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L’Agence Internalionale de l’Energie (AIE) épingle le gouvernement français
vendredi 3 décembre 2021, par - Au fil des jours - Energies - Climat
Le paradoxe français :
C’est un paradoxe douloureux, mis en avant par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La France s’est posée comme « l’un des leaders de la transition énergétique » et elle est « largement vue » comme un « précurseur » par la communauté internationale.
Mais la France est « en retard sur ses objectifs de transition énergétique », et elle n’est pas dans les clous pour atteindre la neutralité carbone en 2050. En 2020, par exemple, les objectifs visés en matière de renouvelables et d’efficacité énergétique « n’ont pas été atteints ». « La France a un travail considérable devant elle sur la route du net zéro », avertit Fatih Birol, directeur général de l’AIE cité par ‘Les Echos’.
La France consomme actuellement 145 millions de tonnes équivalent pétrole tous les ans, beaucoup trop par rapport à l’objectif de 130 millions qui avait été fixé pour 2020, et de 121 millions prévus en 2030.
Pour se remettre sur une bonne trajectoire, il faudrait en particulier « une accélération significative des investissements » dans les énergies propres, et dès maintenant. Pour atteindre les objectifs fixés pour 2023, il faudrait ajouter plus de 6 gigawatts de capacités éoliennes (l’équivalent de 40 % de ce qui est déjà installé) et presque doubler les capacités solaires, « en seulement trois ans ». Un véritable « défi ».
La « solution » macroniste :
On le sait, le gouvernement français, par la voix de son président, veut relancer le nucléaire français en remettant les vieilles centrales à niveau pour une prolongation de 10 ans (coût = 100 milliards € selon la Cour des Comptes), construire 6 nouvelles centrales de type EPR et disséminer des « petites centrales nucléaires » un peu partout.
Comment baser une politique nationale sur des ‘micro-centrales nucléaires’, alors qu’aucune de ces centrales ne fonctionne réellement ? De plus, cette ’solution’ est tout à fait hasardeuse, puisque l’EPR de Flamanville accuse plus de 10 ans de retard et ne fonctionne toujours pas (délai total actuel = 15 ans !). De plus, le refroidissement de certaines centrales devient impossible en cas de pic de chaleur (qui vont être de plus en plus fréquents), sous peine de produire de graves atteintes à la biodiversité environnante, comme on a pu le constater ces dernières années où l’arrêt de plusieurs centrales a du être fait.
Or, on sait que la dead-ligne est 2035 pour espérer une neutralité carbone en 2050…
Et quant au coût de la ‘solution nucléaire’, elle est disproportionnée par rapport aux solutions des énergies renouvelables. Pour l’EPR de Flamanville, on va dépasser les 20 milliards €, pour un coût annoncé au départ de 3,5 milliards € !!!
Evolution de la production mondiale d’énergie :
Dans un communiqué, l’AIE indique que la production électrique par les énergies renouvelables a très fortement augmenté dans le monde : en 2020, les capacités nouvelles installées des renouvelables a été de 256 (contre 0,4GW de capacité nucléaire) ? Cette année 2021 devrait battre le record de l’an dernier, avec 290 gigawatts (GW) de capacités nouvelles installées, soit l’équivalent de 170 EPR !
L’AIE estime de plus que d’ici 2026, la capacité des renouvelables sera de 4600 GW (+60 % par rapport à 2020), c’est-à-dire l’équivalent de la capacité actuelle du nucléaire et des énergies fossiles réunies. (voir articles des Echos et de Ouest-France)
Ainsi, on constate que l’immense majorité des pays table sur le développement des énergies renouvelables pour assurer la transition énergétique et pour parvenir avant 2050 à la neutralité carbone ; et pas sur le nucléaire pour des raisons évidentes de sécurité, d’approvisionnement en uranium, de délai de construction et de coût des installation par kilowatt.
Le gouvernement actuel nous envoie dans le mur avec ses solutions techniquement et financièrement dépassées.
D’autant que, et l’AIE insiste là-dessus, cette prévision de croissance de la production électrique est insuffisante pour parvenir à la neutralité carbone en 2050.
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