Accueil > Blog > Interrogation sur la partie lucéenne du PLUM
Interrogation sur la partie lucéenne du PLUM
mercredi 17 octobre 2018, par - Sainte-Luce - Développement Durable - Nantes Métropole
Certains principes fondamentaux sous-tendent le PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable) et doivent se retrouver à l’œuvre dans le PLUM (Plan Local d’Urbanisme Métropolitain) :
limiter l’étalement urbain en reconstruisant la ville sur elle-même, avec une densification raisonnable ;
préserver l’agriculture urbaine ;
développer la nature en ville : favoriser les corridors écologiques pour maintenir la biodiversité et pour abaisser la température des centres urbains.
Ces objectifs sont-ils bien à l’œuvre dans la partie lucéenne du PLUM, sachant que la majorité municipale a largement imposé ses vues à Nantes Métropole (comme indiqué lors du Conseil municipal de juin 2018) ?
Le cœur de ville :
Depuis le début des années 2000 trois études urbaines sur le centre-ville ont été lancées :
Etude de l’Atelier du lieu, en 2003 ;
Etude du cabinet SCE, en 2011 ;
Etude du cabinet Magnum, en 2017.
Les trois études convergent sur le principe de densification raisonnable de part et d’autre de la place du Gal de Gaule et du marché ; mais aussi de part et d’autre du mail de l’Europe (dans une ambiance ‘parc’, pour y faire une résidence seniors et des logements accessibles aux jeunes parents, …), en utilisant la propriété foncière de la commune pour rénover les locaux vieillissant des services publics, en les positionnant au ré de chaussée de petits collectifs. L’étude plus précise de SCE a été reprise par le cabinet Magnum en 2017, puis validée par le Conseil de développement lucéen dans ses propositions pour le PLUM
Qu’est devenue cette proposition dans le PLUM ?
A l’examen de l’OAP (Orientation d’Aménagement et de programmation) centre-ville, on constate, d’une part, la reprise des études pour la partie Nord, mais la disparition des propositions pour les terrains en propriété communale, de part et d’autre du mail de l‘Europe.
Suite à l’étude ‘Du Lieu’, la majorité de M. Brasselet n’avait rien diffusé aux habitants de Sainte-Luce.
Suite à l’étude SCE, la majorité de M. Aunette souhaitait organiser des ateliers citoyen sur le projet, mais a fait machine arrière, suite à la polémique sur le chronobus.
Après l’étude Magnum et les propositions du CDL, il est dommage que ce PLUM ne soit pas l’occasion d’une information et d’un débat avec la population sur le devenir du cœur de ville.
La route de Thouaré :
Avec le passage du chronobus C7, cet axe fait partie du maillage des axes structurants des transports en commun de l’agglomération. Ce doit donc être un lieu de constructions nouvelles sur une bande de quelques centaines de mètres.
Or, de façon inexplicable, le PLUM ne prévoit pas de nouvelles constructibilités sur le côté Nord de cet axe, malgré les propositions précises du CDL sur des formes de densification diversifiée.
La partie Sud de la rue Louis Gaudin :
Il est évident que ce secteur, qui prolonge le cœur de ville, est en train de se densifier, mais de façon un peu anarchique, avec des risques d’enchevêtrement de droits de passage entre maisons individuelles,… Il aurait été préférable d’abandonner le caractère pavillonnaire de ce secteur, et de l’encadrer pour assurer une transition avec le cœur de ville.
La ZAD de la Haie :
Alors que le projet de PLUM classait l’ensemble de cette zone en Ad (Agricole durable), la majeure partie de la ZAD se retrouve maintenant en Ao (zone agricole ordinaire). De plus, la majorité municipale demande qu’une partie de la zone Ao soit classée en 2AU (zone à urbaniser dans le cadre d’un projet d’ensemble), mais sans présentation d’un projet !
C’est en contradiction avec le PADD qui propose de préserver l’agriculture urbaine et d’éviter l’étalement urbain.
Premières conclusions :
Alors que plusieurs zones permettraient une urbanisation raisonnable, conforme aux objectifs du PADD (Mail de l’Europe, Nord de la route de Thouaré, Cadoire), le PLUM n’évoque pas ces points, mais prévoit l’urbanisation d’une partie (actuellement agricole) de la ZAD de la Haie.
Que deviennent les objectifs de lutte contre l’étalement urbain et de protection de l’agriculture péri-urbaine ???
