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Les urgences du dérèglement climatique
dimanche 29 septembre 2013, par - Au fil des jours - Développement Durable
Nouvelle publication du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) :
Jean Jouzel (climatologue français, membre du bureau du GIEC) a résumé cette publication samedi matin, devant le Sommet Mondial des Maires sur le changement climatique à Nantes. Il a énoncé 7 points :
1/ Il y a bien réchauffement climatique (même s’il y a une pause temporaire) : les 3 dernières décennies sont les plus chaudes depuis 150 ans (et probablement depuis au moins 1400 ans) ;
2/ Une bonne partie de ce surplus de chaleur va dans les océans, ce qui diminue la dilution du CO2 dans ces océans ;
3/ Le taux de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 40% depuis 1960. C’est principalement dû à l’utilisation des énergies fossiles ;
4/ L’influence déterminante de l’activité humaine sur ce réchauffement est certaine à plus de 95% (dans leur dernière publication, les scientifiques du GIEC l’estimaient à 90%) ;
5/ Le GIEC a établi 4 scénarios et demandé à un collège d’économistes de les traduire en actions nécessaires. Mais si rien de sérieux n’est fait, un réchauffement de 4,8°C ou même au-delà de 5°C est vraisemblable. Cela constituerait un record absolu pour notre planète en si peu de temps et un énorme danger pour la biodiversité, incapable de s’adapter à un tel changement, sans parler des autres conséquences (cataclysmes, niveau des mers, …) ;
6/ L’élévation du niveau des mers avait été sous-estimé dans les anciens rapports du GIEC : elle peut atteindre 85cm en fin de siècle, et même plus de 1 mètre dans le scénario le plus pessimiste. On n’ose imaginer les conséquences…
7/ Pour avoir une chance de maintenir le réchauffement climatique à 2°C en fin de siècle, il faut que les émissions de CO2 soient limitées à 270 giga tonnes d’ici 2100. Or, l’an dernier, elles ont été de 10 giga tonnes (en une seule année !), soit 1685 giga tonnes en 2100 sur cette lancée. Autrement dit, il va falloir diviser ces émissions par 3 entre 2020 et 2050 (puisqu’il est peu probable qu’on parvienne à diminuer d’ici 2020). Et il faut savoir qu’une élévation de 2°C correspond à l’écart climatique qui sépare une ère glaciaire d’un interglaciaire... mais en cent ans au lieu de 5.000 ans
La mobilisation des villes du monde :
C’est donc un message extrêmement alarmant que le GIEC vient de lancer.
Or, devant l’incapacité des Etats à prendre des résolutions et des mesures concrètes contre ce phénomène (voir l’échec de la conférence de Copenhague), la mobilisation des grandes villes du monde s’est renforcée : elles au moins prennent des mesures concrètes, réalisent des expérimentations, agissent…
Pendant 3 jours, ECOCITY (Sommet mondial des villes durables) a réuni à Nantes plus de 2000 délégués (sous l’impulsion, en particulier, de Ronan Dantec, Sénateur EELV) pour échanger leurs expériences de construction des villes durables.
Et samedi matin, le sommet mondial des Maires, regroupant 287 villes de 60 pays (et regroupant 260 millions d’habitants), a adopté une déclaration pour renforcer les échanges d’expériences, l’adoption commune d’une comptabilisation carbone des progrès réalisés et inviter les gouvernements des Etats à prendre leurs responsabilités et à dépasser les intérêts nationaux.
Au-delà de ces signaux encourageants, il convient de regarder avec lucidité l’état des forces visant à la transition écologique et énergétique de la société et celles qui s’y opposent. Pour cela, on pourra lire l’interview de Patrick Viveret dans le supplément à ‘Terra-eco’ d’octobre 2013, qui reprend ses conclusions aux 3 journées d’ECOCITY.
Pour lire l’interview de Patrick Viveret, cliquer ici.
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