Accueil > Blog > Le système de santé en question …
Le système de santé en question …
mardi 24 mars 2020, par - Au fil des jours - Développement Durable
Avertissement :
La priorité, aujourd’hui, c’est de respecter scrupuleusement les consignes de confinement et les ‘gestes barrière’. L’article qui suit n’est aucunement une remise en question des décisions qui ont été prises : c’est sans doute les meilleures possibles, en fonction de l’état de notre système de santé et des stocks disponibles (masques, tests, …) qui résultent des politiques des gouvernements successifs depuis de nombreuses années…
Le texte qui suit a seulement pour objectif de ne pas oublier, de prendre date pour après…
Il s’appuie sur un article paru dans ‘Alternatives économiques’ de janvier 2020 intitulé « Pourquoi le système de santé français va mal ».
Des soins de qualité :
En France, seulement 5 % de la population adulte souffre de diabète (8 % dans l’OCDE) et le nombre de morts évitables est de 158 pour 100 000 (208 pour l’OCDE). Les taux de mortalité dans les 30 jours après une crise cardiaque ou un AVC est respectivement de 20 % et de 10 % plus faible que la moyenne de l’OCDE
Une longue dégradation :
Le niveau des dépenses de santé, en part de PIB, est un indicateur de qualité du système de santé. Il a, bien sûr, ses limites, puisque le système américain est le mieux loti : 17 % du PIB, contre une moyenne de 10,2 % dans les pays développés. Et pourtant, 11 % des américains souffrent de diabète (8 % en moyenne dans l’OCDE), et la mortalité évitable est de 262 pour 100 000, contre 208 dans l’OCDE. Il faut dire que 28 millions d’Américains (sur 327 million) ne sont pas couverts par une assurance santé.
Mais en France, on a observé une longue dégradation des moyens donnés au système hospitalier.
Dès 1996, puis 2005 les financements de la sécurité sociale ont été comprimés, malgré les progrès techniques (qui demandent des investissements plus lourds) et le vieillissement de la population. De plus, après 2008, les soins en ville ont été privilégiés au détriment des hôpitaux publics, puisqu’ils sont tous deux financés par la sécurité sociale (voir graphique). Aujourd’hui, l’hôpital public représente 3,6 % du PIB français contre une moyenne de 4,3 % pour l’OCDE. Le « virage ambulatoire » est évoqué comme explication par le Ministère. Mais ce virage avait déjà eu lieu en grande partie avant.
De plus, le gouvernement actuel a accentué la pression sur le financement global de la santé : les recettes de la CNAM (Assurance Maladie) ont diminué de 3,2 milliards en 2019, dont 2,9 milliards de non compensation des exonérations de ‘charges’ décidées par le gouvernement.
Résultat : on connaît la détresse des services d’urgence dénoncée par les soignants depuis 2 ans !
Un changement de cap est absolument indispensable !
Une menace mondiale :
Ce qui précède ne concerne que notre pays, alors que la question des pandémies est internationale. Mais la Chine montre que les leçons peuvent être tirées : après le Sras en 2003, ce pays s’est préparé à répondre à de telles alertes ; et nous avons la démonstrations que, malgré la surpopulation, la préparation est payante.
Car les pandémies sont bien une menace mondiale, nous le savions depuis très longtemps. La grippe espagnole, en 1918 à la sortie de la grande guerre, avait fait de l’ordre de 50 millions de morts, même si c’est un peu sorti des mémoires. Plus près de nous, après les attentats de 2001, Bill Clinton avait alerté sur ce danger de pandémie, qu’elle soit d’origine naturelle ou bien criminelle.
Plus près de nous, Bill Gates en 2015 avait lancé une alerte par une conférence que vous pouvez visionner en cliquant ici (8 minutes).
Enfin, cette semaine, dans le dernier N° de télérama, l’anthropologue Frédéric Keck évoque cette menace mondiale qui doit avoir une réponse internationale impliquant les services de santé de chaque pays...
Derniers commentaires