Remarques complémentaires :
Quartier de la Cadoire :
Ce quartier a tous les attributs d’un centre urbain : écoles, collège, services, commerces, transports en commun (2 lignes de bus). Pourquoi le caractère de centralité de cette zone n’est-elle pas reconnue (simple classement en zone pavillonnaire), avec reconnaissance du rôle multiple du parking (que la mairie vient réduire en accordant un permis de construire) ?
De plus, Nantes Métropole a construit une piste cyclable à partir sur le côté Sud de la rue de la Cadoire, depuis la limite de Nantes jusqu’au foyer de l’Aubinière ; il ne reste qu’un tronçon à réaliser pour aller à l’intersection avec la rue Louis Gaudin, pour les enfants qui viennent de l’Est de la commune.
Or c’est précisément le permis de construire évoqué plus haut qui empêche de réaliser la jonction…Et la mairie demande à Nantes Métropole de reconstruire une piste cyclable du côté Nord !
Les bords de Loire :
La municipalité semble avoir un projet de "Parc Loire" qui est cité dans l’OAP Loire.
Un tel projet doit en, premier lieu, préserver la biodiversité de ce territoire, riche en zones humides et espèces remarquables. De ce point de vue, il semble que ce projet devrait être dénommé "Parc Naturel Loire".
C’est d’abord cette richesse naturelle qui doit être valorisée sur ce territoire ; mais aussi le patrimoine des villages de Bellevue et de la Bournière, et les manoirs (en premier lieu celui de Bellevue) ; mais aussi les activités agricoles, la pêche professionnelle,…
Un tourisme ‘nature’ peut s’appuyer sur le passage du parcours de "la Loire à vélo". Dans cette optique, il est logique de demander le classement de l’ensemble des parcelles du camping Belle Rivière en ‘Nl’ (naturelle à vocation de loisirs).
Par contre, je suis en complet désaccord avec la municipalité, qui demande de classer toutes les parcelles Ns (secteurs naturels remarquables) en Nl : c’est en contradiction avec le PADD et l’objectif d’aménagement N°11 de l’OAP Loire qui précise que la gestion de ce territoire doit avant tout "Protéger les réservoirs de biodiversité", les "continuités écologiques" (détaillées dans l’OAP Trames vertes et Bleues), la "gestion du cycle de l’eau", et "Maintenir les espaces de prairies". En particulier on peut craindre que le déclassement des parcelles communales (BE92, 133, 134, 157,158, 159, 160, 171 et 172), en bas de la route des Sables, permette d’implanter des équipements et services (parking ? attractions ? …) afin de "Capter les flux touristiques" (Conseil municipal du 26 juin 2018).
Enfin, dans ce périmètre compris entre la voie SNCF et la Loire, on constate un nombre important d’emplacements réservés par la mairie de Sainte-Luce pour des équipements, mais sans qu’aucun projet ne les accompagne.
Îlot Loire :
Cet îlot figure dans l’OAP centre-ville. Mais il faisait déjà l’objet d’une Orientation d’Aménagement adoptée en 2013 par une modification de l’ancien PLU. L’ancienne orientation prévoyait l’aménagement d’une traversée Est-Ouest, passant par le cœur d’ilot, et ouverte aux piétons et cyclistes. Cette « privatisation » complète de l’îlot n’est pas une bonne chose, car un cheminement doux public pour aller vers le cimetière serait utile pour l’ensemble de la population.
Liaison avec le futur quartier des Gohards (partie Nord) :
La partie Nord du futur quartier des Gohards (au Sud de la route de Sainte-Luce, entre le ruisseau de l’Aubinière et la rue de la Papotière) va se trouver en proximité immédiate du centre-ville de Sainte-Luce, avec ses commerces, ses services et son marché hebdomadaire. Il ne faudrait pas que cela se traduise par un accroissement de la circulation sur la rue du Président Coty qui est étroite et déjà pas mal encombrée. Il est donc indispensable d’ouvrir une voirie inter quartiers, dans le prolongement de la rue du Petit Chassay.
Dès le vote des crédits d’étude de cette ZAC par le Conseil de Nantes Métropole, j’ai exprimé cette demande en séance publique du Conseil. Cette demande a ensuite été renouvelée par les municipalités de Sainte-Luce et par le Conseil de Développement Lucéen.
Pour télécharger mes "observations sur la partie lucéenne du PLUM" adressées au Commissaire enquêteur sur le PLUM, cliquer ici.
Pour voir la nomenclature des zonages du PLUM, cliquer ici.
Derniers commentaires