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Le collège réellement pour tous : une réforme urgente

vendredi 15 mai 2015, par Patrick Cotrel - -

Le système scolaire français ne va pas bien. Chaque année, plus de 140 000 jeunes en sortent sans diplôme, ni qualification, ni emploi. De plus la proportion d’enfants d’ouvriers ou d’employés qui fréquentent les cursus prestigieux, comme les classes préparatoires, diminue et est plus faible qu’il y a 50 ans !
Qu’on le veuille ou non, et quel que soit la bonne volonté des enseignants, le système scolaire français est massivement devenu un lieu de sélection et de reproduction des élites de la société, et non pas un outil de promotion sociale (ou plus modestement un système permettant à chaque jeune de trouver sa voie citoyenne et professionnelle). Et le niveau du collège est le lieu principal de "décrochage" des jeunes qui sont rejetés (même si le processus est déjà amorcé en primaire).
En conséquence, ce système est à la traîne par rapport à de nombreux autres pays, et cela va devenir un handicap économique.
La réforme de ce système est donc devenue une nécessité ; et d’abord sur son objectif fondamental : ne plus être principalement un système de sélection et de reproduction des élites, mais un système offrant à chaque jeune un parcours adapté à ses caractéristiques, pour que tous trouvent l’accès à la citoyenneté et à un avenir professionnel.
Et les grands principes mis en avant par le projet de réforme du collège paraissent intéressants (interdisciplinarité, travaux en groupe, individualisation des soutiens, davantage d’autonomie des équipes d’enseignants et possibilité d’expérimentations pédagogiques,…). Même si je ne suis pas un expert en pédagogie, je sais que les systèmes d’individualisation des parcours de formation mis en place par la Région dans les Centres de Formation des Apprentis (j’ai participé à leurs mises en place) donnent d’excellents résultats.
Par contre, les arguments mis en avant par les opposants à la réforme ont de quoi interroger sur leurs motivations. Car l’Allemand en LV1 ou l’option latin-grec étaient souvent des options pour pouvoir échapper à la carte scolaire et pouvoir se retrouver "entre sois" (on parlait parfois de "classes CAMIF"). Et on sent poindre une sorte de défense de l’élitisme qui est pourtant contre-productive à l’échelle de la société.
Et comme d’habitude, lorsqu’on veut toucher au système d’éducation, on voit se lever les tenants de l’immobilisme, aussi bien du côté de certains enseignants, qui considèrent qu’ils sont les seuls à pouvoir parler d’enseignement, que du côté de privilégiés, qui veulent protéger leur système de reproduction.
Pour lire la position de EELV sur cette question et l’intervention de Barbara Pompili (députée EELV) en commission des affaires culturelles et de l’éducation, cliquer ici

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