Aujourd’hui, on parle de réchauffement climatique, d’extinction des espèces, … Mais en même temps, on se réjouit de pouvoir regarde sa série préférée sur son smartphone, encore plus facilement grâce à la prochaine arrivée de la ‘5G’, on échange des tonnes de mails (avec des pièces jointes très lourdes) et des vidéos, …
Et si on faisait un petit inventaire écologique de cette civilisation du numérique ?
Des progrès indéniables :
Dans de nombreux domaines, l’informatique a permis d’énormes progrès dans de nombreux domaines : organisation de la distribution de la connaissance, de l’électricité, services publics, capacités de calcul scientifique, météorologie, gestion des moyens, …
Dans le domaine des possibilités d’échange entre les citoyens, la téléphonie mobile a permis de sauter l’étape, très coûteuse, du réseau filaire en cuivre, dans les pays du tiers monde, …
Il n’est bien entendu pas question de se priver de ces progrès pour l’humanité.
Mais il y a aussi des développements dont les gains pour l’humanité sont beaucoup moins évidents, ne serait-ce que la multitude des messages électroniques et de la publicité par téléphone que nous recevons chaque jour.
Alors, essayons de faire un bilan rapide.
Le bilan :
 pour la consommation :
- 10 % de la consommation électrique mondiale va au numérique,
- en France, 70 % de cette consommation électrique est utilisée pour la consommation des centres de données, soit l’équivalent des 2/3 de la consommation des chauffages électriques. On ne sait pas où est le ‘cloud’, mais il consomme dur !
- de plus, le réseau mobile est beaucoup plus gourmand que la fibre optique. Par exemple : 10 fois plus de consommation pour une même quantité de données !
- On pourrait penser que des technologies moins gourmande en énergie vont se développer. Mais chaque saut technologique a deux conséquences : elles sont plus attractives et attirent massivement de nouveaux utilisateurs, et elles rendent obsolètes les anciens appareils qui sont abandonnés. Au total on a une forte augmentation de la consommation !
- les vidéo : C’est l’exemple frappant de ce qui précède. La vidéo représente à elle seule 75 % du trafic mondial sur internet. Et ce trafic ne cesse d’augmenter : il représentera 82 % en 2022 ! Pourquoi ? Parce que, pour les plate-formes de diffusion de films et vidéos (Netflix, google-youtube,Facebook, …), c’est le meilleur moyen de fixer l’attention du spectateur le plus longtemps possible afin de lui diffuser un maximum de publicité et d’accumuler un maximum de renseignements sur son profil et ses goûts afin de cibler les publicités. « Nous sommes en concurrence avec le sommeil », déclarait le fondateur de Netflix (avis aux parents !!!). Et bientôt, la très haute définition va se répandre sur les smartphones, avec la 5G : une très haute définition représente un volume de données plus de 100 fois supérieur à la définition standard !
 pour le matériel :
La production des ordinateurs et des smartphones représente 45 % du bilan carbone du numérique. Sur le cycle de vie d’un smartphone, la production représente 90 % de son empreinte énergétique et la recharge de la batterie 10 %.
De plus, les smartphones son souvent conçus pour ne pas permettre qu’ils ne soient pas ‘upgradables’ ; ils ne sont donc utilisés que 2 ans en moyenne.
Quant au recyclage (récupération des composants, des métaux rares, …), il ne concerne que 20 % des appareils au niveau mondial (49 % en France).
Enfin, il y a le problème des métaux rares.
 pour la 5G : Ne parlons pas des conséquences sur la santé de ce nouveau mode de diffusion. Car il semble bien que les études sur la santé des ondes électromagnétiques dans les fréquences qui vont être utilisées pour une diffusion massive de données n’ont pas été effectuées...

Comment limiter les dégâts ?
Bien entendu, il faut informer sur ce phénomène qui et en train de transformer profondément la vie quotidienne de chacun-ne d’entre nous :
 informer sur l’impact sur le dérèglement climatique, sur les dangers pour les enfants, …
 privilégier le DVD ou la fibre optique à l’internet mobile,
 préférer une sauvegarde locale au ‘cloud’,
 augmenter la durée de vie de nos appareils (Télé, smartphones, …) et envisager les appareils reconditionnés,
 ...etc…
Mais on ne peut se limiter aux conseils et aux actions individuelles qui ont leurs limites. Car on est face à un phénomène sociétal, et des réglementations doivent se mettre en place pour tenter de limiter les dégâts :
 Imposer une durée d’amortissement de 5 ans pour les smartphones dans les comptabilités d’entreprises et services publics,
 taxer les diffuseurs sur le émissions de CO2 induites,
 réglementer, pour les constructeurs, la réparabilité, la capacité de reconditionnement et le recyclage des appareils,
 ...