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Primaires : et si on débattait des choses sérieuses ?
mercredi 23 novembre 2016, par - Au fil des jours - Elections 2017 - Développement Durable
’Il fait sérieux’, ’il est plus offensif’, ’il est dynamique’, …Pour le moment, le débat de la primaires de la droite (qui se présente comme LA primaire qui désignera le futur président) est assez peu politique.
Et si on prenait la question à l’envers ? Si on partait des questions fondamentales avant de parler de la tête des candidats ?
Aujourd’hui, les questions fondamentales posées à l’humanité sont celle du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, ainsi que l’augmentation croissante des inégalités entre les peuples et entre les riches et les pauvres dans nos pays. Ces deux questions se répondent, d’ailleurs, puisque ce sont les pays les plus pauvres qui sont aujourd’hui victimes des premiers signes du réchauffement climatique et que ce sont les pauvres chez nous qui sont les plus touchés par la précarité énergétique.
C’est bien au regard de ces deux questions fondamentales qu’il convient de juger les programmes des candidats à la présidentielle, en particulier des candidats de droite qui doivent préciser leur programme à l’occasion de leur primaire.
Les inégalités en France :
Les deux derniers candidats sont d’accord pour augmenter la durée du travail, réduire les indemnités de chômage, porter l’âge de la retraite à 65 ans, augmenter la TVA (impôt qui touche tout le monde, même les plus pauvres) et supprimer l’impôt sur la fortune, changer les règles du marché du travail (traduire : diminuer les règles du code du travail et augmenter la précarité des contrats de travail)… Est-ce ainsi que les inégalités vont cesser de se creuser ?
Ils sont d’accord pour supprimer plusieurs centaines d’emplois publics, se traduisant nécessairement par un affaiblissement des services publics (accessibles à tous, quelques soient leurs revenus). Alain Juppé promet d’en supprimer 300 000. Mais le champion dans ce domaine, c’est François Fillon, avec 500 000 emplois publics supprimés rapidement par décrets, sans négociations. Il est donc le prototype du candidat ultra libéral autoritaire.
Cela va-t-il diminuer le chômage et la pauvreté ?
Le changement climatique :
Aucun des deux candidats n’évoque le développement prioritaire des énergies renouvelables, de l’isolation des habitations et locaux et de la diminution des énergies fossiles (qui creusent le déficit commercial, puisqu’elles ont importées). Par contre ils veulent s’entêter dans le nucléaire qui se révèle de plus en plus comme un échec technique et économique : arrêt actuel d’un grand nombre de vieilles centrales pour des raisons de sécurité, incapacité à construire des centrales EPR, avec explosion des coûts (triplement pour Flamanville) et nécessité de renflouer AREVA et EDF par des fonds publics.
Aussi grave : le développement des énergies renouvelables et de tous les aspects du développement durable et du numérique seront sans doute les secteurs économiques de pointe (et de l’emploi) pour les décennies à venir. La France sera-t-elle encore à la traine ?
Les pays du tiers-monde :
Ils sont de plus en plus touchés par le réchauffement climatique et les guerres. Les candidats veulent-ils accroitre notre aide pour faire face à cela ? Veulent-ils que la France se prépare mieux à accueillir les réfugiés politiques et climatiques dont le nombre va immanquablement augmenter ? Non : ils veulent restreindre le regroupement familial et renforcer les frontières.
A force de courir après le FN, qui prône le renforcement des divisions et le renfermement sur notre petit pays, la droite ne trouve pas d’autres solutions que les vieilles recettes du thatchérisme dont on peut apprécier les conséquences en allant voir les films de Ken Loch.
Notons que François Fillon y ajoute une bonne couche de traditionalisme sociétal et d’à plat-ventrisme face à Poutine !
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