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L’INSEE et l’évolution du chômage en temps de crise sanitaire
dimanche 23 août 2020, par - Au fil des jours - Emploi
Chômage et ‘halo autour du chômage’ :
Dans son résumé trimestriel, l’INSEE nous prévient : « Une baisse en trompe l’oeil... ». Et effectivement, les sondages réalisés par l’INSEE fin juin donnent des résultats … surprenants : Partant d’un chiffre de 8,1 % de la population active fin 2019, le chiffre de juin s’établit à 7,8 % fin mars et 7,1 % fin juin !
L’explication de ce résultat tient à la définition du chômage utilisée par l’INSEE (définition du Bureau International du Travail) : est reconnu chômeur quelqu’un qui n’a pas travaillé (même une heure) durant la semaine, qui est disponible pour travailler dans les deux semaines à venir et qui a fait des démarches actives de recherche de travail dans le mois précédent. Dans ces conditions, on comprend aisément que des personnes qui sont confinées aient pu répondre par la négative à l’une ou l’autre des questions posées lors du sondage (anonyme) de l’INSEE….
On le sait, pour éviter la rigueur de cette définition du chômage, l’INSEE a créé une autre catégorie : le « halo autour du chômage » qui comprend des personnes qui ne répondent pas strictement à la définition, mais qui sont privées d’emploi et souhaitent retrouver un travail. Et si on prend en compte cette catégorie, et surtout le total des deux, on obtient une vision plus crédible du phénomène actuel (voir courbes).
Celà n’est pas surprenant. De la même façon, avec les chiffres de Pôle Emploi, si on ne regarde que les chiffres de la catégorie A, on passe à côté de la réalité du ‘phénomène chômage’.
Il faut aussi regarder les catégories B et C (celles et ceux qui ont accepté un ’petit boulot’ de quelques jours ou quelques heures au cours du mois précédent), comme le montre les courbes suivantes dans l’article du 29 juillet dernier. (pour le relire, cliquer ici.
Cependant, les analogies s’arrêtent là, puisqu’il est impossible d’établir une correspondance entre les définitions utilisées par les deux institutions.
Autres indicateurs de l’INSEE :
Comme indiqué dans les articles précédents, l’INSEE nous donne des chiffres intéressants sur l’évolution des différents types de contrats de travail.
Quelques constats :
le nombre de personnes au travail a diminué au cours du second trimestre 2020. Le chômage a donc gagné du terrain.
pour le moment, le nombre de personnes en CDI a peu diminué (mais quand même de 0,3 % de la population). C’est grâce à la politique de compensation du chômage partiel. Mais on sent que cela ne va pas durer indéfiniment.
Par contre, ce sont les contrats précaires (CDD et intérim) qui ont subi de plein fouet la crise sanitaire.
Attendons la suite, avec les chiffres de Pôle Emploi de fin juillet.
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