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Pollution : Les constructeurs auto. contre l’Europe
jeudi 28 mars 2019, par - Européenne 2019 - Déplacements - Développement Durable - Emploi
Pollution : l’eurodéputée tape du poing sur le capot
Le Parlement européen vote, ce mercredi 27 mars, sur une réduction de près de 37,5 % des émissions de CO2 des voitures neuves d’ici à 2030.
Dans un entretien accordé à la presse française, dont Ouest France, Carlos Tavares (également président des constructeurs européens) s’en était pris vivement, début mars, à la politique européenne qui impose aux constructeurs de réduire drastiquement, dans les 10 ans, les émissions en CO2 (le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre) sous peine de s’exposer à des milliards d’amendes. Selon lui, l’objectif fixé est trop rapide et va fragiliser une filière déjà chamboulée par la montée en puissance de l’Asie. Pour les constructeurs, l’objectif imposé les met en difficulté et menace des milliers d’emplois. Carlos Tavares, patron de PSA, dénonce « l’amateurisme » du législateur.
L’eurodéputée (EELV) Karima Delli lui répond sans ménagement.
"Les transports, c’est 30 % des gaz à effet de serre en Europe, et c’est le seul secteur qui n’a pas réduit ses émissions depuis 1990."
Ce rythme met-il en danger l’industrie automobile européenne, comme le dit Carlos Tavares ?
"Absolument pas. Nous avons pris du retard. La question du réchauffement climatique est une priorité pour le législateur. Mais elle n’est pas dans le logiciel des constructeurs automobiles."
"Dans la foulée de l’affaire Volkswagen, la commission Royal a analysé les émissions des véhicules d’autres marques, en conditions réelles. Et qu’avons-nous vu ? Qu’il n’y a pas un constructeur qui respectait les normes ! Ce n’est pas de la fraude, ça ?
Le lobby de l’automobile fait tout pour freiner le nouveau cycle d’homologation qui aurait dû être en place bien avant l’affaire Volkswagen. C’est scandaleux qu’ils soient pris la main dans le sac aux États-Unis et pas en Europe."
"L’essence est mauvaise pour le climat, le diesel pour la santé. On ne va pas choisir la peste ou le choléra. Il faut sortir des énergies fossiles. Les progrès ne suffisent pas, le diesel reste cancérigène. Et il émet toujours plus de NOx (oxydes d’azote) extrêmement nocifs pour les voies respiratoires. Le diesel propre n’existe pas."
"Cela ne peut pas se faire en claquant des doigts. Mais on a déjà pris trop de retard, par rapport à la Chine, notamment. 2030, cela veut dire que les constructeurs ont dix ans pour s’attaquer avec nous aux questions d’infrastructures, de stockage de l’énergie, de développement des énergies renouvelables… Il y a là une opportunité extraordinaire pour redevenir les leaders. C’est pour ça que je demande un sommet européen de la reconversion de l’industrie automobile. Constructeurs, collectivités, associations, syndicats, start-up du digital et de l’innovation… Il faut mettre tout le monde autour de la table et dresser une nouvelle feuille de route."
"Prenons l’exemple du Grande America, qui a coulé avec 2 000 voitures diesel européennes pas aux normes. Où allaient ces voitures ? En Afrique ! Combien de temps encore allons prendre ce continent pour notre poubelle automobile ? Il faut créer des filières en Europe pour recycler ces produits. Tout cela créé des emplois."
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