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L’imposture nucléaire
mardi 1er février 2022, par - Campagne présidentielle 2022 - Energies - Climat
Les promesses liés au choix du (presque tout) nucléaire français sont mises gravement en défaut. C’est ce qui apparaît de plus en plus clairement si on observe les faits avant tout, sans prendre la propagande pro-nucléaire pour de l’argent comptant…
Les promesses du nucléaire :
Le nucléaire est une énergie toujours disponible (contrairement aux renouvelables qui sont intermittentes). Mais aujourd’hui, 16 centrales sont à l’arrêt pour diverses raisons : maintenance programmée (mais cela comporte une mise à l’arrêt de plusieurs semaines), alertes sur le bon fonctionnement (en particulier suspicion de défauts de soudures). Conséquence, la production totale d’électricité est insuffisante pour satisfaire les besoins et EDF a dû acheter et importer massivement de l’électricité sur le marché européen, à des prix qui sont en train de crever les plafonds (voir plus loin), produite par les centrales à charbon allemandes. En outre, EDF a décidé de remettre en route deux centrales françaises au charbon...
De plus, le prolongement de l’exploitation des centrales anciennes au-delà de 40 ans de fonctionnement nécessitera une révision complète (nommée le "grand carénage"), dont le coût total pour le parc nucléaire français est évalué à 100 milliards € par la Cour des Comptes.
Le nucléaire est une énergie nationale, qui assure notre indépendance pour l’électricité et c’est une industrie de pointe que nous exportons. Mais nous importons intégralement le combustible, puisque l’uranium provient d’Afrique. Quant à l’exportation de notre technologie, elle est loin d’être convaincante : pas plus que l’EPR de Flamanville, EDF n’a pas réussi à faire fonctionner les centrales EPR de Finlande. Et il a fallu payer un dédommagement immédiat de 3 milliards € (financés directement par l’État français).
Le nucléaire est une énergie peu chère. Aujourd’hui, le prix de l’électricité renouvelable a beaucoup baissé. L’Agence Internationale de l’Energie a calculé le prix de revient au kilowatt-heure (amortissement compris). Le nucléaire est à 16,3 cents de $, alors que l’éolien marin est à 8,6, l’éolien terrestre à 4 et le solaire photo-voltaïque à 3,7.
L’exemple le plus frappant en France c’est, l’EPR de Flamanville qui, après 10 ans de retard (pour le moment) va multiplier son prix initial par 6 (au moins 20 milliards€). En réalité, le nucléaire français, et particulièrement la technologie EPR, est un échec financier et industriel.
Pour lire l’article sur ce sujet, cliquer ici.
Le nucléaire est une énergie peu dangereuse pour l’environnement, en particulier pour le climat. S’il est vrai que cette forme de production d’énergie est assez peu carbonée, La construction de ces mastodontes de béton et d’acier , ainsi que l’approvisionnement en uranium et de transport des déchets radioactifs est loin d’être neutre. De plus, c’est près de 60 % de la chaleur produite pa la chaudière qui est rejetée dans l’environnement (eau de mer, fleuves, …) ; à tel point qu’il faut parfois stopper certaines centrales en période de canicule pour que le réchauffement des eaux rejetées ne menace pas l’environnement. Enfin, et surtout, la production énorme de déchets hautement dangereux pour des milliers d’années est un problème dont on ne voit pas le bout. Voir à ce sujet l’article publié sur ce site en cliquant ici.
Les manœuvres du gouvernement :
Face à l’insuffisance de production, EDF doit importer de l’électricité sur le marché européen, à des prix qui flambent (comme le pétrole et le gaz). Et l’État vient d’imposer que le prix de vente aux particuliers n’augmente pas plus de 4 %. De plus, la même mesure est valable pour l’électricité que EDF revend aux autres marques (privées) de distribution. Cela suscite pas mal de protestations :
de la CGT EDF qui craint que cette revente à perte à des concurrents ne vienne à plomber un peu plus l’entreprise. Mais personne n’en doute, c’est bien l’État qui paiera la note une fois les élections passées, comme c’est l’État qui a payé les 3 milliards€ de pénalité infligés par la Finlande à EDF pour la non livraison à temps des centrales EPR.
des autres partis politiques qui dénoncent les nombreuses primes aux salariés et citoyen (et électeurs… !) décidées par le gouvernement et le président ces derniers mois.
Mais ce qu’il faut dénoncer en premier lieu, c’est le grave échec du (presque)tout nucléaire fait par l’État et le lobby nucléaire depuis plus d’un demi siècle : malgré l’échec industriel et financier évident, ils nous conduisent tout droit dans le mur...
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