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Rénovation thermique : quels moyens pour atteindre les objectifs ?
jeudi 22 mars 2018, par - Sainte-Luce - post-it
Dans un récent article, une « fuite » de documents du GIEC était relatée et inquiétante : les émissions de CO2 sont repartis à la hausse, et le scénario catastrophe se confirme.
Pour relire l’article, cliquer ici.
Il est donc indispensable de regarder de plus près les moyens effectivement mis en œuvre pour la transition écologique, au-delà des discours (qui sont souvent parfaits…).
Dans le numéro de février 2018, « Alternatives économiques » tire la sonnette d’alarme par rapport au plan gouvernemental de rénovation thermique des logements anciens présenté par Nicolas Hulot.
Regardons de plus près.
Le Plan :
Il a pour ambition de rénover 500 000 logements par an et 100 000 (plus 25% du parc immobilier de l’Etat) et d’éradiquer la précarité énergétique dans 10 ans.
Pour cela, l’Etat annonce son intention d’y consacrer 14 milliards € au cours du quinquennat (soit 2,8 milliards € par an).
L’enjeux
Il est très important, puisque le logement et les bâtiments représentent 45% de l’énergie finale en France et 25% des émissions de CO2.
De plus, en termes de masse de travail, cela représente 7 millions d’habitations à rénover (dont 3,8 millions de ménages en précarité énergétique)
L’atteinte de l’objectif dépend principalement de l’Etat
Une étude réalisée par l’I4CE (Think tank créé par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement) sur ce plan gouvernemental a été publiée en décembre 2017.
Elle remarque que l’isolation des logements et bâtiments implique un retour sur investissement assez long. Une forte incitation (fiscale, par exemple) est donc indispensable.
A partir de là, I4CE fait deux remarques :
- l’objectif de ce plan n’est guère plus ambitieux que celui présenté par Hollande (120 000 HLM + 380 000 privés) ; mais que le réalisé en 2015 est loin de cet objectif : 388 000 rénovations réalisées.
- le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) a baissé de 1,7 à 1 milliard €, du fait de la non éligibilité des portes et des fenêtres à ce CITE dans le budget 2018 (taux réduit de moitié pour les fenêtres), sans que ces crédits ne soient redéployés vers des aménagements plus performants.
Un investissement très largement insuffisant
Au total, l’I4CE estime que plutôt que les 2,8 milliards par an annoncés parle gouvernement (auxquels on peut ajouter 1,2 milliards de certificats d’économie d’énergie), il faudrait un engagement de l’Etat de 7 milliards € par an pour atteindre l’objectif annoncé.
On peut craindre que, dans la période actuelle, ce genre de discours impeccable sur la description de l’urgence climatique et écologique se multiplient, en étant la plupart du temps suivis par des plans d’action sans les moyens nécessaire à l’atteinte des objectifs affichés.
Ce 22 mars, le Conseil régional des Pays de la Loire va débattre d’une « feuille de route pour la transition écologique ». Va-t-on encore assister à cet exercice de double langage associant un discours impeccable à une absence de précision des moyens alloués ???
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