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Menace sur le code du travail
samedi 20 février 2016, par
De tous temps, le patronat s’est toujours battu pour l’allongement de la journée de travail, la réduction des lois de protection des salariés et la réduction des salaires (y compris des charges sociales qui constituent un salaire différé). Et depuis sa naissance, le mouvement ouvrier a lutté pour la réduction du temps de travail, la protection des travailleurs (conditions de travail, réglementation des licenciements, protection sociale, salaires). Et les avancées et reculs sur ces questions sont loin de dépendre uniquement des circonstances "économiques" ; mais beaucoup plus des rapports de forces.
En France, récemment, les entreprises ont bénéficié de réductions de charges et de subventions de plusieurs dizaines de milliards d’€, officiellement pour rétablir leurs marges bénéficiaires et pouvoir investir et embaucher. Résultat ? Les marges ont effectivement augmenté, mais ni les investissements, ni les embauches. Ce qui n’empêche pas les représentants du patronat de réclamer "encore, encore !".
Message qui semble avoir été entendu par le gouvernement, puisqu’il s’en prend maintenant à la protection des salariés contenue dans le code du travail. Et cela constitue une rupture importante par rapport à la définition même de la gauche.
En effet, s’il s’agissait d’élargir le domaine des négociations paritaires dans les branches ou les grosses et moyennes entreprises, cela pourrai être tenté. Mais tout ce qui semble ouvert aux négociations, ce sont des baisses de protection et de rémunération dans le projet de loi.
Et si, au moins, on avait une chance que cela soit efficace pour l’emploi !
Mais qui peut sérieusement prétendre que c’est en sous-payant les heures supplémentaires (10% au lieu de 25% de majoration) qu’on va encourager les embauches ? Comment soutenir que c’est en limitant les indemnités de licenciement qu’on va favoriser les embauches ? Qui osera sérieusement affirmer que c’est en facilitant les licenciements économiques et en allongeant la durée du travail que les embauches vont augmenter ?
C’est simplement oublier que les patrons embauchent lorsqu’ils ont la perspective de vendre leurs produits ou services…
Ce projet de loi (assorti d’une menace de passage en force par le vote bloqué – 49.3) va constituer un véritable moment de vérité pour chaque parlementaire de gauche ou écolo.
Et si aujourd’hui, j’étais un ministre soi-disant « écologiste », je n’oserais plus croiser mes anciens camarades d’usine…
La pétition "Loi du travail : non, merci", a recueilli plus de 600 000 signatures. Pour la signer, vous aussi, cliquer ici.
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