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La droite lucéenne contre le chronobus
dimanche 6 novembre 2011, par - Sainte-Luce - Déplacements
Dédaignant le débat public contradictoire en Conseil municipal, la droite lucéenne exprime son opposition au chronobus dans la presse.
Après l’association SLUPCV, c’est au tour des élu(e)s d’opposition et de l’association qui les soutient (SLDetS), ainsi que de l’UMP de réaffirmer des « arguments » auxquels il a été maintes fois répondu.
Reprenons-les rapidement.
Les avantages du chronobus : selon eux, le chronobus ne va permettre que de réduire le temps de parcours de 5 minutes maximum. C’est peut-être vrai en heure creuse, mais c’est complètement faux en heure de pointe : actuellement, le temps de traversée du centre ville en peut varier de 4 à 14 minutes, et si rien n’est fait, en 2013 les variations iront de 8 à 25 minutes. Or, un des objectifs du chronobus, c’est la régularité du temps de parcours. On peut donc affirmer qu’il sera plus rapide l’emprunter le chronobus en heure de pointe que la voiture individuelle. De plus, la fréquence des chronobus fera qu’on n’aura plus à se poser la question actuelle du temps d’attente du bus (par exemple à la mairie de Doulon) : ce temps d’attente sera en moyenne de 5 à 6 minutes en heure creuse et de 3 minutes en heure de pointe.
Enfin, dernier avantage : l’amplitude de la desserte qui ira de 5h30 à minuit, comme le tramway.
Ainsi, nous aurons un transport en commun de grande capacité et véritablement concurrentiel par rapport à la voiture pour beaucoup de déplacements. Tout cela, l’opposition lucéenne semble l’ignorer, contrairement à la position qu’elle défendait en 2008.
Le coût des travaux : la droite évoque la ‘démesure financière’ du projet (sans préciser qui financera). Il faut préciser que ce n’est pas la commune qui a la compétence déplacements et voiries, mais Nantes Métropole. C’est donc la communauté urbaine qui va les financer. Et cela coûtera beaucoup moins cher qu’un tramway (27 Millions€ au km) ou même qu’un busway (8 Millions€ au km)… qu’on serait bien incapable de faire passer en centre ville, puisque l’ancienne majorité a « oublié » de prévoir les emprises de voirie nécessaires à un transport en commun rapide.
Une gare TER = la recette miracle ? C’est ce que tente de faire croire la droite, alors que nous savons depuis longtemps que pour avoir plus de TER (et donc que le financement de 2 Millions€ d’un arrêt TER à Sainte-Luce soit justifié), des conditions techniques sont nécessaires et ne seront réalisées qu’à partir de 2015. De plus, il ne pourra y avoir que quelques arrêts de TER le matin et le soir. C’est donc un moyen complémentaire au chronobus, pas une solution alternative.
Ajouter quelques bus supplémentaires ? ils seront englués dans les embouteillages aux heures de pointe, qui vont s’accroître : cela ne constitue pas une alternative crédible à la voiture.
Sur toutes ces questions, pour plus de précisions, vous pouvez vous reporter au texte écrit en juillet dernier sur ce blog, en cliquant ici.
Finalement, la position de la droite lucéenne, c’est qu’il ne faut rien changer. Elle est en cela fidèle à la philosophie de l’ancienne municipalité qui a programmé 1800 logements nouveaux à l’Est de la commune, mais sans imaginer les moyens de transport qui devraient aller avec !
Et cependant, gouverner, c’est prévoir, même s’il faut pour cela avoir un peu de courage politique.
Messages
1. La droite lucéenne contre le chronobus, 10 novembre 2011, 16:05, par jean-Louis
Dire que la discussion au Conseil Municipal est un débat public contradictoire relève de la fantaisie. Un débat public permet par nature au public de s’exprimer et de prendre part au débat. Cela lui est interdit au Conseil Municipal.
