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Macronisme et démocratie
mercredi 25 septembre 2024, par - Au fil des jours
Sans revenir sur la dissolution de l’Assemblée Nationale et le long épisode de la nomination de Michel Barnier comme Premier Ministre, il est intéressant de constater la contradiction entre la composition de ce gouvernement, et le message délivré par les électeurs à l’occasion des dernières élection législatives.
Le pacte républicain oublié :
Lors de ces élections législatives, un « Front Républicain » consistant au désistement de tous les candidats en faveur du candidat Républicain arrivé en tête a fonctionné et a permis de limiter le nombre des députés d’extrême droite (RN).
Et il a fonctionné, puisque le RN est bien loin de la majorité, et puisque pas mal d’élus macronistes ou centristes (et même certains LR) ont été élus avec les voix du Nouveau Front Populaire et réciproquement.
Un pouvoir contre la gauche :
Finalement, Macron a refusé la candidate présentée par le Nouveau Front Populaire (bloc le plus important de l’’assemblée nationale) et il a choisi un représentant du plus petit bloc parlementaire (LR) comme Premier Ministre, en recherchant l’assentiment tacite du RN (pourtant classé comme en dehors du ‘pacte républicain’).
Un pouvoir qui se met sous la pression de l’extrême droite :
Ce faisant, le Président Macron a confirmé son penchant naturel contre la gauche et pour la droite, quitte à faire des concessions au RN.
Les raisons invoquées sont le risque d’instabilité (alors que le présent gouvernement semble bien fragile), et les divisions au sein du Nouveau Front Populaire, alors que dès le premier jour les ‘couacs’ entre Premier Ministre et Ministres éclatent au grand jour !
Sans doute à cause de l’absence de feuille de route du gouvernement (qui aurait du être le résutat des négociations avec les partis politiques, en toute transparence…).
Bref, un pouvoir anti-démocratique :
La réalité, c’est que le Président Macron n’a pas de majorité stable depuis 2 ans, que la nouvelle situation parlementaire est encore plus instable, mais qu’il ne veut absolument pas lâcher le pouvoir et que ses orientations passées soient remises en cause.
Finalement, le message des électeurs étaient « non à une majorité parlementaire au RN » et « Oui à un ‘Front Républicain’ permettant une certaine dose de collaboration entre ses composantes". Le Président Macron a fait le choix exactement inverse.
Pourtant la Vème République peut gérer des changements de majorité parlementaire (même si le scrutin majoritaire ne le favorise pas). Cela s’appelle la cohabitation … un terme qui semble complètement oublié, depuis des époques où les Présidents de la République avaient conscience des limites de leur rôle...
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