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Nucléaire : Nicolas Hulot annonce un recul

jeudi 9 novembre 2017, par Patrick Cotrel - -

La loi sur la transition énergétique prévoyait une réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique française (75% actuellement) en 2025.
Nicolas Hulot vient d’annoncer que cette date n’est pas tenable selon lui, et qu’il va falloir repousser l’échéance à 2030, voire 2035.
Bien entendu, cette annonce a provoqué un tollé au sein de la sensibilité écologiste : Yannick Jadot, David Corman, Corinne Lepage, (…) ont dénoncé un renoncement face au lobby nucléaire très influent au sein de l’appareil d’Etat et de EDF, un manque de volonté politique du gouvernement et du Président, et ont contesté les raisons invoquées. Même Audrey Pulvar (Présidente de la Fondation Nicolas Hulot) et Pascal Canfin (Président de WWF France), pourtant proches de Nicolas Hulot, expriment leur inquiétude.
On peut discuter pour déterminer si cette échéance de 2025 est aujourd’hui réaliste d’un point de vue technique. Pour ma part, dans un article récent, j’avais écrit qu’il y avait urgence à faire le choix de ne pas investir les centaines de milliards € qui seraient nécessaire pour prolonger la vie des centrales actuelles pour 10 ans, avec une technologie du passé, mais de les consacrer aux économies d’énergie dans les bâtiments et les transports, dans la production par les énergies renouvelables et la recherche sur le stockage d’énergie. Pour relire cet article, cliquer ici.
Il est aussi important de réfléchir sur ce que devrait être un plan énergétique sérieux.
Des annonces et des actes…
Cette date de 2025 pour la réduction du nucléaire à 50% de la production électrique n’est un dogme : il peut y avoir diverses circonstances qui permettent de modifier cette date butoir. Cela n’est qu’une prévision. Mais son principal intérêt, et celui-là est fondamental, c’est de fixer l’intensité de l’effort à réaliser dès aujourd’hui (en investissements pour économiser l’énergie, développer les énergies renouvelables, en formation de reconversion des personnels des centrales, …) pour avoir une chance sérieuse d’atteindre l’objectif fixé à la date donnée.
Et c’est finalement cet effort immédiat qui est le gage de sérieux d’un plan énergétique.
De ce point de vue, on peut parler de l’inconséquence du précédent gouvernement, qui a fait adopter une belle loi de transition énergétique avec de beaux objectifs, qui a fait une belle COP 21, mais qui n’a rien entamé de sérieux pour la mise en œuvre. La com’ a bien marché, merci, mais les actes ?? L’arrêt de la vieille centrale de Fessenheim a même été reportée à après la présidentielle !
Mais l’annonce de Nicolas Hulot prête le flanc à la même critique : il se contente d’annoncer le report de la date butoir de 5 ou 10 ans, mais sans aucune précision sur les moyens qui vont être mis pour atteindre cet objectif, pourtant revu au rabais !
Le bilan de toutes ces gesticulations politiciennes (on appelle cela ‘communication’), c’est 5 années perdues. Ou plus exactement 5 années gagnées par le lobby nucléaire, qui va maintenant faire le forcing pour obtenir un maximum d’investissements dans cette énergie du passé…
Dans ce domaine-là, aussi, la mobilisation est indispensable…

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