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Le point sur l‘emploi et le chômage début 2022
lundi 14 mars 2022, par - Au fil des jours - Emploi
Nous allons entrer dans une nouvelle conjoncture
A l’évidence, les évènements d’Ukraine et les mesures d’embargo décidés par les pays occidentaux vont entraîner des conséquences sur les prix de certaines matières premières et sur la « croissance ».
C’est dans ce contexte de changements annoncés qu’il est important de prendre date et de faire un point sur la situation de l’emploi et du chômage en France en ce début d’année 2022 : cela peut servir de point de comparaison pour mesurer les effets de la crise ukrainienne dans les mois à venir en matière d’emploi et de chômage ; même si les conséquences politiques risquent d’être les plus importantes…
Pour mesurer ce point de référence du début d’année 2022, nous utiliserons les statistiques de Pôle Emploi de fin janvier 2022 et les chiffres de l’INSEE de la fin du quatrième trimestre 2021 (décembre 2021).
Des chiffres du chômage globalement en baisse
Plusieurs chiffres convergeant font apparaître cette baisse par rapport au début de la crise sanitaire (fin 2019 – début 2020) . En voici la liste :
Le nombre de Demandeurs d’emploi de catégories A, B et C était de 5,382 millions en février 2020. Il est de 5,259 millions fin janvier 2022, soit une baisse de 2,3 %.
Si on y ajoute la catégorie D (demandeurs en cours de formation), les chiffres sont respectivement de 5,688 millions en février 2020 et de 5,705 millions fin janvier 2022 (augmentation de 0,3%).
On peut donc dire que le ralentissement de l’emploi du à la crise sanitaire a été globalement effacé (ce qui ne veut pas dire que cette crise a été sans effet : voir plus loin).
Du côté des offres d’emploi recueillies par Pôle Emploi, leur nombre est très nettement supérieur à ce qu’il était il y a deux ans (plus de 20 % supérieur). Mais le type de contrat de travail proposé n’est pas précisé...
Par rapport à la population totale des personnes ayant de 15 à 64 ans, l’INSEE estime que ceux qui sont en emploi étaient 66,8 % fin 2019 et qu’il sont aujourd’hui 67,8 %, soit 1,5 % de plus. Bien entendu, le type de contrat de travail n’est pas précisé. Nous y reviendrons plus loin.
Des indicateurs moins clairs
Les jeunes sans emploi ni qualification : Selon l’INSEE, leur taux est passé de 12,3 % de la tranche d’âge en décembre 2019 à 12,2 % en décembre 2021 : le retard n’a pas été rattrapé.
Si le nombre total de chômeurs de catégories A, B et C a baissé de 2,3 % depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de chômeurs de cat B et C (personnes ayant accepté un petit boulot instable) a augmenté de 8,3 % (de 1,42 Millions en janvier 2020 à
1,54 millions en janv. 2022).
en confirmation, le nombre d’intérimaires est passé de 795 000 fin 2019 à 850 000 fin déc. 2021 (+6,9%).
En clair, il y a bien eu une augmentation des personnes au travail, mais la précarité des contrats de travail a augmenté.
Confirmation : on a vu que le taux d’emploi a progressé de 66,8 % à 67,8 % de la tranche d’âge des 15-64 ans. Mais cela a été obtenu principalement par une progression des contrats précaires (CDD et intérim) pour 0,1 %, et surtout par une progression de 0,7 % des « autres contrats » (auto entrepreneurs, …) (source = INSEE)
Alerte :
Selon les statistiques de Pôle Emploi, le nombre de Chômeurs de Longue Durée (plus d’un an de chômage) a très légèrement augmenté de 0,8 % entre février 2020 et janvier 2022 (de 2,53 millions à 2,55 millions).
De plus, pour les chômeurs de 2 à 3 ans de chômage l’augmentation est de1,8 % et pour ceux ayant plus de 3 ans de chômage (1 million de personnes), l’augmentation est de 7 %.
Autrement dit, au bout de 2 ans de crise sanitaire, l’économie a recréé autant et même un peu plus d’emplois qu’avant. Mais ces emplois créés sont plutôt sous des contrats de travail plus précaires et les décrocheurs de l’activité professionnelle sont plus nombreux à être maintenus dans l’exclusion.
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