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Réaction d’humeur :
Chercher l’argent où on peut le trouver
jeudi 23 octobre 2014, par - Au fil des jours - Développement Durable - Emploi
Dans Ouest-France du 23 octobre, Jacques Grolier (de l’Université Rennes 1) évoque le rapport de la Cour des comptes au sujet de la fraude aux cotisation à la sécurité sociale de la part d’un nombre croissant d’entreprises. Elle chiffre le manque à gagner à 20 milliards € en 2012, alors que le "déficit" de la sécu est de 19 milliards €. Alors, bien sûr, il faut aussi aller voir du côté des sur profits réalisés par les laboratoires pharmaceutiques, traquer les lourdeurs et les déperditions du système de soins, ... Mais si on recherche l’efficacité, il est urgent de créer des postes d’inspecteurs et de contrôleurs du travail ; et pas de supprimer des postes dans les hôpitaux !
Récemment, on nous a aussi joué l’air des faux chômeurs qui pompent l’assurance chômage, et la nécessité de renforcer le contrôle. Dans le même temps, les spécialistes estiment à plusieurs dizaines de milliards € la fraude fiscale des banques et des multinationales, par leur "optimisation" fiscale (Voir mon article sur la réforme bancaire : cliquer ici). Il serait donc beaucoup plus efficace de créer des postes de contrôleurs au ministère des finances, plutôt que de consacrer des postes de Pôle-Emploi spécifiquement au contrôle des chômeurs, les détournant ainsi de leur rôle fondamental d’aide à la recherche d’emploi de chômeurs et de traitement des offres d’emploi des entreprises.
Et pour sortir de la situation de crise économique, on nous propose d’alléger les charges des entreprises de 41 milliards €, sans contrôle de l’utilisation de ces sommes. Et dans le même temps, on renonce à taxer les activités polluantes et à investir massivement dans une transition énergétique et écologique qui pourrait créer des emplois, diminuer les menaces sur l’environnement et le climat, alléger notre dépendance vis à vis de l’étranger par rapport aux énergies fossiles (gaz, pétrole, uranium).
Mais pour cela, il faudrait parler d’une vision de la société que nous voulons, sobre mais solidaire et conviviale. Au lieu de cela, on nous sert un débat sur les étiquettes (Socialiste ou social libéral ou progressiste...). C’est bien sur ce projet de société que nous devons nous concentrer, et ensuite négocier des alliances politiques.
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