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Le diésel en question
jeudi 1er octobre 2015, par - Au fil des jours - Déplacements - Développement Durable
Dernière minute : Karima Delli, députée Européenne (EELV) lance une pétition pour demander à la Commission européenne de lancer une enquête sur l’ensemble des véhicules qui circulent en Europe afin de faire cesser ces pratiques frauduleuses qui permettent de rejetter dans l’air beaucoup plus de substances nocives que ce qui est autorisé par la loi.
Pour signer la pétition, cliquer ici.
Après le scandale Volkswagen, de nombreuses questions se posent sur tous les véhicules à motorisation diésel, vraie ‘spécialité’ des constructeurs européens.
Selon Reporterre (périodique d’information écologique sur le web), Renault dépasse aussi les normes de pollution aux oxydes d’azote.
"L’enquête, menée par l’association ICCT (International Council on Clean Transportation), qui est à l’origine de l’affaire Volkswagen, portait sur trente-deux véhicules de dix constructeurs différents, commercialisés en Allemagne. Dont une Renault compacte de type Mégane. Toutes homologuées officiellement, ces voitures ont fait l’objet d’une contre-expertise, en subissant chacune deux tests antipollution : le test actuellement en vigueur, appelé NEDC, et le test WLTC, plus poussé, qui doit normalement être appliqué à partir de 2017 dans l’Union européenne.
Soumis au test NEDC, le véhicule Renault est le seul à dépasser la barre fatidique de 80 mg d’oxydes d’azote par kilomètre. Avec de tels résultats, il n’aurait donc pas dû être homologué. C’est encore plus frappant avec le test WLTC, où la Renault échoue cette fois très largement (…). Elle affiche un taux d’oxyde d’azote rejeté neuf fois supérieur à la norme Euro 6 qu’elle doit respecter. Dans ce deuxième volet d’analyses, Volvo et Hyundai sont également épinglés, pour des taux quatorze fois et sept fois plus élevés que le seuil légal."
Pour lire l’article de Reporterre, cliquer ici
Pire, encore…
Jean-Claude Marcus, un spécialiste de la pollution atmosphérique, dénonce le double danger des moteurs diésel :
les particules : "Le filtre à particules (FAP) ne filtre pas les plus fines (sinon l’air n’y passerait pas suffisamment) qui sont les plus nombreuses et les plus dangereuses." Les analyses des autorités médicales (ANSES et OMS) permettent d’estimer à 40 000 le nombre de morts prématurés en France à cause de ces particules fines.
Le protoxyde d’azote (N2O) : "Les pots catalytiques fonctionnent "à l’envers" en circulation urbaine mais aussi en conduite économe moteur au ralenti sur route. Et c’est encore pire avec le "stop and start". En effet, en dessous d’une température élevée qui déclenche la catalyse, c’est au contraire la production accrue de protoxyde d’azote (N2O) que les pots catalytiques réalisent (…). Les hybrides à moteur Diesel et tout spécialement les bus hybrides Diesel-électrique sont, du point de vue climatique et du point de vue sanitaire, des contre sens"
"En fixant le focus sur le gaz carbonique (CO2) on rejoint les efforts des constructeurs pour réduire la consommation de carburant (plus fortement sur la publicité que dans le service en conditions réelles) et on les aide à masquer la bombe sanitaire des microparticules les plus fines et la bombe climatique et sanitaire du protoxyde d’azote (N2O)." En effet, "Le protoxyde d’azote a un pouvoir réchauffant global 310 fois supérieur à celui du gaz carbonique (CO2), en basse atmosphère il produit des microparticules, en haute atmosphère il détruit la couche d’ozone. Sa production directe ou indirecte ne fait pas partie des cahiers des charges des motoristes aussi bien pour les moteurs d’avion [Le kérosène est un gazole qui gèle moins] que pour les moteurs de transport terrestre et maritime. Il devient donc possible d’opérer (délibérément ou subrepticement) un crime écologique quotidien et ordinaire : remplacer une part de CO2 (qui est mesuré) par une paire de N2O (qui reste ignoré). Le calcul du bilan est effrayant : la quantité de CO2 ainsi "économisée" correspond globalement à un pouvoir réchauffant du N2O qui est 620 fois supérieur à celui de cette quantité de CO2 !"
Pour lire l’intervention de Jean-Claude Marcus, cliquer ici.
Il est vraiment temps de sortir du diésel.
Pour cela, Agir pour l’environnement mène une campagne La santé n’a pas de prix, le diesel doit en avoir un : signez la pétition !
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