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La reculade de François Hollande : et après ?
vendredi 2 décembre 2016, par - Au fil des jours - Développement Durable
N’étant pas en situation d’imposer
sa candidature sans primaire et ayant de fortes chances d’être battu s’il s’y soumettait, François Hollande a reculé devant l’obstacle. Reconnaissons-lui le mérite d’avoir compris qu’il était dans une impasse.
Mais à chaud, on ne peut pas ne pas remarquer que les têtes anciennes sont en train de tomber les unes après les autres. La situation autour de cette présidentielle continue d’être imprévisible.
Pourquoi ?
Au cours des derniers mandats, on a connu des retournements de politiques qui mettent en cause la crédibilité de toute une génération de personnalités politiques.
On a connu les fanfaronnades de Nicolas Sarkozy et ses revirements complets : c’est lui qui a initié le Grenelle de l’environnement, mais qui, quelques années après, déclarait qu’il y en a assez de l’environnement.
On a entendu les promesses de François Hollande sur l’Europe, la lutte contre la finance (…), et qui finalement a développé une politique de subventions énormes aux entreprises, sans conditions.
Et pendant ce temps, les inégalités se sont creusées et le chômage a augmenté.
Bien entendu, il faut adapter les politiques publiques aux évènements toujours difficiles à prévoir ; mais pas les orientations fondamentales !
Une génération politique déconsidérée
Cela a créé une grande méfiance par rapport à la politique ; et tous les hommes politiques qui ont participé au pouvoir devront sans doute rendre des comptes avant que leur parole soit écoutée. Et c’est pourtant cette génération qui postule aujourd’hui à la présidence.
François Fillon a été pendant 5 ans le Premier ministre de Sarkozy et est co-responsable de son échec. Il cache cela derrière un discours ultra libéral (privatisations à grande échelle, abandon de services publics, …), de régression sociale (précarisation des contrats de travail, augmentation du temps de travail, recul de l’âge de la retraite, augmentation de la TVA, fin de l’impôt sur la fortune,…) et réactionnaire (remise en cause sur la parentalité, …). Or, on sait (après l’expérience Thatcher) que ces politiques ne pourront amener que des conflits sociaux, de la précarité accrue et une augmentation des inégalités.
Manuel Valls et Emmanuel Macron vont devoir rendre compte de leur politique social-libérale qui a été mise en œuvre. De son côté, Arnaud Montebourg devra expliquer pourquoi ses discours protectionnistes n’ont eu aucun effet sur la réalité et comment ses convictions productivistes et pro-nucléaires sont compatibles avec la crise climatique et écologique et l’échec industriel et financier de la filière nucléaire française.
Le PS aura du mal à se dédouaner de l’échec de François Hollande. La primaire qui va venir semble avoir du mal à sortir du vieux débat entre social libéralisme et productivisme (avec le ralliement des ‘frondeurs’ à Arnaud Montebourg, alors que Hervé Hamon ou même Marie-Noëlle Lienemann semblent plus sensibles à un projet d’avenir tourné vers le développement durable).
Marine Le Pen aura du mal à sortir de son rôle traditionnel d’exutoire et de protestation, et convaincre qu’elle peut faire autre chose que de désigner des coupables (l’Europe, les étrangers, …) pour expliquer ses échecs.
Débattre sur le fond :
Le véritable enjeu de la campagne des présidentielles, c’est que des visages nouveaux puissent nourrir un débat sur le fond, sur un véritable projet de société intégrant la nécessité vitale de l’écologie, de la réduction des inégalités dans notre pays et avec les pays en développement, de la construction européenne. L’enjeu, c’est de faire émerger et demain rassembler autour d’un projet véritablement adapté aux conditions nouvelles du XXIème siècle.
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