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NDDL : une situation bloquée ?

mercredi 18 avril 2018, par Patrick Cotrel - - -

Dernières nouvelles :
La radio informe que l’assemblée du mouvement a décidé de rencontrer la Préfète demain mercredi après-midi. La composition de la délégation sera la même que pour les précédentes rencontres (zadistes, paysan historique, ACIPA, CéDEPA, Copain, ...).
De l’autre côté, il est annoncé que c’est Nicolas Hulot qui présidera la réunion.
Souhaitons que la sagesse l’emporte...


Les derniers évènements :
Dimanche heurts sur le carrefour de la Saulce. D’où le déplacement du rassemblement à Bellevue.
Barrage des gendarmes sur tous les accès Sud et Est (pour dissuader ?). Beaucoup sont passés par les champs. Mais au total, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont venues soutenir cette expérimentation de construction collective d’un autre avenir.
A Bellevue, une charpente d’un lieu commun a été fabriquée pour la reconstruction au gourbi. Le cortège s’est donc élancé avec les éléments de charpente et les bâtons plantés à Bellevue.
Arrivée à la Wardine (avant le carrefour des Saulces, toujours barré par la police. La charpente et les bâtons sont implantés provisoirement dans une prairie.
Mais le soir, après le départ des gendarmes, les zadistes et manifestants restés sur place ont installé le tout au Gourbi.
Bien entendu, lundi matin, les GM ont donné l’assaut et détruit la charpente toute neuve…
Et ce mardi matin, les gendarmes ont à nouveau donné l’assaut pour démanteler la barricade que les zadistes s’empresseront de reconstruire…

Une situation bloquée :
Aujourd’hui, le gouvernement "en marche" semble de plus en plus vouloir imposer ses réformes et ses décisions au pas de charge (de CRS).
Alors que les négociations étaient en cours (mais l’évolution des idées demande du temps), la brutalité de l’intervention militaire et son manque de ciblage a ressoudé tous les zadistes et provoqué l’afflux de plusieurs centaines de "défenseurs de la zad". Le premier jour, les occupants des 100 noms, par exemple, tentaient de résister en envoyant de la boue vers les gendarmes. Mais l’organisation des zadistes a changé de nature.
Cela fait que le niveau de violence des affrontements a fortement et dangereusement augmenté : le nombre de blessés s’allonge et on est sur une crête périlleuse !
Il ne s’agit pas de mettre à égalité les violences de la police et celle des zadistes. Mais il faut constater que par ce niveau de violence, la situation est bloquée :
- Les zadistes montent des barricades pour empêcher les gendarmes de venir détruire leurs (re)constructions ;
- Les gendarmes donnent l’assaut pour détruire les barricades et les (re)constructions, ainsi que l’arrivée de matériaux de construction. Ils ne négligent pas, non plus, de faire des barrages pour dissuader les soutiens à la zad de venir sur place (en les obligeant de passer à travers champs, comme dimanche dernier).
- Finalement tout le monde fait des barrages, mais personne ne peut réellement maitriser le terrain, sauf si l’Etat décide d’une opération militaire encore plus massive, violente et très dangereuse.
- Mais le soutien aux zadistes est toujours très vivace et mobilise des dizaines de milliers de personnes. Il ne s’agit pas, pour eux, de prôner les affrontements avec la police, mais de soutenir une expérimentation de vivre et de produire autrement, d’une façon plus collective, dans une sobriété heureuse et respectueuse de la nature.
- dans le même temps, le centre de gravité du mouvement a changé : lorsqu’il s’agissait de mener la lutte contre l’aéroport, des associations comme l’ACIPA ou le CéDEPA, qui représentaient une largement population, avaient naturellement la légitimité pour guider le mouvement. Mais aujourd’hui où il n’est plus question que de l’avenir de la ZAD, rien ne peut plus se faire sans l’assentiment d’une large majorité des zadistes.

Individuel ou collectif ?
L’état veut des projets agricoles individuels, alors que les zadistes parlent de projet collectif.
Pourtant ce blocage doit être dépassé de deux façons :
- il est tout à fait possible de présenter un projet individuel, mais qui est lié à celui de plusieurs voisins, tout en souhaitant l’existence d’un structure collective de régulation pour l’ensemble de la zad. Mais il faut que chacun des acteurs se désigne nommément ;
- D’autre part, ce territoire est une zone humide très précieuse. Il est absolument indispensable qu’une autorité veille aux pratiques agricoles (et de l’habitat) pour la préserver : cet aspect collectif est absolument indispensable. Et une bonne partie des agriculteurs historiques a pour projet d’aller vers une transition en bio. Dans cette logique, il faudra aussi poser la question du mitage de ce territoire par des habitats dispersés ; à moins de définir des règles concernant un "habitat léger".

Des pistes pour sortie de l’impasse :
- Il est avant tout indispensable de rétablir le dialogue entre le mouvement et la préfecture ;
- il faudra ensuite imaginer comment, par des compromis réciproques, faire tomber la pression et la violence ;
- quel marché ? Plus de barrages de route, mais plus de nouvelles destructions d’habitats, ni de nouvelles (re)construction, pendant toute la négociation ;
- repousser le délai du 23 avril, qui ne permet pas de mettre par écrit des débuts de projets agricoles sérieux ;
- Avancer sur des formes de coopération (il existe des formes de coopération en agriculture) et de mise en place d’autorité de régulation des pratiques agricoles et d’activités pour protéger cette zone. De ce point de vue, il faudra aussi aborder la question du mitage des habitations sur cette zone humide précieuse, sauf à définir des règles d’un habitat léger ;
- ….

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