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PEGASUS : un système mondial de surveillance numérique
mardi 3 août 2021, par - Au fil des jours
Extraits de l’article de Amnesty International.
Vous avez dû entendre parler de l’affaire Pegasus.
Projet Pegasus, c’est le nom de cette enquête à grande échelle. Amnesty international a travaillé avec le réseau de journalistes de Forbidden Stories pour révéler des pratiques illégales d’espionnage téléphonique contre des journalistes, des avocats, des chefs d’État, des défenseurs des droits humains, via le logiciel Pegasus, commercialisé par l’entreprise israélienne NSO Group (proche du gouvernement israélien). Le rôle d’Amnesty International a consisté à analyser les téléphones des personnes susceptibles d’être soumises à une surveillance électronique. Ce sont les équipes du Labo sécurité d’Amnesty Tech qui ont mené les investigations techniques, en développant des outils de pointe. De leur côté, les journalistes ont mené leurs propres recherches.
L’enquête a identifié 180 journalistes dans 20 pays potentiellement ciblés par le logiciel de NSO Group entre 2016 et juin 2021. Plus de 1 000 Français auraient été visés par ce logiciel espion.
NSO Group, une entreprise israélienne très opaque
Le business de la surveillance numérique est en plein essor. Parmi les acteurs phares de ce secteur, très discret mais extrêmement rentable, une société israélienne : NSO Group. L’État hébreu est l’un des principaux exportateurs de surveillance dans le monde.
Fondée en 2010, NSO Group est aujourd’hui un acteur majeur de l’industrie opaque de la surveillance. Elle est à l’origine d’attaques numérique dans au moins 45 pays, selon Citizen Lab. Selon la société NSO, ses logiciels de pointe sont destinés à aider les États à lutter contre le terrorisme ou la cybercriminalité. En réalité, on constate de graves abus : NSO vend ses logiciels à des États qui cherchent à espionner les dissidents et les journalistes.
Par ses activités commerciales non contrôlées, l’entreprise israélienne dote plusieurs pays d’outils de surveillance politique potentiellement illégale. En niant ses responsabilités concernant le respect des droits humains dans le cadre de l’usage de ses logiciels, NSO se rend complice de nombreuses violations. Elle contribue ainsi à mettre en grave danger des défenseurs des droits humains comme des journalistes ou des avocats.
Pegasus, un logiciel espion redoutable
Pegasus est le produit star de NSO Group. Ce logiciel d’espionnage, extrêmement puissant, s’infiltre dans les téléphones portables. Il peut en aspirer tout le contenu, messages, photos, contacts. Plus encore, il peut prendre le total contrôle de votre appareil : accès à votre caméra, suivi des frappes de votre clavier, écoute et enregistrement de vos appels téléphoniques. La liste pourrait encore s’étendre. Une fois installé sur votre téléphone portable, Pegasus peut tout capter, tout surveiller.
Le problème est grave : la société israélienne vend son logiciel à des pays comme l’Arabie saoudite, le Mexique ou le Maroc qui l’utilisent pour cibler des opposants ou de simples journalistes. Ce logiciel dangereux permet à ces États d’exercer une « violence numérique » qui peut avoir des répercussions graves dans le monde réel.
Les affaires déjà révélées
Pegasus potentiellement impliqué dans l’assassinat de Jamal Khashoggi
Des journalistes et militants espionnés au Maroc
24 personnes ciblées au Mexique
Un membre d’Amnesty International visé
WhatsApp piraté
Les recherches passées et les révélations en cours démontrent à quel point le monde numérique est devenu un nouveau champ de bataille où s’exercent des manœuvres d’intimidation et de surveillance. En attendant que NSO et l’industrie dans son ensemble démontrent qu’elles sont capables de respecter les droits humains, nous demandons un moratoire immédiat sur l’exportation, la vente, le transfert et l’utilisation des logiciels de NSO Group et sur l’utilisation des technologies de surveillance.
SURVEILLANCE NUMÉRIQUE CIBLÉE : NON AU BIG BROTHER 2.0
Les attaques numériques contre les défenseurs des droits humains, journalistes et citoyens augmentent. Les révélations du Projet Pegasus en sont un exemple flagrant. Il est temps de mettre fin à cette surveillance illégale ciblée !
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Pour signer la pétition d’Amnesty International, cliquer ici.
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