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La perte de vitesse mondiale du nucléaire
vendredi 12 janvier 2024, par - Energies - Climat
Le graphe ci-contre publié par Alternatives Economiques (N° de janvier 2024) montre qu’à l’échelle mondiale, la production d’électricité d’origine nucléaire (hors Chine) tend à décroître depuis 2006.
De plus, la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est en chute continuelle depuis 1996 et est maintenant inférieure à 10 % (9,2%), contre 18,5 % en 1996.
Cette chute forte est maintenant ancrée comme tendance de fond au niveau international.
Pourquoi cette chute ? Plusieurs raisons :
son coût : aujourd’hui, les énergies renouvelables ont un coût de production beaucoup plus faible que le nucléaire. Et ces énergies renouvelables (éoliennes et photovoltaïque, en particulier) sont beaucoup plus rapides à mettre en œuvre que les centrales nucléaires.
Le combustible (l’uranium) est difficile à obtenir. Aujourd’hui, les principaux pays exportateurs sont le Niger (mais la France n’y est plus la bienvenue…) et le Kazakhstan (toujours dans la sphère d’influence de la Russie).
C’est la Russie qui contrôle la filière nucléaire au niveau international.
Les déchets issus des centrales nucléaires sont hautement toxiques pour des milliers d’années. Les lieux de stockages en France (les ‘piscines’) sont complètement saturés. Et le projet de les enfouir dans la terre en profondeur n’est ni plus sûr ni plus sérieux que de les poser au fond des océans, comme cela se faisait il y a plusieurs dizaines d’années
Comme toute centrale qui produit de l’électricité à partir de la production de chaleur (comme le charbon , le pétrole, …) il est indispensable de refroidir les chaudières pour les contrôler. C’est pour cette raison que les centrales nucléaires sont situées à proximité de la mer ou d’un fleuve. Mais les rejets d’eau chaude ne doivent pas avoir un impact trop important sur les milieux naturels et la biodiversité. C’est la raison pour laquelle certaines centrales nucléaires ont été arrêtées en été. Avec le réchauffement climatique, ce problème va s’accentuer...
L’entêtement du gouvernement français :
Le nucléaire n’est pas renouvelable, il est dangereux (danger immédiat des centrales en cas de crash d’avion, toxicité des déchets, …), même s’il est moins carboné que le charbon, le pétrole ou le gaz.
C’est pourtant le choix du développement du nucléaire que le gouvernement actuel a choisi, contrairement à ce que choisissent la majorité des autres pays. C’est sans doute pour éviter les alternatives consistant, par exemple, à développer massivement les transports en commun et l’isolation des logements et locaux de travail.
Mais c’est un choix qui nous emmène directement dans le mur pour plusieurs raisons :
La masse des investissements à réaliser est énorme et EDF est déjà sur-endettée
Il faudrait dépasser les problèmes techniques et réduire les délais de réalisation des centrales : L’EPR de Flamanville n’est toujours pas en fonctionnement, malgré plus de 10 ans de retard et le triplement de son prix...
Avec l’amplification du réchauffement climatique, la question du refroidissement des centrales nucléaires va devenir très sensible, si on veut éviter d’accentuer la perte de biodiversité...
En clair le Président Macron veut concentrer des investissements massifs pour des solutions hasardeuses (techniquement et pour les délais). Cela représente un risque important pour le pays...
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