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Le chômage des jeunes baisse-t-il ?
mardi 16 février 2016, par - Emploi
La démographie « positive » en France est considérée comme un avantage par rapport à l’Allemagne, où la part des jeunes diminue. Mais si c’est pour laisser nos jeunes croupir dans le chômage et la précarité, ce n’est plus un avantage, mais une réserve de révolte…
Mais heureusement, depuis 2 mois, le nombre de jeunes de cat A, B et C inscrits à Pôle Emploi diminue. Déjà entre janvier et juillet 2014, on avait eu le même phénomène, comme le montre la courbe ci-jointe.
Peut-on en déduire pour autant que le chômage des jeunes diminue ?
Dans un article paru dans le dernier N° de « Alternatives économiques », Vincent Grimaud démontre que les choses sont plus complexes.
Pourquoi ?
Les jeunes, plus que les autres, sont soumis à une forte précarité. C’est donc bien l’ensemble des catégories A, B et C qu’il faut examiner. Et sur un an ce chiffre représente une baisse de 5 500.
Le nombre de jeunes indemnisés est très réduit. Ils n’ont donc pas d’intérêt immédiat à s’inscrire à Pôle Emploi. On ne peut donc pas considérer que le nombre de jeunes inscrits est automatiquement représentatif. De plus, les jeunes en service civique, au nombre de 6 900, sont maintenant sortis des inscrits A, B et C.
Il est donc intéressant d’examiner les chiffres de l’INSEE obtenus par enquête. Face
au chômage, les jeunes ont plus tendance à poursuivre des études : le nombre d’inscrits dans les universités a augmenté de 65 000 entre 2014 et 2015. Et le taux d’activité des jeunes (jeunes cherchant un emploi ou au travail) est passé de 39,6% en 2009 à 37,1% en 2015. Et parmi ces jeunes « actifs », le taux d’emploi a baissé de 30,5% en 2009 à 28,2% en 2015 (voir courbe).
On le voit, nous sommes loin d’une claire baisse du chômage des jeunes, malgré un nombre élevé de contrats aidés (27,4 % des jeunes en emploi en bénéficient), sans toutefois atteindre les 31,6 % qui ont existé entre 1996 et 1998.
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