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Evolution du chômage en août et contrastes suivant les catégories sociales
dimanche 30 septembre 2018, par - Au fil des jours - Développement Durable - Emploi
Sur un mois, le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 10 800 (à 3,47 millions) et de 15 400 en cat.B et C (à 5,66 millions). Cependant, au-delà de ce constat ponctuel, il faut regarder l’évolution annuelle. L’évolution de la catégorie A sur un an est une diminution de 1,9%, mais elle accuse une augmentation de 0,26% pour les catégories A, B et C (le nombre de chômeurs de catégories B et C est en augmentation de 3,9%, (voir courbe).
On retrouve donc le schéma à l’œuvre depuis plusieurs mois : le chômage de catégorie A est en baisse de l’ordre de 1% par an depuis 6 mois, mais le chômage de catégories B et C (contrat de travail de quelques heures ou quelques jours) est en hausse annuelle de l’ordre de 4%. Autrement dit, la ‘croissance’ semble créer surtout des emplois précaires.
Comment les catégories sociales sont-elles touchées par ces mutations ?
Globalement, le nombre de chômeurs de cat.A diminue de 1,9%, et le total des cat.A, B et C augmente légèrement de 0,3%. Le nombre de chômeurs de cat.B et C (contrats précaires) augmente de 3,9%. Mais avec une répartition inégale :
on constate une forte augmentation des chômeurs de longue durée (+6,4%) ;
à l’inverse, le nombre des hommes de cat.A est en diminution de 3% ;
au milieu, le nombre des femmes de cat. A ne diminue que légèrement (0,8%).
Si on détaille un peu plus, on peut constater que :
la situation des jeunes hommes s’améliore : baisse de 3,5% des cat.A, sans pour autant faire les frais des contrats précaires (baisse de 2,7% des cat.B et C). Pour les filles de moins de 25 ans, la situation est aussi en amélioration (baisse de 1,5% des cat.A et de 3,5% des cat.B et C). C’est sans doute le résultat de plusieurs mesures prises en faveur des jeunes, comme la Garantie Jeune, les dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire, …
Pour les autres tranches d’âge, le contraste est beaucoup plus fort entre hommes et femmes : le tribut que les femmes paient à la précarisation des contrats de travail est très lourd.
augmentation de 17% des cat.B et C pour les femmes de 25 à 49 ans et de 39,2% pour les plus de 50 ans !
du côté des hommes, la situation est beaucoup moins sévère : baisse de 3,8% des hommes de cat.A et hausse de seulement 1,6% des B et C, pour la tranche 25-49 ans. Pour les plus de 50 ans, la situation est moins bonne, sans pour autant être aussi sévère que pour les femmes : très légère baisse (-0,9%) des cat. A et hausse de 9,6% des cat. B et C.
Enfin, pour les chômeurs de longue durée, les statistiques de la catégorie A ne sont pas disponibles. Cependant, on sait que la durée moyenne du chômage est de 609 jours (les chômeurs de plus d’un an représentent 44% de l’ensemble des chômeurs). Or la durée moyenne de chômage de ceux et celles qui sortent du chômage (pour tous motifs) n’est que de 311 jours. On peut donc faire le pari que, non seulement leur nombre augmente fortement (+6,4% en un an), mais aussi qu’il sont assez peu concernés par l’embauche en contrat précaire (c’est-à-dire les catégories B et C).
Au total :
Même si on nous dit que la croissance retrouvée crée des emplois, on peut constater que cela ne bénéficie pas aux chômeurs de longue durée et que cela soumet les femmes à une précarisation accélérée des contrats de travail (encore plus à partir de 50 ans).
Même si les jeunes semblent être un peu préservés (surtout les garçons), on constate que cette croissance aggrave la situation des personnes qui sont les plus en difficulté, donc accroît les inégalités et produit globalement une régression sociale.
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