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Echos de la réunion plénière du Conseil régional de décembre 2017
samedi 23 décembre 2017, par - Conseil régional - Apprentissage - Format. Profession.
A lire les journaux, on peut avoir l’impression que le débat sur le Budget Primitif 2018 (BP2018) a surtout porté sur le niveau de dépenses de la Région : peut-elle dépenser plus en fonctionnement et en investissements, ou bien faut-il réduire la toile, comme le prétend l’actuelle majorité de droite ?
En réalité, si on creuse les débats, on s’aperçoit que ce sont deux visions de l’avenir de la société et du rôle du Conseil régional, qui sont en confrontation. Pour lire l’intervention de Franck Nicolon sur ce sujet, cliquer ici.
Et les débats budgétaires sur les domaines de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage illustrent très bien cette confrontation.
L’apprentissage :
La majorité se veut promotrice de cette voie de formation, avec les assises pour l’apprentissage, organisées il y a un an. Mais son objectif semble être principalement d’augmenter le nombre d’apprentis. Et elle crie victoire pour avoir enregistré plus de 30 000 apprentis au dernier trimestre 2017. Et pour améliorer son « score », la majorité semble vouloir ouvrir beaucoup de sections nouvelles. Mais le problème, c’est ensuite de les remplir (seules 70% des places reçoivent effectivement un apprenti). Est-ce la bonne recette ?
En 2008, la Région avait déjà enregistré plus de 30 000 apprentis. Mais à l’époque, l’objectif de la majorité écologiste-socialiste-communiste n’était pas de battre des records, mais :
d’adapter la formation dans les CFA à tous les profils de jeunes, par l’individualisation des parcours et la création de centres de ressources animés dans les CFA ;
d’investir dans l’amélioration des locaux et des équipements des CFA ;
d’améliorer les conditions de vie des apprentis (outillage professionnel, restauration en CFA, hébergement) ;
d’améliorer l’accueil, de bonnes conditions de travail et l’apprentissage dans les entreprises (formation des tuteurs, coordination entreprise-CFA, …) ;
de faciliter le passage entre l’apprentissage et l’enseignement professionnel et inversement ;
de créer de véritables filières de formation sous statut d’apprentissage, du CAP au diplôme d’ingénieur. C’est ainsi qu’ont été ouvertes de nombreuses licence professionnelles et des sections d’apprentissage à l’Ecole Centrale de Nantes et à Audencia.
Et c’est bien tout ce travail de fond qui a crédibilisé la voie de la formation par apprentissage.
La Formation Professionnelle :
Nous le savons, l’économie et les métiers vont être rapidement impactés par l’informatisation accélérée et par l’indispensable transition écologique et énergétique si on ne veut aller à la catastrophe climatique. On sait déjà que des nouveaux métiers vont se créer, mais surtout que tous les ‘anciens’ métiers vont être impactés dans leurs connaissances nécessaires et les techniques mises en œuvre.
L’objectif fondamental devrait donc être que tous les ligériens soient en capacité de suivre ces évolutions, pour leur bien personnel et pour le bien de la Région.
Pour cela, le Conseil régional devrait avoir pour priorité :
de proposer des actions aux jeunes sans emploi ni qualification, afin qu’ils acquièrent les connaissances de base indispensables à toute évolution professionnelle et à l’exercice de leur citoyenneté. Mais on constate que dans ce budget 2018, ces actions sont en forte baisse et que les crédits donnés aux Missions Locales diminuent de 10%.
de proposer aux ligériens des actions de formation conduisant à des qualifications au moins partielles, pour marquer leur inscription dans un parcours de formation tout au long de la vie. Au lieu de cela, l’actuelle majorité favorise les actions d’adaptation au poste de travail qui n’apportent aucune qualification réelle et qui doivent être à la charge des entreprises (avec les OPCA).
Cela peut apporter un avantage à certaines entreprises : il est vrai qu’il y a une forte hausse, depuis plusieurs années, des emplois précaires ; et ce genre de ‘formations’ peut faciliter ce recours à ces emplois précaires. Mais dans quelques années les entreprises se plaindront encore plus de ne pas trouver la main d’œuvre qualifiée dont elles ont besoin…
On le voit, il n’y a aucune vision d’avenir dans la politique de l’actuelle majorité. Et, malheureusement, nous allons peut-être le payer dans les prochaines années…
Pour lire l’intervention de Christelle Cardet sur ce dossier, cliquer ici.
Pour lire l’ensemble des interventions des Elu.e.s écologiste et citoyens, cliquer ici.
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