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Le chômage en avril 2015
mardi 2 juin 2015, par - Au fil des jours - Emploi
Pas de répit sur le front du chômage, mais une nouvelle aggravation.
Le nombre de chômeurs de catégorie A (n’ayant pas effectué un ‘petit boulot’ le mois précédent) augmente de 26 000 ; et l’augmentation sur 1 an passe de 4,8% le mois dernier à 5,1%.
Pour l’ensemble des catégories A, B et C (incluant ceux qui fait un ‘petit boulot’ le mois précédent), la courbe de tendance est encore plus alarmante (sur un an, passage de 6,9% à 7,2%), et la dégradation touche maintenant toutes les tranches d’âge (voir graphiques).
Résultat : la durée moyenne de chômage s’allonge (548 jours contre 546 le mois dernier), et les chômeurs ayant plus d’un an de chômage représentent maintenant 43,7% de l’ensemble.
En Pays de la Loire :
Malgré une diminution apparente du nombre de chômeurs (-1 600 sur un mois) due aux variations saisonnières, on constate une augmentation de 9% sur un an. Même situation en Loire-Atlantique : -500 sur un mois, mais +9,6% sur un an.
Encore une fois, ce rythme d’augmentation sur la région est très nettement supérieure à l’augmentation nationale (+7,2% sur un an) ; ce qui veut dire que l’écart en faveur des Pays de la Loire sur le front du chômage est en train de se combler.
Ce constat est confirmé par une étude de l’INSEE sur les évolutions de la Région en 2014 : l’écart par rapport au national a tendance à se réduire.
Il est intéressant de prendre connaissance, dans cette étude, de la carte régionale du chômage, en fonction du taux de chômage par rapport à la population active. L’Est de la Région est la plus toiuchée (Sarthe, Maine et Loire, Sud-Est Vendée), l’Ouest moyennement touché (Vendée, Nantes, Chateaubriand) exceptée la côte vendéenne très touchée. Ces deux zones sont séparées par une zone moins touchée par le chômage (Boccage vendéen, Choletais, Ancenis, Segré et Mayenne).
Et les évolutions ont tendance à renforcer les écarts, à peu de choses près (ex zone de Saint Nazaire, sans doute tirée par une conjoncture positive pour la navale et l’aéronautique).
Pour lire l’étude de l’INSEE, cliquer ici.
Pourquoi cette augmentation ? Quelles pistes pour en sortir ?
Des conditions favorables à la croissance sont apparues : la parité US dollar/€uro, d’une part, a été modifiée et permet de favoriser les exportations européennes. D’autre part, nous vivons à l’époque du "papy-boom", c’est-à-dire le moment où la génération importante de l’après-guerre arrive à l’âge de la retraite, permettant (normalement) de libérer des postes de travail en grand nombre.
Malheureusement, la politique d’allongement de l’âge de la retraite a considérablement diminué, sinon annulé cet effet "papy-boom" : le taux d’emploi des 55-64 ans, qui n’était que de 38,2% en 2008 en France, a bondi à 47,1% en 2014. On a ré équilibré les caisses de retraite, mais on a augmenté le chômage ! (voir le dernier N° de "Alternatives économiques").
La récente étude de l’OCDE fait apparaitre que la forte augmentation des inégalités est un frein à la croissance (voir article du blog à ce sujet : cliquer ici). Et en France, les pauvres sont de plus en plus pauvres, comme le montre le dossier du dernier N° de "Alternatives économiques".
Est-ce alors, comme on l’entend souvent, que les français ne travaillent pas assez et sont trop peu productifs ? Pourtant, d’après la Commission européenne, une personne en emploi en Allemagne a produit 14% de richesses en moins que son homologue français (c’est beaucoup dû au fort développement du travail à temps partiel des femmes en Allemagne). Si nous devenions aussi peu efficaces que les Allemands, nous aurions 4,4 millions d’emplois en plus.
Cela repose inévitablement la question de la réduction du temps de travail (et pas uniquement pour les femmes). Car cette réforme en France a créé 350 000 emplois nets, même si ses modalités d’application doivent être revues, et même si d’autres formes de RTT peuvent être explorées : années sabbatiques, développement du temps partiel pour les seniors, …
Devant une situation qui s’aggrave, il faut imaginer, débattre et expérimenter !
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