mur : il faut définir une véritable politique.
Cela passe par :
des moyens adaptés donnés pour des moyens de secours qui ne se borneront plus à n’intervenir que dans les eaux territoriales européennes ;
un effort répartis entre les pays européens pour accueillir ces réfugiés. Pour la petite histoire, il y a 3 à 4 millions de civils syriens réfugiés dans les pays voisin. La France s’est proposée à en accueillir … 500 ; mais elle n’a pas encore réussi à atteindre cet objectif !!!
une lutte contre les passeurs qui se font beaucoup d’argent sur le dos des réfugiés. Mais comment intervenir en Libye, ce pays où ils prospèrent dans une situation de chaos dans lequel les bombardements français et italiens ont plongé le pays ?
Ne parlons pas de l’intervention sur les causes profondes de cette immigration : comment arrêter les guerres, les persécutions, la misère ??? Pour cela, l’Europe devrait avoir une véritable politique étrangère unifiée...
Et pourtant le problème n’en est qu’à son début. Avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, on sait qu’il va y avoir des millions de réfugiés climatiques auxquels il faudra bien venir en aide ; car ce ne sont pas leurs pays qui ont émis le plus de gaz à effet de serre provoquant ce réchauffement et ces cataclysmes à venir.
Arrêtons de nous boucher les yeux et les oreilles, car le pire est sans doute à venir !
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