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Interrogations sur la politique étrangère d’Emmanuel Macron

lundi 28 août 2017, par Patrick Cotrel - - -

Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron apparaissait comme un des plus chauds partisans du renforcement de l’Union européenne, surtout après la décision du Brexit.
Mais ce renforcement suppose une meilleure coordination face aux problèmes rencontrés, et que l’Union renforce son action protectrice pour les citoyens européens, plutôt que de s’arcbouter sur des dogmes punitifs pour certains peuples.
Du point de vue de la tactique, le Président français aurait intérêt à avancer un renforcement de la coordination sur différents domaines, en commençant par rassembler les gouvernements qui sont d’accord, puis convaincre les indécis, avant d’ouvrir un débat public qui peut provoquer des oppositions.

Quelques surprises :

Les relations avec l’Italie :
Le Président français a pris l’initiative d’une négociation avec un des deux dirigeants lybiens (en conflit) pour obtenir un contrôle des flux de réfugiés en Lybie même. Mais il l’a fait sans aucune coordination avec le gouvernement italien, alors que l’Italie se sent toujours proche de son ancienne colonie et que ce sont en Italie que les réfugiés arrivent par centaines de milliers. Emmanuel Macron a même évoqué l’installation de « hotspots » en Lybie (si les passeurs et les milices le laissent faire…), et en Italie !
Aujourd’hui, il se trouve contraint de revoir le format d’une négociation en y associant l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et plusieurs pays africains (Lybie, Tchad et Niger).
Autre point de crispation : les chantiers navals de Saint-Nazaire. Le gouvernement français exige d’avoir une participation majoritaire dans le capital du chantier face à la firme italienne Ficantieri qui va racheter le chantier…alors que le gouvernement français n’avait exigé qu’une participation de blocage, face à l’entreprise coréenne STX…
La priorité des priorités = l’endettement ?
Face à quelques dérapages financiers qu’il n’avait pas prévu, le gouvernement préfère donner des signes contradictoires aux promesses électorales, plutôt que de déroger en 2017 à la ‘règle européenne’ des 3% d’endettement : l’augmentation de la CSG est immédiate, mais la baisse des prélèvements sociaux sur les salaires sera plus tard ; la suppression de la taxe d’habitation se fera plus tard et par étapes, mais la baisse de l’allocation logement est immédiate ; il faudra porter d’effort pour la Défense nationale à 2% du PIB, mais une baisse de plus de 800 millions est immédiate….
Le conflit avec la Pologne :
La question des travailleurs détachés est un réel problème, mais était-il aussi pressé de provoquer une altercation aussi violente, avant d’avoir rallié une majorité de gouvernements ?

Questions :

Ces interventions sur le champ européen avaient-elles réellement pour but de faire avancer l’Union, ou bien ne visaient-elles pas principalement le rapport de forces politiques en France (maîtriser l’immigration, nationalisme industriel, travailleurs détachés,…) pour mieux faire passer la pilule d’une austérité non annoncée ?
Est-ce que, selon la nouvelle majorité, la défense de l’Europe se confond avec les thèses austéritaires et libérales défendues par la droite allemande ?

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