Accueil > Blog > Montebourg : une provoc. pro-nucléaire !

Montebourg : une provoc. pro-nucléaire !

mercredi 29 août 2012, par Patrick Cotrel - -

Lors des primaires socialistes, A Montebourg disait vouloir "dépasser le nucléaire", qui n’était qu’une "solution transitoire" dont "chacun sait bien qu’on en sortira, à un moment ou un autre." Montebourg appelait alors à "ne plus [faire du nucléaire] la base de notre production énergétique que l’on complète par des énergies renouvelables." Il concluait : "Il faut donc hisser notre société par-dessus l’horizon du nucléaire et envisager la suite car le nucléaire est dépassable."
Il semble avoir changé d’idée, puisqu’il déclarait le 27 août ’’Je considère que le nucléaire est une filière d’avenir’’, expliquait-il dimanche soir sur BFM-TV. ’’Nous avons besoin d’énergie et pas trop chère’’, ajoutait le ministre, et ’’la France a un atout extraordinaire entre ses mains (avec ses centrales nucléaires), qui lui a permis de bâtir son industrie’’. ’’Notre choix d’avoir une énergie pas chère, abordable et en quantité est stratégique’’, a-t-il insisté.

De nombreuses déclarations et articles de presse sont venus contredire cette position sur plusieurs aspects :
- Il est faux de dire que beaucoup de pays reviennent au nucléaire : l’Observatoire du nucléaire souligne que ’’Sur 8 pays voisins de l’Allemagne, 7 n’ont aucun réacteur en construction et le 8ème (la France) en compte un seul mais qui a été mis en chantier bien avant la décision de Mme Merkel de sortir du nucléaire.’’
- Il est faux de dire que le nucléaire est moins cher : le rapport de la cour des comptes de janvier 2012 sur les coûts réels du nucléaire soulignait que ces coûts ne vont pas cesser de croître. Egalement, le rapport du très sérieux World Nuclear Industry Status Report 2012 qui démontre que l’idée d’une ’’renaissance nucléaire’’, mise en avant par le lobby de l’atome, relève plus de l’autopersuasion, du wishful thinking, que de la réalité chiffrée.
Pour lire l’article de Médiapart qui fait le point sur ces questions, cliquer ici
- Réaction des Verts : Denis Baupin, vice-président (EELV) de l’Assemblée nationale a été le premier à dénoncer "une profession de foi en décalage total avec la réalité."
"Partout dans le monde, au contraire, le nucléaire est en déclin", écrit dans un communiqué le député de Paris, avant d’énumérer l’"abandon en Allemagne, en Belgique, en Italie, abandon de fait au Japon, remise en question des programmes de construction en Chine, aux Etats-Unis". Citant des estimations de la Cour des comptes selon lesquelles "un accident type Tchernobyl ou Fukushima" coûte "entre 600 et 1 000 milliards d’euros", l’élu assure que "le redressement productif ne passe pas par l’acharnement thérapeutique sur des technologies dépassées". "La filière nucléaire doit préparer son avenir : le démantèlement", ironise-t-il. Voir également le communiqué du réseau ’’Sortir du nucléaire’’ en cliquant ici.
- Réaction PS : Côté socialiste, les propos d’Arnaud Montebourg ont provoqué l’embarras. Pour apaiser la situation, le porte-parole du parti, David Assouline, a estimé lundi matin qu’il s’agissait d’un "sentiment personnel" sans "conséquence concrète".
_ La sénatrice Laurence Rossignol, chargée de l’environnement au PS, a jugé "évident" que la filière industrielle nucléaire "devait continuer" dans l’"excellence". "La transition énergétique crée des activités et des emplois nouveaux, assure-t-elle. [La filière] doit aussi se spécialiser dans le démantèlement des centrales où ses compétences acquises lui permettront d’être leader."
- C’est en contradiction avec les positions affichées lors de la campagne Hollande : Pendant la campagne présidentielle, François Hollande n’a eu de cesse de répéter son engagement à réduire à 50 % – contre 75 % actuellement – la part du nucléaire dans la production d’électricité, à l’horizon 2025. En revanche, il n’avait pas repris dans ses soixante engagements le volet de l’accord de gouvernement PS-EELV prévoyant la fermeture progressive d’une vingtaine de réacteurs nucléaires. Le président a déclaré qu’il fermerait durant son quinquennat une seule centrale, celle de Fessenheim (Haut-Rhin), doyenne du parc nucléaire hexagonal, et qu’il achèverait la construction de l’EPR (réacteur de troisième génération) de Flamanville (Manche). Ce nouveau réacteur est censé entrer en service en 2016. Pas sûr qu’il puisse tenir cette dernière promesse, tant les retards à la construction des centrales EPR en Finlande et à Flamanville accumulent les années de retard et les surcoûts !

Les nucléocrates français rêvent d’une 4ème génération de centrales sans déchets, avec utilisation à 100% du combustible, avec une production massive d’hydrogène pouvant servir de combustible rejetant … de l’eau !
Mais c’est une belle histoire qui rassure ceux qui la disent, sans début de réalité ; un rêve pour tenter de résister au déclin inéluctable…

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vous inscrire sur ce site

L’espace privé de ce site est ouvert aux visiteurs, après inscription. Une fois enregistré, vous pourrez consulter les articles en cours de rédaction, proposer des articles et participer à tous les forums.

Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.