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Gilets jaunes :

Macron a toujours un coup de retard !

lundi 3 décembre 2018, par Patrick Cotrel - -

5 décembre au soir : Intervention de l’Elysée
Ce mercredi soir, le Président Macron est passé par-dessus de la ligne défendue par le Premier ministre devant le parlement. Les différentes taxes carbone sont complètement annulées, et pas seulement suspendues.
Est-ce suffisant pour calmer rapidement la crise ? En tous cas, cela révèle une divergence, un craquement au sommet de l’Etat entre Président et Premier ministre. Nous sommes bien à la limite d’une crise politique traduisant la mise en cause sur le fond des orientations économiques, sociales et environnementales du Président.
Pour leur part, les écologistes ont fait des propositions pour sortie de la crise : pour lire le communiqué de Europe Ecologie-Les Verts, cliquer ici.


Dernière nouvelle :
Alors que le mouvement des gilets jaunes formule maintenant des revendications concernant l’augmentation du SMIC, la revalorisation des retraites, et même le fonctionnement de la démocratie, le Premier ministre a annoncé une simple suspension pendant 6 mois des augmentation des carburants et des énergies prévues au 1er janvier (ainsi que les nouvelles modalités des contrôles techniques auto).
Encore une fois un coup de retard ???


Un ressentiment accumulé depuis un an et demi :
Depuis un an et demi, Macron applique sa politique libérale qui consiste à ’arroser’ les couches les plus riches de la population et les entreprises, au détriment des plus pauvres et des couches moyennes. Par exemple, le CICE s’est accompagné de la précarisation des contrats de travail (par la « réforme » du code du travail), pour empêcher qu’une reprise de l’activité économique entraîne une hausse des salaires.
Mais ce pouvoir n’a pas senti qu’il suscitait un profond mécontentement chez les plus pauvres et les couches moyennes, ponctionnées par les impôts nouveaux (Augmentation de la CSG pour les retraités) et la baisse des prestations sociales. Il n’a pas senti que la moindre étincelle pouvait avoir de l’écho de pans entiers de la population. Pourtant, les sondages révélaient que 75% des français avaient de la sympathie pour ce mouvement.
Et une fois le mouvement démarré, le gouvernement a affirmé haut et fort qu’il ne toucherai pas aux taxes sur les carburants, au nom de la lutte contre les dérèglements climatiques, sans accorder la moindre attention à la revendication de justice sociale et de partage de l’effort entre toutes les catégories de français.
Pas de transition écologique sans justice sociale
Pourtant, les écologistes et leurs élu.e.s avaient prévenu depuis longtemps : la lutte pour la transition écologiste et énergétique ne peut pas s faire contre la justice sociale, et cela doit faire l’objet d’un processus participatif, et non par décision ‘du haut’.
Or depuis un an et demi, le gouvernement méprise avec une certaine arrogance les syndicats ouvriers et les associations (les « corps intermédiaires ») et il cultive la méfiance vis-à-vis des collectivités locales (Communes, Conseils départementaux et régionaux), en les privant de moyens financiers et de responsabilités.
Et lorsque Laurent Berger (Secrétaire national de la CFDT) propose d’ouvrir un grand débat avec tous les corps intermédiaires sur le thème de la transition écologique et la justice sociale, il reçoit une rebuffade hautaine du premier ministre !
Une marche arrière … trop tard
Et puis, une semaine après, le gouvernement annonce l’ouverture du dialogue avec tout le monde, de façon décentralisée, sur les conditions sociales de la transition écologique, … dans 3 mois !
Mais c’est trop tard, car le mouvement continue et les revendications commencent à s’agréger : on ne parle plus seulement de taxes sur les carburants, mais aussi du rétablissement de l’Impôt sur la fortune, d’assemblée constituante, ...
D’autant que la présentation du Plan Pluriannuel de l’Energie (PPE) est très loin d’être à la hauteur des enjeux climatiques affichés : tous les observateurs attentifs estiment que Macron a capitulé en rase campagne face à EDF et le lobby du nucléaire.

Après les affrontements très durs du weekend, le soutien de la majorité des français à ce mouvement persiste, selon les sondages.
Nous sommes à la limite d’une crise sociale et politique majeure. Et plus çà va, et plus le chemin de la désescalade et de la négociation est difficile à trouver.
Ce pouvoir est devenu impopulaire encore plus vite que les précédents…

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