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Macron, l’écologie et le nucléaire …
dimanche 4 avril 2021, par - Au fil des jours - Energies - Climat - Développement Durable
Vers une neutralité carbone de l’Europe ?
L’Europe vise la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir elle veut adopter une charte (un Pacte vert) pour orienter les investissements et prêts vers des des activités économiques bonnes pour le climat et l’environnement (par exemple en taxant les autres).
Un premier classement excluait les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz), ainsi que le nucléaire en raison de l’impact de ses déchets radioactifs.
Mais les lobbys et certains pays tentent d’amender ce classement en faveur du gaz, du charbon et du nucléaire.
C’est ainsi qu’on a vu Emmanuel Macron signer une lettre avec le Président hongrois (Orban) et le président polonais (Kazcynski) pour défendre le gaz et le nucléaire !
Alors que « l’éolien off-shore et deux fois moins cher, prend deux fois moins de temps [à installer] et est en train de créer autant d’emplois, sans risques pour la population . », selon le Ministre luxembourgeois de l’énergie (écologiste).
Voir à ce sujet le dossier publié par Ouest-France le 2 avril 2021.
Un entêtement français pro-nucléaires
La filière nucléaire française est une énorme échec industriel et financier : L’EPR de Flamanville devait coûter 3,5 milliard €. Mais avec 10 ans de retard, elle n’est toujours par prête et son prix atteint déjà 20 milliards € ! Il a même fallu payer 3 milliards € à la Finlande pour le retard dans la construction d’une autre centrale EPR. Et EDF s’est engagée à construire 2 EPR en Angleterre. Tout cela fait que EDF est très lourdement endettée et que l’État veut la diviser en 3 partie, la partie nucléaire (en fort déficit) étant quasi nationalisé…
Quant aux anciennes centrales, elles sont vieillissantes : 31 d’entre elles vont atteindre la limite des 40 ans de fonctionnement. Pour les prolonger de 10 ans, il faudrait les rénover en profondeur ; et d’après la Cour des Comptes, cela coûterait plus de 100 milliards € (c’est le « grand carénage »). EDF vient d’être autorisée à effectuer cette mise à niveau, mais de façon échelonnée dans le temps. Ce qui fait que cette révision arrivera de 8 à 10 ans après le quarantième anniversaire pour 20 réacteurs !
Pour l’association Global Chance (qui comprend des experts en physique nucléaire comme Bernard Laponche), cela représente un risque non négligeable, car certaines centrales sont dans un état inquiétant.
Ajoutons à cela que cette filière produit des milliers de tonnes de déchets hautement dangereux pour des milliers (au moins) ou des centaines de milliers d’années et que le coût de la déconstruction des anciennes centrales est fortement sous-estimé (aucune ancienne centrale française n’est complètement déconstruite), et on aura une idée qu gouffre financier que cette filière représente.
Enfin, ce mode de production d’électricité n’est pas souple : arrêter ou remettre en route une centrale demande une procédure s’étalant sur plusieurs jours, et, en cas de forte chaleur, il faut arrêter certaines centrales, les rejets de chaleur dans le fleuves voisin risquait de provoquer la disparition de plusieurs espèces animales aquatiques.
Tout ceci fait que de nombreux pays (comme les USA) ne construisent plus de nouvelle centrale nucléaire.
Défendre la transition écologique ou les intérêts du lobby pro-nucléaire ?
Aujourd’hui, le prix de production de l’électricité renouvelable (en particulier de l’éolien off-shore) est nettement inférieur au prix le l’électricité d’origine nucléaire. Mais avec beaucoup moins de risques, un temps de mise en œuvre plus rapide et autant de création d’emplois.
Et même si certaines filières sont intermittentes (éolien terrestre, photovoltaïque) il est possible de développer le stockage (batteries, hydrogène) et de s’appuyer sur les filières souples (hydraulique, bois, biogaz, …).
Enfin, et surtout, il y a beaucoup d’économies d’énergie possibles :
dans les logements et les locaux (travail, …) : cela représente 30 % des dépenses totales d’énergie ; et on peut en économiser la moitié par l’isolation ;
dans les déplacements en favorisant les transports en commun plutôt que la voiture individuelle (souvent sans passager), en encourageant la pratique du vélo et de la marche, les trains de marchandise, plutôt que les camions, …
en rendant les objets courants réparables, …
Ce gouvernement et ce président tiennent des discours de défense de l’écologie et de la préservation du climat. Mais dans leurs pratiques réelles, ils défendent avant tout le lobby pronucléaire et les intérêts des filières industrielles traditionnelles (comme ceux de Total au Mozambique, …).
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