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Les orientations de la nouvelle majorité régionale en matière de formation professionnelle continue
dimanche 8 janvier 2017, par - Conseil régional - Format. Profession.
La session plénière de décembre dernier du Conseil régional portant sur le Budget Primitif 2017 a permis de balayer l’ensemble des politiques régionales de la nouvelle majorité, en particulier dans les domaines de l’apprentissage, de la formation professionnelle continue des demandeurs d’emploi et des formations sanitaires et sociales.
Rien à dire par rapport à l’apprentissage. Par contre, faire dépendre le paiement des prestations d’orientation et d’accompagnement des « résultats » obtenus risque d’accroitre la sélectivité des entrées en formation et de laisser sur le bord du chemin les jeunes les plus éloignés de l’emploi et de la qualification. Pour les formations sanitaires et sociales, la baisse de 5% des financements des organismes de formation est injustifiable, alors que les besoins de personnels qualifiés dans ces domaines sont croissants.
Pour ces différents points, voir l’intervention de Christelle Cardet en cliquant ici
Formation Professionnelle Continue : l’abandon de la logique de la "formation tout au long de la vie" :
La "nouveauté" dans ce domaine, c’est la création et le développement de formations d’adaptation au poste de travail qui sont en rupture complète avec la logique de la formation tout au long de la vie. Pourquoi ?
Les évolutions techniques sont de plus en plus rapides et demandent une capacité d’adaptation des travailleurs : adaptation aux nouveaux outils dans un même métier et capacité à changer de métier si nécessaire ou bien pour évoluer. En conséquence, pour ne pas laisser les travailleurs démunis par rapport à ces changements, il est indispensable de développer la "formation professionnelle tout au long de la vie" et de ne plus considérer que la formation initiale permettra de les armer pour l’ensemble de leur parcours professionnel.
De quelle formation parle-t-on ?
On constate que les nouvelles technologies et outils suppriment rarement les métiers. Une formation professionnelle complète et certifiée permet en effet une compréhension complète du processus de production et facilite grandement l’adaptation aux nouveaux outils et procédures. De plus, les diplômes et certificats professionnels sont reconnus par les partenaires sociaux et permettent au travailleur d’avoir une qualification mieux reconnue dans son contrat de travail, par exemple.
Dans ces conditions, les formations financées par la Région doivent impérativement viser une qualification (certifiée) figurant au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), ou tout au moins une partie reconnue de cette qualification.
Comment cela est-il possible ?
Lors des mandats précédents, la Région a aidé les organismes de formation à modulariser leurs formations professionnelles, c’est-à-dire à les découper en séquences aboutissant à des "briques de compétence" correspondant à des parties certifiées d’une qualification totale. Cela permet d’ouvrir ces formations à des salariés dans le cadre de leur Droit Individuel, ou à des personne ayant obtenu une validation partielle des acquis professionnels (dans le cadre de la VAE), de compléter leur reconnaissance.
Pour les publics les plus éloignés de l’emploi et la qualification, cela permet de donner un début de qualification professionnelle les plaçant sur une trajectoire menant à une qualification reconnue, qui sera à poursuivre grâce à la formation professionnelle continue (par ex avec le Droit Individuel à la Formation).
A l’inverse, délivrer des formations de simple adaptation au poste de travail revient à fragiliser la situation du salarié, au gré des évolutions technologiques des processus de travail. Alors que les crédits pour la formation professionnelle de l’entreprise peuvent facilement prendre en charge ce genre de formation d’adaptation.
Autant les formations préalables à l’embauche sont à soutenir par des crédits publics, lorsqu’il s’agit de répondre aux besoins des entreprises en main d’œuvre qualifiée difficile à trouver, autant des crédits publics n’ont pas à financer de simples adaptations au poste de travail qui sont du ressort de l’entreprise.
Cette nouvelle orientation témoigne d’une vision unilatérale de la nouvelle majorité pour laquelle l’économie se confond avec l’intérêt immédiat des entreprises.
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