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A propos de la pollution de l’air
jeudi 7 juin 2018, par - Déplacements - Développement Durable - Nantes Métropole
Un récent article paru dans « l’Hyppocampe » (journal des ingénieurs de l’école Centrale de Nantes) traite en profondeur de cette question.
Jusqu’au XIXème siècle, les humains utilisaient le bois pour se chauffer et cuisiner. En se renouvelant, les arbres réutilisaient la même quantité de gaz carbonique que celle issue de la combustion, en produisant de l’oxygène.
Mais depuis l’ère industrielle, ce sont des énergies fossiles (charbon, pétrole, uranium) qui sont utilisées à grande échelle, sans ce cycle de réutilisation du gaz carbonique et de recréation de l’oxygène. Aujourd’hui, ce sont principalement les secteurs du chauffage des bâtiments et des déplacements qui génèrent des émissions de gaz qui sont de deux types :
Le Gaz carbonique (CO2), qui n’est pas à proprement parler un polluant, puisqu’il entre dans la composition de l’air que nous respirons. Mais la concentration plus élevée de CO2 dans l’air accentue l’effet de serre qui retient la chaleur envoyée par le soleil et provoque une élévation moyenne de la température à la surface de la terre. La terre a déjà connu ce type de phénomène (avant la présence des humains), et nous savons qu’à partir de 3 ou 4 °, cela va provoquer la désertification de grandes étendues de terre, l’élévation du niveau des mers, la multiplication des phénomènes météo extrêmes, et finalement l’extinction de la plus grande part des espèces vivantes (dont la nôtre). C’est sur cette question qu’il y a un début de mobilisation internationale (COP 21), malheureusement sans que les engagements pris soient réellement tenus. De plus, le cycle du CO2 est assez lent : du gaz carbonique émis aujourd’hui mettra plusieurs dizaines d’années avant d’être recyclé par la photosynthèse des plantes ou par les océans. Et ses effets peuvent être cumulatifs : le réchauffement risque de provoquer la fonte du permafrost des zones froides contenant beaucoup de méthane, qui provoque beaucoup plus l’effet de serre que le CO2…
Les polluants à court terme : qui ont un effet direct sur la santé. Ce sont principalement les oxydes d’azote (NOx) et les particules fines (plus elles sont fines, plus elles pénètrent profondément dans les poumons et plus elles sont dangereuses). Elles sont pour une bonne part produites par les moteurs diésels (d’où les fraudes sur les contrôles…), mais aussi les cheminées ouvertes... Suivant les vents, les épandages agricoles peuvent aussi affecter les agglomérations. En France, on estime à 42 000 le nombre de décès prématurés dus chaque année à cette pollution de l’air (avec un coût de plus de 100 milliards €). La concentration de ces polluants touche particulièrement les agglomérations de Paris, Lyons et Marseille.
Ainsi à Paris, la concentration annuelle des particules fines est de plus du double des normes européennes (0,96 µg/m3, pour 0,4 µg/m3). C’est pourquoi, La Commission européenne vient de traduire la France devant la Cour de Justice de l’Union Européenne pour dépassement depuis presque 10 ans des normes européenne (de protection sanitaire des populations). A ce sujet, voir mon précédent article, en cliquant ici.
A Nantes, nous avons la chance d’être proches de la mer, avec des vents plus forts qu’à l’intérieur des terres. Mais certains boulevards à circulation dense et encadrés par des façades d’immeubles compactes peuvent aussi enregistrer des pics de pollution importants.
La lutte contre la pollution atmosphérique :
La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre devrait être une priorité pour tous les gouvernements et responsables des collectivités locales, et pas seulement dans les déclarations. C’est urgent, car dans quelques années, les retours en arrière ne seront plus possibles. On le sait, cela passe par l’isolation des bâtiments, le développement des transports en commun et des moyens de déplacements doux, le développement des énergies renouvelables et la réduction de l’utilisation des énergies fossiles, …
Bien entendu, ces mesures vont aussi dans le sens de la réduction des polluants atmosphériques.
Mais pour autant, il serait irresponsable de ne pas s’attaquer au problème spécifique de la pollution de l’air dans les agglomérations (et dans les campagnes). Et là, deux types de mesures spécifiques doivent être examinés :
La réduction de la circulation automobile en centre-ville, pouvant aller jusqu’à l’interdiction des moteurs diésel dans les endroits les plus sensibles. De ce point de vue, il me parait indispensable de soutenir les perspectives ouvertes par Anne Hidalgo (avec le soutien actif des écologistes) à Paris ;
Le recours aux motorisations électriques, lorsque c’est possible. Ainsi, à Nantes, des bus articulés électriques vont venir remplacer les busways à motorisation thermique sur la ligne 4. Ce type de motorisation peut aussi être encouragé pour l’approvisionnement des commerces en marchandises ; et pourquoi pas favoriser les véhicules personnels électriques (surtout si le fournisseur d’électricité est ENERCOOP, qui ne vend que de l’électricité d’origine renouvelable) ? Même si le bilan carbone de ces véhicules n’est pas meilleur que les autres, ils présentent l’avantage de n’émettre aucun polluant en zone urbaine… en attendant des piles à hydrogène + moteur électrique actuellement en expérimentation ?
Pour prendre connaissance des objectifs du Plan Climat – eau – énergie de Nantes Métropole, cliquer ici.
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