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La condamnation de Marine Le Pen
dimanche 6 avril 2025, par - Au fil des jours - Présidentielle 2026
Finalement, tous ceux qui évoquent cet épisode judiciaire ne parlent que de sa peine d’inéligibilité immédiate et pour 5 ans, et non pas de sa culpabilité ou non.
Et tous ceux qui la soutiennent dénoncent un « déni de démocratie », eux qui sont particulièrement bien placés pour la défendre...
Qu’on en juge : ce sont Poutine, Elon Musk, Donald Trump, Vitor Orban, et plus discrètement en France Laurent Wauquiez (« Il n’est pas sain qu’une élue soit interdite d’élection »), Eric Ciotti (« La France est-elle encore une démocratie ? »), J.Luc Mélanchon (« La décision de destituer un élu devrait revenir au peuple »), ou même le Premier Ministre qui semble bien gêné…
Posons donc deux questions : 1/ le détournement de fonds est-il réel ? 2/ la peine d’inégibilité est elle légale ?
Pour le premier point, il faut remarquer que le RN, avant le jugement de Marine Le Pen, avait commencé à rembourser les 4,4 millions € à hauteur de 0,7 Million€. C’est donc que le RN reconnaissait implicitement la réalité du détournement.
Pour le second point, d’où vient cette possibilité juridique ? Cela vient d’une époque, pas si lointaine, où les financements occultes des partis politiques, à tous les niveaux, étaient courants (dessous de table sur les marchés publics, …) et ont fait l’objet de quelques scandales (emplois fictifs de la ville de Paris, …). Ce discrédit du monde politique a amené les députés à durcir les sanctions pour moraliser, à juste titre, les pratiques politiques. Et la loi « Sapin 2 », votée par la majorité des députés, est venue couronner cette moralisation.
C’est pourquoi Marine Le Pen n’est pas la première à voir son parcours politique contrarié par la justice : Qu’on se souvienne des cas d’Alain Juppé, de Jérôme Cahuzac, ou de François Fillon. Ou même plus récemment de Nicolas Sarkozy.
Et Marine Le Pen, elle même, au moment du vote de ces lois visant à moraliser les pratiques politiques en donnant la possibilité aux juges de prononcer une inéligibilité pour quelques années, disait qu’il faudrait pouvoir prononcer une « inéligibilité à vie »…
Aujourd’hui, les règles sont claires. On sait parfaitement ce qu’est le rôle d’un attaché parlementaire. Celles et ceux qui enfreignent ces règles savent parfaitement ce qu’ils-elles risquent. Le respect des Elu.e.s passe par là.
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