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Réactions à l’intervention du premier ministre
(Dimanche 20 avril)
lundi 20 avril 2020, par - Au fil des jours - Développement Durable
Cette conférence de presse a duré 2 heures. A l’issue de cette intervention, que savons-nous de plus, que manque-t-il et qu’est-ce qui reste sans explication ?
Ce que nous avons appris :
A l’évidence, ce discours du premier ministre nous a permis de mieux percevoir certains attendus et de cerner les zones d’incertitude ; alors que le discours du président Macron a plutôt ’masqué’ les éléments de compréhension au profit d’une répétition insistante de la date du 11 mai (comme il nous avait martelé « Nous sommes en guerre » en mars dernier).
Exemples d’élément de compréhension :
L’étude en cours sur l’évolution de l’infection d’une cohorte de jeunes laisse entrevoir qu’ils sont moins porteurs et diffuseur du virus qu’on ne le pensait jusqu’à présent (par analogie avec d’autres virus), et sans doute moins porteurs que les plus âgés. Du coup, la réouverture des écoles peut se comprendre et permet d’amoindrir des inconvénients actuels du confinement.
Mais pourtant, on a bien compris que cette rentrée des classes n’aura rien à voir avec ’Le 11 mai, tout le monde en classe !’. Cette reprise sera nécessairement progressive, sélective (en commençant par ceux qui en ont le plus besoin), avec des précautions complexes à mettre en œuvre, qui vont nécessiter de larges concertations avec toutes les parties prenantes : rectorats, collectivités locales, syndicats d’enseignants, Parents d’élèves, …
Cette stratégie progressive de déconfinement va nécessiter de continuer à utiliser les ‘gestes barrière’ (y compris les masques !) et une utilisation systématique des tests pour les personnes à risque et celles qui on pu avoir des contacts avec des malades. Les personnes infectées devront être mises systématiquement en isolement (chez elles ou dans des chambres d’hôtels).
Les tests utilisés en masse seront les tests PCR dans le nez. Ils permettent de dire si la personne est infectée (avec ou sans symptômes) au moment du test, avec 2 incertitudes : une infection profonde peut exister sans que le test soit positif (cas assez rare) et la même personne pourra être infectée le lendemain… L’autre test qui existe analyse le sang et la trace d’un anticorps développé lors d’un confrontation antérieure avec le virus. Malheureusement, on ne sait pas combien de temps l’immunité peut durer…
En raison de la détresse occasionné par le confinement dans les EHPAD, il et demandé d’organiser, avec toutes les précautions sanitaires possibles, des visites familiale.
Ce qui reste sans explications :
On l’aura compris, ce plan de déconfinement repose, pour une part importante, sur la mise à disposition au moins 500 000 test par semaine, alors que ce gouvernement traîne un déficit dans ce domaine depuis le début de la crise.
Pire encore, la question des masques. Alors que fin février, le gouvernement a nié l’inexistence de stocks de masques, tout en affirmant qu’ils ne servaient à rien, il admet aujourd’hui que cela peut être un bon complément aux ‘gestes barrière’ ... tellement utiles qu’il pourraient être obligatoires dans les transports en commun !
Le gouvernement nous a baladé sur cette question depuis le début. Il faudra bien qu’il assume sa responsabilité...
Ce qui manque :
Il manque, bien entendu, les incertitudes liées à notre manque de connaissances de ce nouveau virus. Il manque aussi le résultat d’un nécessaire travail d’organisation et de concertations nécessaires. Mais des échéances sont fixées.
Par contre, il n’y a eu quasiment pas d’allusion aux enjeux de l’après crise et des conditions de la relance, aussi bien au niveau français qu’au niveau européen.
Et là, c’est beaucoup plus grave, car les choses commencent déjà à se décider : au parlement français, où le budget additionnel comporte un crédit de 20 milliards€ de subventions aux grandes entreprises, sans qu’aucune environnementale ne soit exigée. La majorité LREM a même repoussé un amendement déposé par un ancien membre du groupe LREM (Matthieu Orphelin) sur cette question (voir l’article posté sur ce blog le18 avril, en cliquant ici).
Même chose au niveau européen où un amendement déposé part le groupe vert, demandant la solidarité entre tous les pays européens, en particulier les pays les plus touchés comme l’Italie, l’Espagne, ... et la mutualisation de la dette, a été repoussé « grâce » au vote contre des députés du groupe Renew, version européenne de LREM. (Voir le même article).
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