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Macron rempart contre le RN ou bien ‘dans la main’ du RN ?
dimanche 8 septembre 2024, par - Au fil des jours
C’est dans la tempête que les grands capitaines se révèlent.
Le président Macron vient de révéler sa vraie nature : non seulement c’est lui qui a déclenché la tempête en décrétant la dissolution de l’assemblée nationale ; mais en faisant traîner la nomination d’un premier ministre pendant 2 mois, il a plombé un peu plus le pays, au moment où se révèle une grave crise de l’endettement public.
Et pour en rajouter une couche, il choisit un Premier Ministre issu du bloc politique le plus faible de l’Assemblée : le bloc de la droite « classique » compte 47 députés, contre 193 au Front Populaire, 166 à la coalition présidentielle et 142 au RN…
Comment expliquer cette attitude ?
Depuis sa première élection à la Présidence de la République, M. Macron agit comme s’il était, par sa stature politique (individuelle), le seul vrai rempart contre le RN. C’est d’ailleurs comme cela qu’il a été élu deux fois président de la République. Mais pour cela, il doit garder la haute main sur le pouvoir réel de l’exécutif.
Et suite au résultats du RN à l’élection européenne, il a voulu confirmer sa posture (dans un fort contexte de division de la gauche), en décidant la dissolution. Pas de chance pour lui, l’unité de l’ensemble de la gauche sur un programme clair (tant attendu par l’électorat de gauche), s’est réalisée. Et c’est le Front Républicain contre le RN, à l’initiative du Front Populaire, suivi par le bloc soutenant Macron et la gauche (mais assez peu par la droite classique), qui a permis l’élection de bon nombre de députés de gauche et du bloc macroniste (et même de la droite).
Le Président Macron a donc été pris au piège.
Il a fait le choix de tenter de diviser la gauche, en refusant, avant tout, de désigner la personne choisie par toutes les composantes de la gauche.
C’est donc la gauche son ennemi principal...Mais, du coup, il devient prisonnier … du RN !
C’est ainsi qu’il a fallu avoir le feu vert du RN pour désigner Michel Barnier comme Premier Ministre. Et dès le lendemain, Jordan Bardella a mis les points sur les ‘i’ : si les propositions fondamentales du RN n’étaient pas prises en compte, le RN pourra censurer le nouveau gouvernement Barnier…
Le soit-disant rempart a donc officiellement sauté !
Les leçons de l’élection législative anticipée, c’était le refus de donner la majorité au RN et la volonté d’obtenir un changement de la politique suivi par le pouvoir macroniste.
Contre la gauche, Macron choisit exactement l’inverse…
La démocratie française :
Cela a été beaucoup dit : la Vème République est adaptée au bi-partisme, mais pas aux situations plus complexes qui demandent négociations et compromis entre les force représentées à la chambre des députés, suite aux élections. Et c’est au Premier Ministre, désigné par le Président au sein de la force politique arrivée en tête, de conduire des négociations avec les blocs politiques de l’Assemblée Nationale, pour construire la feuille de route du futur gouvernement.
La constitution de la Vème République est floue sur ce sujet. Et l’actuel Président en profite pour s’octroyer ce pouvoir, au mépris de la volonté populaire exprimée dans les élections. Et cela au nom de la stabilité des institutions, alors que depuis 2 ans, ses gouvernements se maintiennent à coup de 49.3 et de compromis informels…
Macron défend SON pouvoir !
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