J’ai lu avec surprise vos commentaires au sujet de la position que vous prêtez à l’opposition municipale, que certains qualifient avec mépris de minorité (espèce négligeable et de peu d’intérêt), sur le chronobus. Contrairement à ce que vous avancez, elle n’a jamais, je précise jamais, exprimé un refus au principe de ce transport dans notre ville, pas plus que l’association qui soutient son action, ni que la municipalité précédente. Tout cela est assuré et vous le savez parfaitement.
Nous estimons que le tracé du projet présenté, plus exactement imposé, n’est pas satisfaisant. Il est traumatisant. Il entrainera des bouleversements peu acceptables dans le fonctionnement du centre de notre commune et de son économie. Il est particulièrement onéreux au regard des avantages supposés être procurés à concitoyens.
Nous proposons de revoir son tracé et d’attendre pour le réaliser quelques années, probablement 5 tout au plus, afin de réaliser un équipement avec l’avenir économique et urbain de notre cité. Quelque soit la collectivité qui financera les travaux, les dépenses seront en réalité payées par nos impôts, donc par l’argent de chacun d’entre nous. Il est quand même normal que nous ayons notre mot à dire à ce sujet et que nous soyons entendus.
Concernant la largeur de la voie traversant le centre ville, les changements en matière de politique de la circulation et de la voirie ont été nombreux depuis 50 ans au moins dans notre agglomération. Les décisions prises il y a bientôt 40 ans ne se modifient pas avec une baguette magique.
Tout cela demande quelques précisions et ne se résume pas comme vous le faites par une phrase lapidaire au ton impérial.
Finalement, tout cela est de la vaine polémique, qui ne fait pas avancer le sujet. Une démocratie participative réelle, annoncée durant les élections, aurait été plus utile.
Les lucéens seront bientôt informés individuellement de notre position. Ils seront donc à même de s’en faire une idée exacte et de la façon dont vous la traduisez pour ne pas dire travestissez.
Jean-Louis Vasserot.
2. archaïsme dogmatique, 10 novembre 2011, 16:26, par jcabbe
N’étant plus président de l’association SLUPCV, mon propos n’engage pas cette association. J’y ai rencontré des gens parfaitement respectables, sans connaître leur sensibilité politique, mais simplement animés du désir de s’exprimer sur un projet qui soulève beaucoup de questions ; des citoyens, tout simplement.
Ceci dit, l’insulte suprême est lancée contre ceux qui osent avoir un avis différent de celui exprimée (officiellement) par la majorité municipale ( prétendument solidaire ) : ce sont des gens de droite ! Cela permet de jeter l’anathème, de les clouer au pilori du dédain et du dénigrement, de ne pas répondre à leur courrier, de refuser de leur communiquer des informations. Il est triste à notre époque de voir autant de sectarisme primaire et d’archaïsme dogmatique ! Il ne manque plus que d’ajouter le mot « clérical » pour parachever le tableau ! Je suis révolté par ces artistes baignant dans l’aisance et suffisants qui viennent dans les média faire leur promotion, grassement payés, se déclarer de gauche et filer rapidement en Suisse y dissimuler leurs gains réalisés sur le dos du bon peuple .. de gauche… J’ai rencontré des gens de toutes couleurs politiques parfaitement respectables et de grande valeur humaine ; j’ai vu des gens de gauche, et de droite, peu recommandables … Je préfère me souvenir de l’affiche électorale de Fr.Mitterand avec en arrière plan un paysage de campagne et un village bien de chez nous plutôt que d’imaginer la ville que vous préparez où « ça va bouger, un certain nombre de maisons vont sauter, » (P.Cotrel, conseil municipal du 14.12.2010). Se déclarer de gauche (ou de droite) n’est pas un gage objectif d’intelligence. N’est il pas possible d’être simplement un homme libre et de s’exprimer en tant que tel sans se faire cataloguer arbitrairement et piteusement .. A défaut d’avoir des arrêts de chronobus « apaisés », on pourrait avoir plus simplement des relations humaines « apaisées » ; ce n’est pas le sens de vos propos et de l’action municipale, malheureusement ! … La Charte nantaise du dialogue citoyen est une excellente lecture … Je vous la recommande.
Voir en ligne : Futuroscopie